Chapitre 9 : Conséquences

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| La vie oscille comme une pendule de droite à gauche, de la souffrance à l'ennuie |


7h58, Gare Takashi :

Son souffle saccadé lui brûlait la gorge alors qu'il arrivait sur le quai de la gare indiquée. Il y avait du monde. Aussitôt, il se mit à chercher son visage et sans savoir pourquoi, il lui semblait qu'il pourrait la reconnaître dans n'importe quelle situation, comme si c'était une évidence.

Il l'aperçut tout au bout du quai, bien qu'elle portait une capuche noire il avait tout de suite reconnu ses cheveux ondulés qui cascadaient sur ses épaules. Alors, reprenant son souffle, il s'avança. Elle, elle avait le visage qui fixait un point invisible droit devant. Que renfermait ce monde dans lequel il la regardait se perdre ? Encore une question sans réponse.

Voyant qu'elle ne semblait pas l'avoir entendu approcher, il lui enleva lentement l'un de ses écouteurs. Aussitôt, elle tourna son visage surpris vers lui.

Cela ne fit que lui rappeler qu'il aimait ses yeux. Mais en aucun cas cette simple phrase ne sortira de sa bouche.

- Katsuki, merci d'être venu.

- Ouais bah y'a intérêt à ce que ce soit important et puis c'était quoi cette crise tout à l'heure ? Tu ne vas pas quitter Yuei hein ?

Naora sourit légèrement baissant automatiquement le regard. Non se n'était pas important, car après tout c'était sa vie.

« Je vais partir »

Alors qu'elle allait se lancer, un train couvrit sa voix la rendant inaudible. Ce qui était bête alors, elle se ravisa tout simplement parce qu'elle ne trouvait pas le courage de le lui dire. D'ailleurs, pourquoi l'avait t-elle appelé lui ?

- Désolé. Murmura la jeune fille en fixant toujours ce point invisible devant elle.

S'il te plaît ne m'aime pas comme moi je t'aime. Je t'en pris.

- Quoi ? Pourquoi tu t'excuses ?

Surpris, il ne la lâchait pas des yeux attendants des mots qui ne viendraient pas. Elle, elle restait muette mais quelque chose dans son regard avait changé comme s'il était plus résolu.

Soudain, un autre train entra en gare, silencieux, ils observèrent les gens descendre pressés et parfois contant de revoir un visage familier. Trop concentré par le flot de personnes, Katsuki ne se rendit pas compte que Naora c'était placée face à lui. Alors, avec douceur mais conviction, elle attrapa les deux coins de sa parka une main à droite, une main à gauche, et tira.

Non, elle ne pouvait rien lui dire car elle ne savait pas où elle en était, mais elle pouvait le lui montrer. Qui a dit que se devait être tout ou rien ? Quand tout lui est inaccessible et quand rien c'est la ruine de soi.

Elle choisissait la liberté.

Lèvre contre lèvre juste pour quelque seconde mais assez de temps pour apprécier. Puis elle s'éloigna, fixant un moment ces yeux surpris et disparu à l'intérieur du wagon. Il n'eut même pas le temps de lui dire un mot que les portes se refermèrent.

Naora voulait qu'il soit la dernière chose à avoir le monopole sur son esprit. La dernière vision avant de tout laisser derrière elle. Elle savait que se serait dur mais qui a dit que c'était facile... Mais à la question sauver le monde ou y mettre fin ? Elle choisissait de mettre fin au sien pour s'ouvrir à un autre, celui que vous appelez bêtement « vilain ».

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