Chapitre 20 ☽

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La neige tombe, le froid augmente et des frissons parcourent tout mon corps. J'enfonce mon bonnet sur mon crâne pour tenter de me réchauffer. Le chant des oiseaux a disparu depuis maintenant un mois. Ils sont partis loin et reviendront à la prochaine saison, lorsque les fleurs renaîtront et parfumeront l'air d'une senteur fraîche, douce et fruitée. Mes pensées divaguent vers le sourire arrogant d'Edward. Il est ce ciel rempli d'étoiles. Il illumine tout le ciel par sa lumière. Aussitôt, je sens un picotement au niveau de mon poignet et me rappelle la blessure que je me suis infligée il y a une semaine. Les cicatrices sont si profondes qu'elles commencent seulement et lentement à disparaître. Je passe mes doigts le long de la ligne creusée dans ma peau et frémis. Je remonte rapidement la manche de mon manteau et tente d'effacer de mon esprit les souffrances écrites sur mon corps.

Deux jours se sont écoulés depuis que j'ai emménagé chez Cara. Je me suis déjà faite à ce changement et tout va bien même si mes cauchemars continuent. Chaque jour, je me rends compte à quel point Edward me sauve. Chaque jour, il me sort de la noyade et me donne cette force incroyable pour vivre. Son sourire irrésistible et ses prunelles étincelantes me donnent de l'espoir. Elles me font me sentir comme une étoile dans le ciel : unique.

Ce soir, c'est le réveillon de Noël et j'ai déjà acheté mes cadeaux pour Eleanor, Edward, Cara et même Derek. Fidèle à moi-même, à dix-heures du matin, je suis installée sur le canapé, un livre à la main. Je suis plongée dans ma lecture depuis bientôt une heure. L'odeur délicieuse des pancakes que cuisine le brun envahissent mes narines. Soudain, j'entends un grincement qui vient des escaliers. Je tourne la tête et lance un vif coup d'œil à l'escalier en fer pour y découvrir Eleanor, les cheveux en bataille et en pyjama. Elle se frotte les yeux et tente décidément de se réveiller.

—Coucou, dis-je à son attention.

—Bonjour, bafouille-t-elle encore endormie.

—Bien dormi ?

—Plutôt bien et toi ?

—Ça a été.

—Cauchemar ? devine-t-elle.

—La routine.

Elle acquiesce mais je vois clairement que cela l'inquiète. Celle-ci lance un regard vers la cuisine puis demande :

—Edward ? On a le temps avant que ce soit prêt ? Il faut que je parle à Faith.

—Je dirais dix minutes.

—Très bien, on fait vite.

Puis, elle m'attrape le bras et me fait mal. Elle a exercé une pression si forte que j'ai ressenti la cicatrice dans tout mon être.

—Pardon, s'excuse-t-elle après mon cri de douleur.

—Ce n'est pas grave.

Dans sa chambre, elle s'assoit sur son lit et je m'installe en face d'elle.

—Pourquoi tu t'es fait ça ? Pourquoi ?

—De quoi parles-tu ?

—J'ai vu ta cicatrice.

—C'est rien.

—Non, ce n'est pas rien. Je croyais que ça allait mieux.

—C'est le cas, je t'assure.

—Promets-moi que tu ne recommenceras pas.

—Je te le promets.

Évidement, je mens. Les messages haineux de Felicity me rendent incapable d'affirmer une telle chose.

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