Chapitre 15,5

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Bonjour à tous, voila ça fait maintenant un sacré bail que je n'ai rien posté et j'ai pu remarquer que vous étiez plus nombreux de jours en jours, je voulais vous remercier infiniment car cela n'a pas été facile à cause de quelques petits problèmes de santé, mais je suis la et je vais reprendre ma publication.
Aujourd'hui c'est n'est pas un chapitre classique mais une sorte de bonus hors-série pour présenter un peu plus le personnage et d'Alysson.
J'espère que vous aimerez. Bonne lecture.

Lorsqu'on parle d'amour, je roule des yeux et je jure à voix basse, je ne comprends pas les sois-disant amoureux, les ivres d'amour. Non et non ! Cela n'existe point. Je ne crois pas en l'amour ni les âmes sœurs, ni au dicton qui dit que chaque personne sur cette terre est destinée à rencontrer sa moitié avec qui il vivra pour le restant de ses jours. J'ai vu tellement de gens périr au nom de cet amour, les tragédies au cirque il n'y a que ça. Et le premier exemple que je peux citer parmi ma longue liste d'amants éconduits : ma mère. Je ne la blâme point pour s'être laissée dépérir au nom de cet amour stupide, ni de m'avoir abandonnée seule au monde dans un cirque où on me battait et affamait sans cesse. J'aime ma mère mais je lui en veux terriblement de la misérable enfance et adolescence que j'ai vécu. Et la phrase qu'elle me répétait sans cesse le soir avant de me border eut raison de mes sentiments, le peu qu'il me restait de cœur s'était envolé lorsque j'avais découvert le corps de ma mère sans vie complètement dévêtue près d'une poubelle, cette vision d'horreur a tout détruit en moi, je n'ai plus jamais été la même depuis. "Carino, je fais jamais confiance aux hommes, ils finiront par te dévorer, ne deviens jamais comme moi" me répétait-t-elle tous les jours et j'ai fini par la croire et aujourd'hui rien ne me fait le plus peur que de finir comme ma mère, cette magnifique danseuse de Flamenco qui avait volé le cœur dun grand nombre d'homme, ils tombaient littéralement à ses pieds comme des mouches et faisaient tout pour l'impressioner.
-"Alysson !" m'appelle Savannah en me sortant tout d'un coup de mes songes. Je sais pourquoi elle est venue me voir juste après être rentrée d'une autre journée de travail, elle sait très bien quel jour nous sommes et l'impact que ça a sur mon moral, d'ailleurs mon humeur morne et mélancolique ne doit plus tromper personne.
-"Je suis la" criais-je tandis qu'elle ouvrait la porte de ma chambre à la volée les mains pleines de cochonneries en tous genre, des chocolats, des chips, des burgers, pop-corn, rien de très diététique mais j'adorais me goinfrer de sucreries en regardant des comédies romantiques en compagnie de Savannah qui faisait tout pour me faire oublier cette atroce journée ou ma vie a basculé.
-"j'ai pris tout ce qu'il fallait" me dit-elle en s'affalant bruyamment près de moi.
-"quel film allons-nous regarder ce soir ?" fis-je calmement devant son immense sourire.
-" un classique : nos étoiles contraires' fit-elle en brandissant fièrement le dvd qu'elle avait entre les mains, je lève les yeux au ciel encore un de ces drames amoureux, qui faisaient pleurer le monde, pour ma part je ne ressens rien de bien spécial, j'apprécie les films mais je ne pleure jamais devant un. Savannah lance le dvd puis me tend un énorme paquet de chips que je m'empresse d'ouvrir.
