Chapitre 29 ☽

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Quelques jours plus tard, Derek n'est toujours pas revenu à la maison. Je soupçonne Edward de penser qu'il fait tous les bars de la ville. Même si cela pourrait être possible. Perdue dans mes pensées, en ce samedi, je suis installée sur le canapé. J'écris quelques poèmes. La fenêtre entre ouverte, j'entends le chant des oiseaux et aussitôt je me mets à écrire :

« Douce prose, un pétale de rose,

D'un sang éclatant.

Les oiseaux de l'eau,

Chantaient au grand jamais. »

Les escaliers se mettent à grincer et je jette un vif coup d'œil vers les marches avant de découvrir mon copain. Les cheveux en bataille, il se frotte les yeux et je remarque immédiatement sa fatigue. Il n'a pas bien dormi. Ayant passé la nuit avec lui, j'ai senti sa nervosité et son agitation. Il est angoissé à propos de la situation entre ses parents et de leur divorce. Et puis, il n'a aucune idée d'où se trouve son père. Je comprends qu'il se sente si mal et si faible.

—Mal dormi ?

—Oui et toi ? Tes cauchemars ?

—Ça s'améliore.

—Tant mieux.

Je le rejoins dans la cuisine et nous prenons le petit-déjeuner ensemble. L'un en face de l'autre, je remarque qu'Edward tente de me lancer quelques sourires pour me rassurer. Je lui réponds par un autre sourire même si je sais qu'il cache ses sentiments. Je ne lui en voudrais jamais car il n'aime pas évoquer ses émotions. Malgré tout, il l'a déjà énormément fait avec moi. Il a besoin de réconfort mais surtout de temps. Pendant tout le reste du repas, j'essaie de changer les idées du brun et nous parvenons à trouver des sujets de discussion. Finalement, Eleanor se lève enfin et débarque dans la pièce.

—Bonjour ! s'exclame-t-elle de bonne humeur.

—Salut, répondons-nous à l'unisson.

—Tout se passe bien avec Leïla ? dis-je, curieuse.

—Génial, je suis sur un nuage, déclare mon amie.

—C'est super alors.

J'attends l'arrivée d'Aria impatiemment car elle doit venir pour onze heures. Elle a prévu de me donner des nouvelles de Charlie et j'espère au plus profond de moi qu'elle m'annoncera l'arrivée de mon frère au plus vite. Les minutes passent, je lis mon livre pour tenter de penser à autre chose. Pour la millième fois depuis une semaine, la sonnette retentit dans toute la maison et je m'empresse d'aller ouvrir. Je découvre ma sœur, le sourire aux lèvres. Heureuse de sa présence, je l'enlace pour la saluer. Puis, je la fais rentrer et referme la porte. Nous nous installons sur le sofa.

—J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par laquelle ? m'informe Aria.

—La bonne.

—Charlie va venir. Il est même déjà là. Il est à l'hôtel avec moi depuis hier soir. Je me suis dit qu'il fallait mieux te prévenir avant de venir avec lui.

—C'est génial !

—Et la mauvaise... Il ne lui reste plus beaucoup de temps. Peut-être moins d'une semaine, révèle-t-elle.

—Alors c'est vraiment sérieux ? Il n'y aucun moyen de le sauver ?

—Malheureusement, c'est trop tard. Il a été diagnostiqué beaucoup trop longtemps après le début de son cancer. Ses cellules détruisent tout son organisme.

Mon regard se perd alors dans le vide. Je ne peux pas cacher ma déception et la chute de mes espoirs. J'aurais tellement voulu qu'il vive, qu'il ait une famille, que l'on passe du temps ensemble. Je ne le connais pas mais le lien qui nous lie me permet de l'aimer d'une manière forte, peut-être même infinie. La famille est ce que nous avons de plus chère.

Dernier EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant