Chapitre 14 ☽

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Je me réveille et bizarrement, je n'ai plus cette peur en moi. J'ai dormi. Je respire et je ne sens plus le souffle de mes démons sur ma peau. Ils ont disparu. Tout est plus beau et plus lumineux que d'habitude. Je ne dis pas que la douleur intense au fond de mon estomac a disparu. Cependant, la phobie qui me domine la nuit n'est plus là.

Je regarde autour de moi et me rends compte que j'ai dormi dans les bras d'Edward. Je relève hâtivement la tête, gênée par la situation. Je ne sais même pas quelle heure il est alors que je suis censée aller en cours. Je cherche mon portable et finis par le retrouver sur la table basse. Rapidement, je déverrouille l'écran de démarrage et l'heure s'affiche : six heures trente. Je souffle de soulagement : je ne raterai pas une journée en plus. Je pousse doucement le jeune homme afin de me lever et secoue son bras pour qu'il fasse de même. Il grogne puis ouvre les yeux.

— Pourquoi tu me réveilles ? marmonne-t-il.

— On a cours, idiot.

— Quoi ? J'avais complètement oublié !

Il marque un temps puis se décide à bouger du canapé. Il reste debout à m'examiner quelques secondes.

— Tu n'as pas de cernes... Tu n'as pas fait de cauchemar ? remarque-t-il.

Je ne réponds rien mais lui souris en guise de réponse. Je n'admettrai pas qu'il m'a permis de dormir, la première fois depuis la mort de mes parents. Je n'admettraijamais quegrâce à lui, le ciel gris devient bleu. Je n'avouerai pas que grâce à lui, la pluie se transforme en arc-en-ciel car il est mon soleil. Il est cette sorte d'étoile qui veille sur moi même lorsqu'elle est à des milliers de kilomètres de moi. Il est cet ange gardien qui repousse les démons et leurs ombres.

Je repars dans ma chambre pour me préparer tandis qu'Edward fait de même de son côté. Je me change rapidement. J'enfile un jean ainsi qu'un haut puis prends une veste. Je lace mes vieilles converses avant de me rendre dans la salle de bain. J'arrange mes cheveux et me maquille légèrement avant de redescendre dans la cuisine. Je descends les escaliers sans joie ni enthousiasme à l'idée de me rendre au lycée.

Dans la voiture, la musique en fond, je contemple le paysage qui défile sous mes yeux. Je jette un regard à Edward. Il porte un bonnet qui laisse apparaître une mèche rebelle devant ses yeux. Il est très concentré sur la route et tant mieux, je ne veux pas d'autres accidents. Ses prunelles émeraude sont d'un vert éclatant que je ne peux m'empêcher d'admirer. Sa tête elle, bouge au rythme de la musique et j'observe ce spécimen.

— Je suis si beau que ça ?

— Je regardais ta chorégraphie !

— C'est ce qu'elles disent toutes !

— N'importe quoi !

Je lâche un rire et il me fait un sourire en coin. Je décide de continuer la conversation :

— Tu n'as pas pensé à auditionner ?

— Pour ?

— Un concours de chant.

— Non, je n'y ai jamais vraiment pensé. Tu penses que je devrais ?

— Tu as du talent donc oui.

— D'accord, j'y réfléchirai.

Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons au lycée. J'ai hâte de revoir mon amie. Edward et moi traversons les couloirs à sa recherche puis tombons enfin sur elle, adossée à son casier. Eleanor lève les yeux et son regard se pose sur moi. Un sourire apparaît sur son visage et elle se jette sur moi et en me serre dans ses bras. Cette fille m'a tellement manqué. Je l'enlace très fort à mon tour. Puis, notre étreinte terminée, elle me raconte tout ce qu'il s'est passé pendant mon absence. Edward est un peu à l'écart et à l'entente de la sonnerie, il se rend en direction de ses cours. Pendant ce temps, Eleanor et moi parcourons les couloirs et recherchons notre salle.

Dernier EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant