Chapitre 5 ☽

468 63 82
                                    


Les jours passent depuis que je suis allée chez Milkies et Frozen's avec Edward. Nous avons parlé de littérature, de philosophie sans oublier de sport et de musique. Lorsque nous avons évoqué le sujet de la chanson, j'ai lu évidemment beaucoup de passion dans ses yeux. Il m'a même cité une de ses compositions préférées. Il m'a recommandé de l'écouter quand je rentrerai chez moi mais je ne l'ai pas encore fait. Je lui ai promis de m'en occuper bientôt. J'ai dû tout raconter à Cara, qui, en revanche, a été très compréhensive. D'après mon rapport, sans avoir mentionné le nom du garçon avec qui j'étais, c'est un garçon charmant.

Edward vient d'ailleurs, depuis ce jour, à chaque pause me demander comment je vais. Et à chaque fois, je ne réponds pas. Il mange tous les midis avec moi et je continue d'ignorer ses questions. Je ne le vois presque plus avec ses amis tellement il reste auprès de moi. Pourquoi voudrait-il les abandonner pour rester avec moi surtout que je ne suis pas des plus aimable en sa présence ? Je devrais sans doute être de meilleure humeur ?

Je me trouve à présent sur le même banc sur lequel je m'assois journée après journée, mais cette fois-ci, je ne suis pas seule. À ce moment-là, personne ne parle, pas même Edward. Il m'observe juste. Depuis quelques jours, j'ai remarqué qu'il ne cesse de me contempler comme si j'étais une rose délicate ou peut-être un diamant à protéger. Me voit-il comme une fleur à préserver ?

— Tu n'as pas d'amis, Edward ?

— Si, toi.

— Non mais sérieusement, pourquoi moi ?

— Parce que.

— Ne pas répondre aux questions, c'est mon truc, pas le tien.

— On peut changer ça, affirme-t-il, souriant.

Je pouffe de rire face à sa déclaration. Il est toujours comme ça avec moi, même si je ne le connais que depuis peu. Il fait tout pour essayer de me faire rire mais ça n'a pas vraiment marché pour l'instant. Le plus intéressant est la façon dont il s'y prend pour ne pas me blesser. Il sait que j'ai un cœur de porcelaine depuis l'accident. Sa présence est chaleureuse mais je n'arrive pas à me confier pour autant. Je ne lui fais pas encore confiance. Cela risque de prendre des mois... Nous ne nous parlons que depuis plusieurs journées, même si je le connaissais déjà de vue, c'est le membre que je préfère dans mon groupe préféré alors forcément, je le connaissais un minimum.

La seule chose qui me terrifie est qu'il se mette à poser des questions sérieuses, sur moi, sur l'accident, sur ma famille.

— Tu veux me raconter l'accident ? ose-t-il me demander.

Je ne suis pas prête.

— Non, désolé. Pas encore.

— Je comprends. Quand tu seras prête, je t'écouterai.

— Tu seras le premier à le savoir.

— Juste, parle-moi de toi. Je veux savoir qui tu es.

— Edward... Je ne sais plus qui je suis. C'est ça le problème.

— Tu aimes la musique ?

— Oui.

Il marque une pause et me questionne :

— C'est quoi ton groupe préféré ?

— Tu le sais très bien.

— Dis-le.

— The Moon.

— Merci.

— De rien.

S'il continue, il va réussir à me faire rire. Est-ce mal ? Je ne crois pas que rire soit mauvais mais je crois que si je rigole, je vais m'attacher. Si je m'attache, c'est signe de faiblesse. Si je m'attache, j'ai le risque de souffrir. Donc, si je perds la personne, d'une façon ou d'une autre, je souffrirai.

Dernier EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant