Les rues d'Eredine.

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Alors pour commencer je suis désolée du petit chamboulement qu'il y eu dans mes chapitres, en effet ce chapitre s'est effacé suite à une erreur et j'ai dû le réécrire ce qui m'a pris pas mal de temps, j'ai donc du en attendant retirer la publication des chapitres suivants. Les parties 19 et 20 sont donc de nouveau disponibles.
Bonne lecture !
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Alexis quitta son balcon et se précipita hors de sa chambre, le couloir était vide, elle entendait seulement un léger brouhaha couvert par un air de piano venant du salon. L'annonce des festivités au palais semblait avoir alimenté les conversations, promettant d'éterniser la soirée.
Verrouillant soigneusement sa porte, elle décida de récupérer le sac de toile qu'elle avait dissimulé sous son lit. Se glissant sous la lourde charpente elle ressortit pleine de poussière mais satisfaite de retrouver ses effets, elle se changea rapidement et enfila la tunique et les chausses sombres qu'elle y avait dissimulé, elle retrouva aussi avec joie ses bottes rangées par Mel le soir de son arrivée, et pour finir noua ses long cheveux avant d'attacher sur ses épaules sa cape en laine grise et de rabattre la capuche sur sa tête dissimulant ainsi une partie de son visage.
Elle ajouta à sa ceinture le petit couteau que lui avait offert son père, satisfaite de retrouver des vêtements familiers et bien plus confortables que ceux exigés par son statut. Un bruit de pas dans les couloirs alerta la jeune fille qui retint sa respiration jusqu'à ce qu'ils soient plus distants et finissent par disparaître.
Elle expira profondément, détendant ses muscles comme le lui avait appris son maitre d'armes. Elle se redirigea ensuite vers son balcon et repéra les deux gardes qui surveillaient le portail principal, deux autres se tenaient devant l'accès des jardins et des écuries, elle pinça les lèvres, tant pis elle ne pourrait pas emprunter de cheval et devra se contenter d'une marche à pieds dans la capital. Aucun des veilleurs ne regardait dans sa direction. C'était parfait, ils ne s'attendaient surement pas à voir une des résidentes escalader son balcon et prendre appui sur les ornements de la façade du château pour descendre discrètement dans le jardin. Les longs entrainements avec Nowfel son précepteur, lui avait permis d'apprendre à tirer profit des ombres et de vêtements sombres pour se fondre dans le décor et passer inaperçue.
Elle descendit prudemment et discrètement et s'enfonça dans l'obscurité jusqu'à la petite porte qu'empruntait le personnel du domaine à l'arrière de l'imposante bâtisse, elle dût ensuite se cacher derrière un vieux chêne, avant de repérer un pan du mur plus bas sur lequel s'appuyait une ancestrale sculpture représentant un lion. Elle parvint à l'atteindre sans se faire repérer, l'escalada et redescendis lestement de l'autre côté avant de s'éloigner rapidement.
La rue était sombre et calme, rares étaient ceux qui osaient approcher de trop près le château d'une personnalité royale.
Alexis continua à avancer dépassant plusieurs rues avant de déboucher sur une place plus animée, ou petites échoppes et tavernes se disputaient la clientèle de passage. Un homme à la stature frêle et au sourire édenté lui barra le passage en lui présentant quelques bibelots et amulettes en bois censés la protéger des envahisseurs Sydiens. Alexis l'évita et s'éloigna rapidement en s'engageant dans une rue plus étroite donnant sur d'autres établissements à l'aspects plus propres. Un des bâtiments se détachait nettement de ses voisins par sa stature imposante, un panneau qui se balançait lentement sur sa devanture représentait un lièvre blanc. De jeunes soldats en sortirent avec des éclats de rires, dont un apparemment trop ivre pour marcher droit était soutenu par un de ses camarades. Elle hésita un instant avant d'entrer, même dans le village près du domaine de ses parents elle n'avait que très rarement fréquenté les tavernes et toujours en la compagnie de son père, mais qu'importe, ici personne ne devinerait sa véritable identité. Elle vérifia que la capuche de sa cape recouvrait bien ses cheveux attachés et entra. Elle sentit aussitôt les effluves chaudes de l'âtre dans lequel un agneau rôtissait derrière le tavernier, qui lui jeta d'abord un regard mauvais avant de remarquer la bourse à sa ceinture qu'elle avait pris soins d'emporter. Il appela alors un jeune garçon qui s'empressa de lui indiquer une table libre dans un coin de la salle. Elle s'assit et commanda un pichet de bière et une tranche d'agneau rôtit, qu'il lui apporta rapidement avant de s'éloigner avec les quatre pièces d'argent qu'elle lui avait tendu. Elle savoura lentement la viande chaude et juteuse qu'elle accompagna d'une longue gorgée de l'excellente bière brune. Un sourire de satisfaction s'étira sur ses lèvres, les mets qu'on servait chez la princesse de Vicronelle étaient peut-être fins et distingués mais surement pas aussi agréable que ce rôtit encore grésillant et la fraicheur de cette boisson mousseuse. Elle se délectait surtout d'un repas pris loin des regards scrutateurs de la baronne de chêneau et des ricanements sarcastiques de Pyra et de ses acolytes. Son diner presque achevé, elle observait les autres occupants de la tavernes. Trois hommes à la même table jouaient aux dés, deux autres plus vieux étaient assis non loin d'elle et discutaient l'air grave en sirotant leurs bières, un jeune garçon était assis entre leur table et la sienne et semblait plongé dans ses pensées, négligeant le verre de vin et l'assiette d'agneau posés devant lui. Aucuns d'entre eux ne semblait avoir eu l'air de s'intéresser à elle. Malgré la capuche toujours rabattue sur son visage, son aspect était commun et elle pouvait aisément passer pour un jeune voyageur ou messager de passage dans la capital.
Elle avait achevé son repas, et se sentait légèrement étourdie par la bière. Le jeune homme assis à la table à coté se leva et quitta la taverne après avoir lancé une piécette de cuivre au jeune serveur ce qui lui rappela subitement qu'elle devait rentrer aussi avant que quelqu'un ne remarque son absence, elle se leva à son tour et sortit à sa suite. L'air rafraîchit de la soirée lui fit du bien et elle respira profondément avant d'être interrompue par un bruit de lames qui s'entrechoquaient. Trois hommes à la stature imposante et à l'aspect douteux se confrontaient au jeune garçon de la taverne. Réussissant à parer deux coups d'épée brutaux, le jeune homme pris pour cible s'élança dans la direction d'Alexis essayant de fuir les agresseurs à sa suite. Alexis pétrifiée voyait les quatre inconnus courir vers elle.
- Cours idiot ! lui jeta le jeune homme en arrivant à sa hauteur. Alexis d'abord pétrifiée par les mastodontes qui se ruaient vers elle se ressaisit aussitôt, et s'élança à son tour. Ils parcoururent toute la rue à un rythme effréné, les passants s'écartaient vivement de leur passage évitant les assaillants toujours à leur trousses
- Suis-moi ! Cria le jeune garçon en empruntant un dédale de petites ruelles étroites et sombres. Alexis le suivit et ils ralentirent au bout de quelques minutes avant de se cacher dans l'ombre d'un vieux bâtiment délabré. Ils entendirent des bruits de courses et des voix rageuses avant que ceux-ci ne disparaissent plus loin.
Ils reprirent tout les deux leur souffle. Le coeur d'Alexis battait à tout rompre, elle tentait de reprendre une respiration régulière avant d'entendre un éclat de rire. Le jeune homme sortit à la lumière les yeux brillant de larmes, il riait. Il était plus grand qu'Alexis, ses cheveux était aussi sombre que les siens, ses yeux étaient clairs sans qu'elle puisse voir clairement leurs couleur, une barbe naissante encadrait son visage. Il surprit son regard et s'arrêta de rire, un léger sourire apparut sur Son visage.
- Je suis désolé de t'avoir entrainé là-dedans dit-il, ces idiots essayaient de me voler ma bourse et le seul moyen de leur échapper était de passer par ces ruelles. Si tu ne m'avait pas suivit ils s'en serait pris à toi.
Alexis sortit à son tour de l'ombre, puis vit le regard incrédule du jeune homme qui la fixait. "Mais vous êtes une fille !"  s'exclama-t-il enfin. Le coeur d'Alexis manqua un battement. Dans sa course elle n'avait pas remarqué que sa capuche ne recouvrait plus ses cheveux qui s'étaient détachés et cascadaient à présent librement sur ses épaules. Elle la rabattit violemment sur sa tête avant de détaler à nouveau à travers les ruelles.

AlexisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant