Alexis

Premiere visite au palais

- Redressez donc ce chapeau mademoiselle de Sebastée, et vous lady Perle, qu'est ce qui vous a pris d'accrocher tant de plumes dans votre coiffure !, enfin mesdemoiselles, nous nous rendons au palais royal pas au carnaval !, s'égosilla la baronne de chêneau exaspérée.
La vieille femme n'avait cessé de critiquer les tenues des jeunes aristocrates qui étaient pour la plupart trop excitées pour en tenir compte.
Mais Lydie qui avait pâli à la remarque de la baronne, semblait bien trop nerveuse remarqua Alexis, elle se retourna immédiatement vers Aïko, les yeux presque larmoyants, pour lui demander de l'aider à redresser son chapeau.
- Lydie ton chapeau est très bien comme il est, la rassura la jeune brune au teint pâle.
- En es-tu sure Aïko ? La baronne vient de me...
"Cesse d'écouter cette vieille folle", dit Alexis sur un ton apaisant, "ne vois-tu donc pas comme elle court dans tout les sens", fit-elle en montrant leur imposante préceptrice les  joues rouge et essoufflée, secouant énergiquement son éventail en invectivant les pauvres jeunes filles qui se trouvaient sur son passage.
- Si elle continue à s'époumoner de la sorte, elle deviendra aussi rouge que sa robe, lui accorda Eshal, c'est d'ailleurs étonnant qu'une femme de son âge ai autant d'énergie.
- Allons, cette première visite à la cour me met dans tout mes états ! Je sens que ça va être une catastrophe, je n'aurais  peut-être pas dû choisir cette robe, elle est bien trop pâle n'est-ce-pas ?
- Lydie calme toi. Tu es splendide dans cette robe et cette couleur te vas à merveille.
Alexis ne mentais pas, son amie portait une magnifique robe en mousseline rose claire cintrée à la taille et qui s'évaporait jusqu'au sol dans un froufrous voluptueux. Elle était rattachée par une large ceinture en satin blanc brodée de fleurs argentées qu'on retrouvaient sur sa coiffure élaborée et son chapeau. Le rose faisait ressortir ses boucles cuivrées et le vert pétillant de ses yeux, Lydie était vraiment magnifique.
Alexis se surpris à contempler les autres jeunes filles et il était évident que chacune avait revêtu sa plus belle toilette pour l'occasion, d'autres comme Perle avait même exagéré légèrement sur certains détails s'assurant ainsi de ne pas
passer inaperçue dans le flot de dentelles et de soieries constamment présent à la cour.
- Mais dit donc ! Il semblerait que notre garçon manqué ait fait des efforts aujourd'hui, lança une voix moqueuse derrière elle.
Alexis se retourna tout à coup pour se retrouver face à Pyra et deux de ses amies ou plutôt ses acolytes.
Un sourire narquois s'étirait le long de son visage. Elle avait revêtue une impressionnante robe blanche ornée de plumes virevoltantes, de longs gants assortis et un chapeau à large bord autour duquel s'enroulait un ruban de mousseline blanche qui retombait sur ses cheveux d'un noir de jais librement lâchés sur ses épaules.
- Qu'espérais-tu en intégrant ce château ? Que la princesse Lucillia réussirait à transformer un garçon d'écurie en une véritable Dame ?
- Serait-ce donc que tu oserais m'insulter Pyra ? , lui demanda Alexis d'une voix faussement indignée, vouloir devenir une véritable Dame ? Moi ?
- Allons, ajouta Lydie, je suis certaine que la compagnie des chevaux est plus agréable que celle de certaines jeunes aristocrates n'est-ce pas ?
- Ils sont assurément plus intelligents que la plupart d'entres elles, affirma Alexis tout en ne quittant pas du regard Pyra.
- Comment oses-tu ? fulmina celle-ci les joues rougissantes
- Tu devrais faire attention à ce que tu dis, menaça une des compagnes, ne sais-tu donc pas que Pyra est celle d'entre nous qui a le plus de chance d'épouser un membre de la famille royale ? Elle a déjà été remarqué plusieurs fois par la reine lors de ses visites au palais. Sa beauté et sa grâce ne peuvent pas être comparées à la votre !
- Il est certain que comparé à toi ma pauvre Tryce même un ours a plus de grâce, il me semble d'ailleurs que ta coiffure vient de s'effondrer, répliqua Eshal faussement compatissante, Ah non ? cet amas de cheveux et de rubans emmêlés sur ton crâne c'était voulue ?
Alexis, Lydie et Aïko s'esclaffèrent devant la mine exagérément dégoutée de leur amie avant de s'éloigner toutes les quatre vers la grande allée ou la baronne les attendaient afin qu'elles puissent à leur tour emprunter l'un des nombreux attelages prévu pour mener les jeunes résidentes au palais royal.