Le temps passe lentement, ma meilleure amie semble concentrée quant à moi je ne fais que manger en regardant quelques acteurs se mouvoir devant moi, l'histoire est certes à couper le souffle mais je ne peux m'y perdre. D'affreux souvenirs m'envahissent, c'est idiot de se dire que malgré tout les efforts du monde et une bonne volonté je n'arrive pas à m'enlever une sale nuit de la tête, j'engloutis une autre chips, et tente de mâcher, je pleure, les larmes coulent en torrent le long de mes joues et je ne fais rien pour les arrêter, Savannah me prend dans ses bras et ne dit rien, je me laisse aller et pleure toutes les larmes que je contenais le reste de l'année. Le 18 Janvier, je n'oublierai jamais le tournant qu'avait pris ma vie en cette journée d'hiver glaciale, on vivait certes pauvrement et j'aimais bien mon existence mais lorsqu'on m'avait enrôlé de force au le cirque pour que je devienne acrobate, j'ai haï ma vie, j'ai même tenté de me suicider un nombre incalculable de fois mais toujours face à la mort je fus lâche, je n'étais définitivement pas prête à affronter l'au-delà.
-"pleure Alysson cela te fera du bien" m'avait chuchoté Savannah en caressant tendrement mes cheveux et c'est ce que je fis sans me contenir tout en mangeant, je pleurais, faisais une petite pause pour manger et reprenais mes sanglots, j'avais mal et je suffoquais mais je sentais un immense poids s'envoler de mon cœur, mes démons étaient toujours la et ils refaisaient surface presque tous les soirs mais ma douleur s'atténuait au fil de spasmes qui me secouaient violemment le corps. Cela devait être éprouvant pour Savannah mais sans elle je ne serai rien, c'est elle qui à ses heures perdues se démène pour m'apprendre à lire et écrire mon prénom, c'est elle qui me supporte depuis nos dix-huit ans et qui ne m'a jamais laissé tomber.
-"merci" fis-je d'une voix étouffée une fois que je n'avais plus une seule goute de larme dans mon corps.
-"je t'en prie Alysson, j'espère que tu te sens mieux" dit-elle en enlevant son gilet complètement inondé de pleurs.
-" oui ! Toujours pendant cette période je ne me sens pas bien" dis-je en reniflant bruyamment.
-"c'est normal Alysson voyons, tu peux dire ce que tu veux tu es loin d d'être sans cœur et encore moins détester ta mère" me dit-elle en me regardant sérieusement, j'acquiésce car elle a raison, elle a toujours raison sur tout.
-"je ne déteste pas ma mère, je déteste ce qu'elle est devenue, je sais qu'elle se prostituait pour me nourrir mais j'aurai préféré mourir de faim que vendre l'honneur de ma mère" dis-je et je le pensais, lorsque mon père que je n'ai jamais vu nous avait abandonné parce qu'il ne voulait pas d'enfant illégitime, ma mère n'a pas hésité à sacrifier tout ce qu'elle avait y compris son honneur.
-"Alysson ! Tu dois comprendre une seule chose ! Tu n'es pas comme ta mère et tu ne seras jamais comme elle"
-"je sais ! mais c'est ma mère et j'ai les mêmes gènes qu'elle" cette fois elle me gifle doucement.
-"arrête ces inepties tout de suite, Alysson tu es magnifique, tu es forte, tu es la personne la plus coriace et courageuse que je n'ai jamais rencontrée" ces paroles mes réchauffent le cœur, quelque part j'avais besoin d'entendre des mots réconfortants juste pour m'assurer que j'étais encore quelqu'un de bien, que malgré toutes mes cicatrices le long de mon corps, quelqu'un pouvait toujours me trouver jolie. Je prends Savannah dans mes bras et la remercie pour tout ce qu'elle fait pour moi car dans ce monde ce que j'ai de plus précieux s'appelle Savannah et j'ai une chance immense de l'avoir près de moi et si je peux remercier le ciel de m'avoir fait don d'au moins quelques chose de bien le long de ma misérable et pathétique vie ce serait de m'avoir mis sur la route de cette extraordinaire jeune femme qui a fait de ma vie quelque chose de supportable et presque agréable.

Donc voila c'était un petit chapitre sur Alysson la meilleure amie de Savannah, je suis particulièrement attachée à ce personnage complexe au lourd passé. Je pense même très sérieusement à écrire une histoire plus profonde que celle-ci uniquement basée sur elle car elle est tellement forte et ce chapitre ne reflète qu'une infime partie de ses souffrances. Alors n'hésitez pas à me partager votre avis sur Alysson.
Bonne lecture et merci encore.
Je vous retrouverai très bientôt pour un nouveau chapitre sur David et Savannah.

Une dangereuse attiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant