Alexis le bras encore fermement maintenu par son poursuivant, tenta de camoufler son visage autant qu'elle pouvait sous la sombre capuche de sa cape. Mais cela était inutile le prince Daeron l'avait vu et ses yeux écarquillés trahissaient sa surprise.
- Lâchez-moi, grogna Alexis en essayant de dégager son bras.
- Attendez un peu, mais je vous connais vous !, dit le prince Daeron, lady de Liaire n'est-ce pas ? C'était vous l'autre soir devant l'auberge du Lièvre Blanc.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, lança brusquement Alexis.
Les deux gardes qui s'étaient aussi lancés à la poursuite de la jeune fille s'approchèrent.
- Sire, voulez-vous que nous enfermions cette intruse et que nous en informions le général Aristed ?
- Inutile messieurs je connais cette jeune fille, je l'interrogerais moi-même.
Il mena Alexis à la salle de cours la plus proche et l'a fit assoir derrière l'un des pupitres, il se plaça en face et debout, il lui lança un regard sévère.
- Que faites vous à l'Académie du Dauphin et en possession de ces armes d'entraînement ?, demanda le prince d'un air soupçonneux, quelqu'un vous a envoyé ?, vous travaillez pour des revendeurs, des mercenaires, espionnez-vous l'Académie ?, une idée sembla brusquement lui venir et les yeux plissés il demanda, serait-ce moi que vous espionnez ? Ce soir-là à l'auberge, ce n'était peut-être pas un hasard ?
Alexis ne savait pas quoi répondre à toutes ces accusations.
- Mais enfin c'est absurde !, se défendit-elle, je voulais simplement emprunter ces épées de bois pour m'entrainer. Et ce soir-là à l'auberge c'était une simple coincidence pourquoi est-ce que je vous aurez suivie?
- Ahaa vous avouez donc que c'était bien vous !
Il sembla étonné un instant.
- Pour vous entrainer ? avec des épées ? Mais à quoi ?
Alexis le regarda exaspérée, et en colère d'avoir été prise si près du but elle répondit,
- A broder, vous ne saviez donc pas que la capital est à court d'aiguilles à broderie ?
- Ne vous moquez pas de moi, mademoiselle de Liaire, je ne sais pas pour qui vous vous prenez mais les rues de cette ville ne sont plus aussi sures en temps de guerre, et les gardes ont assez de travail comme ça pour ne pas avoir à s'inquiéter de jeunes demoiselles qui s'introduisent par effraction dans un bâtiment officiel, ou qui se promènent à l'insu de leur tutrices dans la capital, le soir, et vêtues en garçon.
- Je ne suis pas un espion, et je ne travaille pour personne, vos gardes n'ont pas à s'inquiéter de moi messire.
- Je parlais d'assurer votre propre sécurité, si je me souviens bien vous logez chez ma tante Lucillia, je suis persuadé qu'elle n'est pas au courant de vos petites escapades en dehors de sa demeure.
Alexis ne se laissa pas démonter par les paroles du prince.
- Je vous remercie de vous inquiéter pour moi votre altesse, répondit ironiquement la jeune fille, mais je peux me défendre seule.
- Vous défendre ?, Daeron éclata de rire, et comment donc comptez vous vous défendre d'un soldat sydien armé jusqu'au dents, ou même d'un Kenarrien un peu trop éméché ?
Alexis excédé par le ton suffisant que prenait le prince, tira son couteau de sa ceinture et se releva en contournant d'un bond le pupitre et en dirigeant son arme vers le prince Daeron. Elle arrêta son geste juste avant que la lame aiguisée du couteau ne frôle le cou du jeune homme qui sous la surprise de l'attaque n'avait pas esquissé un geste pour tenter de parer.
- Voilà comment je compte me défendre votre altesse.
Le prince recula d'un pas et regarda surpris la jeune fille qui lui faisait face un couteau à la main.
- Vous préférez peut être un duel à l'épée messire ?, suggéra-t-elle en rangeant le couteau a sa ceinture.
- Qui vous a appris à utiliser une arme ?
- Mon père a tenu à ce que j'apprenne, révéla Alexis.
Daeron observa la jeune fille entourée d'une cape sombre et dont la capuche retombée révélait de longues boucles brunes de cheveux défaits qui ondulaient autour de son visage, encadrant de grand yeux noisettes qui brillaient de défiance. Le visage du prince se radoucit.
- Le général de Liaire était un grand homme mademoiselle, je suis vraiment désolé pour sa disparition, son absence doit être vraiment difficile.
Alexis détourna le regard, elle ne voulait pas que les yeux verts du jeune homme ne lisent en elle de la faiblesse alors qu'elle venait à peine de lui démontrer qu'elle était presque autant aguerrie que lui aux arts du combat.
- Je dois partir, dit-elle simplement.
- J'imagine que si ma tante découvrait votre disparition cela vous causerait de grands ennuis. Je vais vous reconduire à la porte, les gardes ne vous poseront pas de questions si je vous raccompagne.
Les deux jeunes gens se regardèrent un instant, et Alexis compris que le prince Daeron garderait sa petite visite à l'académie et leur rencontre pour lui. Elle lui adressa un demi sourire de reconnaissance rabattit sa capuche et se laissa guider jusqu'à la sortie.
Le prince la regarda disparaitre à l'ombre d'une ruelle, encore étourdit par cette surprenante rencontre.Alexis atteignit rapidement le château de Vicronelle et dû une fois de plus tromper la vigilance des gardes avant de parvenir à escalader son balcon et à refermer silencieusement les portes-fenêtres derrière elle. Fort heureusement les autres résidentes n'étaient toujours pas rentrées du palais.
Elle se changea rapidement en enfilant une longue chemise de nuit, détacha ses cheveux et s'assit sur son lit le coeur encore battant.
Elle s'était faite attraper par le prince Daeron en personne ce soir et il l'avait laissé partir si facilement ! Celui qu'elle avait tenter d'éviter à tout prix ces dernières semaines. A présent, plus aucun doute il savait qui elle était et pouvait la dénoncer à la princesse Lucillia à tout moment.Au matin, Mel réveilla la jeune fille, qui se leva de son lit les cheveux ébouriffés et le visage fatigué, l'inquiétude l'avait tenue éveillée une bonne partie de la nuit.
- Olala mademoiselle, quelle mine vous avez ! La baronne de chêneau n'aura pas de mal à croire que ayez été malade toute la nuit, constata la femme de chambre.
- Je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit Mel, marmonna Alexis.
- Je suis persuadée que si vous vous étiez rendue à ce récital vous n'auriez eu aucun mal à vous assoupir, gloussât-elle.
Alexis ne put retenir un léger rire et se laissa coiffer et habiller avant de se rendre dans la grande salle à manger ou la plupart des jeunes filles étaient déjà installées autour de la table en compagnie de la baronne de chêneaux.
Lydie fit un signe à Alexis qui s'installa à ses côtés en face de Perle, Eshal et à la gauche d'Aïko.
- Alors ? Demanda tout excitée, la jolie blonde aux yeux verts pétillants.
- Chut !, souffla Eshal, tout le monde t'entend Lydie.
- Mais je voulais juse savoir..
La discussion s'interrompit à l'entrée de la princesse Lucillia, toutes les résidente se levèrent et la princesse invita les jeunes filles à se rassoir et à se servir un petit déjeuner copieux.
La discussion reprit, couverte par le brouhaha du petit déjeuner.
- Tu as réussis à trouver des épées ?, demanda Perle.
- Heu...non, avoua Alexis contrite, elle ne voulait pas effrayer ses amies en leur révélant sa rencontre avec le prince.
- Je savais qu'entrer à l'Académie du Dauphin est impossible, même pour toi Alexis, affirma Eshal.
- Ou...oui, mentit la jeune fille, les portes sont trop bien gardées.
- Mais tu as quant même réussis à sortir du château ?, s'étonna Lydie impressionnée.
- Oui ce n'est pas très compliqué mais je suis désolée Lydie, on devra attendre un peu avant de commencer l'entraînement, je trouverais un autre moyen d'avoir des épées d'entraînement.
- Ce n'est pas grave voyons, en plus on va être beaucoup trop occupées aujourd'hui pour s'entrainer.
- Occupées à quoi ?
- Oh mais tu n'es pas au courant c'est vrai !, s'exclama Perle, hier soir la reine nous a invité à déjeuner en privé au palais royal, elle va nous faire visiter la galerie d'art du roi !
- Quant ça ? Demanda Alexis horrifiée.
- Mais aujourd'hui voyons !, répondit Lydie.
- Oui et le roi en personne sera là, ainsi que le prince Novann, il accompagnera la princesse Alwine.
- Ce...ce seront les seuls présents ?
- Apparemment oui, avoua Lydie qui désigna la mine contrite de Pyra, elle s'attendait à la présence du prince Daeron mais sa soeur la princesse Aéliss a avoué que son frère passait la plupart de son temps avec les troupes chargées de la sécurité de la ville à l'Académie et le général Aristed, le conseiller militaire du roi.
- Quel dommage, soupira Perle.
- Oui quel dommage, murmura rassérénée Alexis en trempant ses lèvres dans son thé brulant.*** ***
Coucou tout le monde ! Alors comme d'hab avec du retard la suite ! Je tiens à saluer tout les lecteurs qui m'ont laissé de supers commentaires au dernier chapitre et qui m'ont vraiment motivé à écrire la suite malgré un emploi du temps assez chargé, en particulier #Gemmapie ! Merciiii
alors chapitre pas super long mais j'espere sortir la suite très prochainement !
En attendant vos votes et vos commentaires sont super motivants !
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Alexis
Historical FictionMonter à cheval et les duels à l'épée sont les activités préférées d'Alexis. Bercée depuis son enfance par les récits des batailles héroïques qu'ont menés ses ancêtres et son père le comte de Liaire pour le royaume de Kenara , son rêve est de deven...