Une dangereuse attirance

Chapitre 5

-« mademoiselle Wilson vous suivez ? » la voix rude de mon patron me tire de ma torpeur, j'ai veillé toute la nuit à examiner avec grand soin le dossier que m'avait confié David car oui j'ai non seulement eu le poste mais je suis devenue son assistante personnelle et ce depuis presque deux mois, deux mois de torture.

Assis sur une chaise noire, il ne perd en rien de sa hauteur vertigineuse, sa parfaite musculature embrasse à merveille la chemise blanche en lin qu'il porte et en épouse chaque contour, je dois me ressaisir avant que ce ne soit trop tard, David est mon patron et c'est quelqu'un d'intraitable, dès qu'il franchit le seuil de son entreprise je ne le reconnais plus, ses yeux dorés deviennent sombres et son visage se referme, il devient alors ce monstre craint de tout les employés, je n'aurai jamais la prétention de dire que je le connais mais les nombreuses fois ou nous avons été amenés à échanger de brèves discussions étaient pour moi très bénéfiques, c'est un esprit vif et stratège, il peut trouver une solution rapide et efficace en un temps réduit et je l'admire pour ça.

-« oui bien évidemment ! » mensonge flagrant ! Je me rajuste sur la chaise et examine méticuleusement le dossier posé près de moi, en effet c'est un investissement très prometteur.

-« alors arrêtez de rêvasser les yeux ouverts et concentrez-vous bon sang ! Vous avez la tête ailleurs et je n'ai pas besoin de ça, impliquez-vous un peu ! » Je rougis de honte, ravale une réplique sanglante et acquiesce timidement de la tête, je n'arrive pas à croire qu'il me dise une chose pareille, je ne rêvassais pas je somnolais et c'est à cause lui parce que j'étudiais encore les dossiers qu'il m'avait donné, j'avais trop peur de me tromper alors je les rouvrais plusieurs fois afin d'être parfaitement sure prête lorsqu'il me demandera des comptes rendus détaillés, si ce n'est pas de l'implication alors c'est quoi ?

Le reste de la réunion, j'ai les yeux rivés sur le dossier que je ne quitte pas une seconde, sa voix dure me revient constamment à l'esprit, j'ai été froissée et blessée d'autant plus que les autres employés s'étaient fait un plaisir de me dévisager. Je jure à voix basse si seulement je pouvais lui dire le fond de ma pensée. Bien fait pour toi ! Ça t'apprendra à rêvasser au bureau. Je fais comme si je n'ai rien entendu et me concentre de nouveau sur le vieil homme qui parlait investissement depuis des heures sans se lasser, je l'admire car je n'aurai pas la patience de parler des heures du même sujet mais quelque part je le comprends pour convaincre David Shaw de son projet il faut au moins parler une journée entière.

A la fin de la réunion, je me lèvre patiemment, très pressée de retrouver un peu d'air frais après avoir passé près de trois heures dans une salle fermée à coté de mon patron, pas que cela me dérange mais il me met très mal à l'aise, et je n'aime pas perdre mes moyens devant quelqu'un ni même mon sang-froid. 

J'étais sur le point de franchir la porte mais ce fichu destin en a voulu autrement.

-« mademoiselle Wilson ! J'ai besoin de vous voir s'il vous plait » mon cœur tambourine sourdement contre mes tempes mais j'ai l'impression que toute l'assemblée peut l'entendre, je m'avance en titubant vers lui, les jambes en coton et le sang brulant. Il se lève tranquillement et ferme la porte, je sens soudainement la tension omniprésente et d'une telle puissance que j'en frissonne. Il prend place juste en face de moi, incapable de ne pas le dévorer des yeux. Ressaisis-toi Savannah c'est l'heure de te faire gronder comme une gamine. Ma conscience est toujours de mauvaise foi c'est pour cela que la plupart du temps qu'elle me lance des piques je me contente des les ignorer royalement mais la c'est impossible.

-« pour commencer je tiens à m'excuser si je vous ai froissé tout à l'heure » sa voix et d'une telle maitrise que je cille presque mais je ne le fais, ça serait trop facile, je me racle la gorge en faisant mine de ne pas voir ses yeux dorés posés sur le miens.