REGARDS DE FEUX

-26-

Je passe ma journée entière sur la cascade, un de mes endroits magiques.
Je me plonge dans l'eau claire sans même prendre le temps de me déshabiller.
Je m'en fiche de la température, j'ai besoin de ressentir quelque chose d'autre que cette foutu haine  qui me consume  à l'intérieur.
Le contact avec l'eau froide me fige un peu, mais je me laisse aller, et me laisser bercer par la magie de l'eau.

Je n'ai pas vu passer les heures. Le soir apparaît à petit peu..
Encore vêtu de mes vêtements mouillés, je tremble de froid.
Mais tant mieux, j'attraperai peut-être une fièvre.
Je prends le chemin du retour.
Arrivée à la maison, j'entre directement dans ma chambre, prends quelques affaires que j'arrange rapidement dans mon sac.

Je n'ai même pas pris le temps de me changer, je sors de la chambre et m'apprête à partir, mais mes parents me stoppent :

-Où est ce que tu vas ma fille? Il fait déjà nuit et tu n'as rien mangé, pourquoi tu es toute mouillée, va te changer pour te reposer, tu as besoin de beaucoup de repos selon l'ordonnance du médecin.
Me sermonne ma mère.

-C'est ce que je vais faire, me reposer !
Reponds-je.

-Ta chambre est par là. Me rappelle t-elle.

-Ma chambre? Quelle chambre? Tu devrais dire celle dont j'ai séjourné pendant la période du montage du film. Benh c'est fini le film, je dispose. Autant regagner la vraie vie dans une vraie maison.
Dis-je en me dirigeant vers la sortie.

-Nancy! Crie ma mère en colère.

-Bonne vie à deux. Lance-je.

-Tu ne sortiras pas d'ici jeune fille.
Intervient mon père en m'attrapant le bras violemment.

-Et puis quoi?
Dis je en leur fixant des yeux.
C'est maintenant que vous faites les lois. J'ai déjà vécu seul sans vos instructions.

-Tu ne parles pas comme ça à ton père.
Me réprimande ma mère toujours en colère.

-Mon père ? Toi t'es ma mère ? Peut-être pas.
Que faites vous là ? Est ce la saison 2 de votre film??
Quelle vérité saurai-je à la fin, Que vous n'êtes pas mes vrais parents, j'ai été retrouvé et adopté ? ? De tout façon, c'est possible. Tout est possible venant de vous. Quelle est le nom de votre film déjà, la petite naïve ??
Autant me dire la vérité. Ouais, vous vous ne savez que mentir et...

Un gifle allume ma joue droite, me stoppe à l'immédiat. Mon coeur s'arrête net, ainsi que ma respiration et mon regard.
Je ne ressens que ces grosses gouttes de larmes brulantes sur mes joues.

Mon regard ne quitte pas ma génitrice qui semble être perdue après son acte.
Aucun de nous trois ne dit rien.
Je les regardes à tour de rôle une dernière fois, j'essuie avec rage mes larmes et je pars en courant.

C'est la première fois que mes parents me frappent.
C'est aussi la première fois que je découvre cette version de ma mère, qui d'habitude est une femme calme, patiente et douce.
Elle n'a jamais été cette femme violente, imposante et autoritaire.
Elle a toujours été plus douce que mon père, toujours plus attentionnée.
Ta gueule tu parles trop là! Tu n'as jamais connu les vrais fonds de tes parents.

Merci conscience!

Je suis seule dans le noir, je cours et m'arrête devant le centre de protection des mineurs, ce centre que je détestais autrefois.
Les sécurités me laissent entrer sans me questionner, je leur remercie d'ailleurs. Ils ont dû me connaitre par coeur par ma différence, mes saut-d'humeurs et mes rebellions.

Je passe directement au bureau du principal. Je toque à la porte.
-Entre. Répond t-il.

J'entre.

-Nancy! S'étonne t-il.
Qu'est ce que tu fais là, à cette heure?
Mais.... Ça va? Me questionne t-il face à mes vêtements trempés, mes yeux rouges et ma joue coloré par ce magnifique gifle de ma génitrice.

-Bonsoir, je peux rester ici? Lui demande-je en ignorant ses questions.

-Mais... Tes parents ont confirmé leur venu et vous êtes à nouveau sur leur garde.

-Vous voulez bien ou pas? M'énerve-je

-On ne peut p....

-Merci. Le coupe je en me dirigeant vers la sortie.

-Ta chambre est encore là, de toute façon tu n'avais toujours pas déménagé. Me lance t-il.

Je me retourne et lui remercie.

J'entre dans cette chambre, ma chambre qui m'a d'ailleurs un peu manqué, celle que je détestais mais plus maintenant. Je me sens finalement dans la vraie vie et je dors encore et encore......