Une dangereuse attirance

Chapitre 46

Point de vue de Savannah :

Ah ! Que c'est beau d'être amoureuse ! Je suis tellement niaise ces temps-ci que je me surprends moi-même, j'ai des papillons dans le ventre et je pense voler lorsque David pose son regard sur moi, il a un tel charisme que c'en devient presque surréaliste, et dire qu'il était avec quelqu'un comme moi !

-"tu es très rêveuse ces temps-ci, ne serais-tu pas amoureuse ?" me taquine Saleem en buvant une longue gorgée de jus d'orange.

-"c'est si voyant que ça ?" demandais-je en connaissant à l'avance sa réponse.

-"comme un nez au milieu de la figure" me dit-il en souriant de toutes ses dents, il était gentil et empreint de mystères, et son histoire était touchante d'ailleurs j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à pleurer en l'écoutant me raconter avec une certaine nostalgie les péripéties de son histoire d'amour compliquée.

-"heureusement que tu es la pour me le rappeler" lui dis-je en l'écoutant glousser derrière son ordinateur, il avait un bureau et quatre photos avec sa femme Leila du bac à sable jusqu'à leur mariage.

-"Saleem, comment tu as su que Leila était la femme de ta vie ?" m'enquis-je soudainement, ma question semble un peu le surprendre mais il se met tout de même à réfléchir.

-"tu sais entre Leila et moi ça n'a pas toujours été facile pourtant on a toujours tout surmonté ensemble et j'ai su qu'elle m'était destinée, nous avons eu un mariage des plus traditionnels d'ailleurs pas de relations sexuelles avant le mariage religieux" dit-il en riant, je rougis tout de même mais fus surprise de sa réponse, il avait toujours su qu'elle lui était destinée, je souris à sa réponse et fus satisfaite.

-"je crois comprendre ce que tu ressens" dis-je avec un sourire idiot, "en fait Saleem parles-tu arabe ?" je ne sus comment cette question me vint à l'esprit mais elle sortit et curieusement il se mit à rire.

-"bien évidemment, je parle l'arabe littéraire et bien évidemment le dialecte du Liban" me répond-il. Nous continuâmes à bavarder quelques minutes avant de reprendre notre boulot, pour être honnête depuis quelques temps maintenant je remarquais des anomalies dans les transactions et en avait fait part à Saleem, ce dernier avait promis d'y jeter un coup d'oeil car c'était un génie en informatique, il pouvait hacker n'importe quelle adresse mais il ne le faisait pas car cela était illégale même s'il m'avait avoué qu'étant jeune il en avait fait des bêtises. La porte du bureau de David s'ouvrit et il en sortit sombre, les traits de son visage étaient tirés par une rage sourde, d'un mouvement de la tête il m'intima à le rejoindre, manquant de trébucher à chaque pas que je faisais, je dus faire appel à toutes mes forces pour ne pas ciller.

-"qu'y a-t-il David ?" demandais-je en le regardant les yeux ronds.

-"comme si tu ne le savais pas" cracha-t-il d'une voix glaciale, je sursautai je ne l'avais jamais encore vu dans un état pareil.

-"je ne sais pas" dis-je tout bas, mon cœur se mit soudainement à accélérer, que se passait-il ? Pourquoi était-il enragé ? 

-"arrête de jouer à jouer à ce jeu avec moi, je t'ai percé à jour" rugit-il en cognant violement son poing contre le bureau, je sursaute encore une fois, je balaie la salle du regard en espérant trouver le véritable David car ce montre en face de moi n'était pas David mais un monstre.

-"de quoi est-ce que tu parles bon sang !" criais-je à mon tour en perdant patience.

-"tu n'es qu'une voleuse et une très bonne comédienne tu comptais me dire quand que tu volais en douce ?" rugit-t-il d'une voix sombre, cette fois-ci je ne fus pas effrayée mais outrée et en colère.

-"je t'interdis de m'accuser ! Je n'ai rien fait ! Bon sang c'est absurde !m'écriai-je hors de moi. Je tentais de reprendre une respiration convenable mais j'en étais incapable, mes poumons me brûlaient, j'avais l'impression de suffoquer et les larmes menaçaient de couler. Reprends-toi Savannah ! S'écrie ma conscience après une très longue absence.

-"voilà les preuves chérie" dit-il pince-sans-rire en me jetant rageusement des papiers à la figure, je m'en saisis et crus mourir lorsque je vis qu'effectivement ces documents m'accusaient, les mêmes documents que je soupçonnais.

-"c'est une erreur bon sang David comment tu peux croire que je puisse te faire une chose pareille, je voulais t'en parler je te le jure" tentais-je une énième fois, ses yeux me sondèrent d'un regard haineux, un regard qui me brisa le cœur en mille morceaux.

-"tu te fatigues Savannah ! Tu es une traîtresse, une femme cupide et égoïste ! Tu as osé me séduire et tu as réussi !" crache-t-il avec dégoût, j'ecarquillai mes yeux face à la dureté de ses mots qui me poignardèrent avc violence, comment pouvait-il me dire ces horreurs ?

-"comment oses-tu m'accuser David tu sais très bien que je n'aurai jamais fait une chose pareille enfin je t'aime ! Je n'aurai jamais pu le faire !" lui dis-je en sentant les larmes couler sur mes joues, je reniflais et tentais en vain de soutenir son regard qui m'achevait un peu plus chaque seconde, la manière dont il me regardait me donnait envie de vomir.

-"garde ton discours pour ta prochaine victime, peut-être qu'elle te croira ! Va-t-en tu es renvoyée" aboie-t-il en s'asseyant sur sa chaise, je m'étranglait en lâchant un cris de surprise, pourquoi faisait-il cela ? Ce n'était qu'un énorme malentendu, je le suppliai encore et encore de me croire pourtant aucune émotion aussi minime soit-elle n'avait traversé so' visage de marbre.

-"sors ! J'espère sincèrement ne plus revoir ton affreux visage" me dit-il en me montrant la porte d'un geste désinvolte. Je me levai du sol en silence en lissant mes pans de ma jupe et en séchant mes larmes.

-"très bien ! Mais sachez une chose monsieur Shaw ! Vous ne me reverrez plus jamais" crachais-je à mon tour, doucement j'enlevai un bracelet qu'il m'avait offert et le lui jetai à la figue avant de tourner les talons en direction de la porte.

-"estime-toi heureuse que je ne porte pas plainte contre toi" dit-il alors que j'ouvrais la porte.

-"je n'ai rien à me reprocher" fis-je stoïquement en sortant, je pris mes affaires en ignorant le regard inquiet de Saleem et sortis de la banque sans un regard en arrière les yeux rougis et la mine affreuse, ce ne fut que dans ma voiture que je pus enfin laisser libre cours à mon chagrin. J'ai pleuré encore et encore sans jamais m'arrêter. L'amour était vraiment le pire sentiment de tous, je m'étais laissée encore berner par un homme et voilà que je payais le prix, il fallait vraiment que je change d'air. Encore une fois à l'appartement j'avais tout ravagé sous le regard inquiet d'Alysson qui tentait de me calmer avant de me prendre dans ses bras et tendrement caresser mes cheveux.

-"ne t'inquiète pas ! Tout ira bien" me promit-elle d'une voix étonnement douce.

-"j'ai si mal" articulais-je entre deux sanglots, quel spectacle pathétique ! Crache ma conscience et je suis bien forcée d'admettre qu'elle a raison. Alysson me serre un peu dans ses bras et m'efface mes larmes de ses deux pouces et m'offre un sourire protecteur.

-"je sais que tu as mal et tu auras encore mal mais la douleur n'est pas éternelle et elle finira par disparaître, tu es forte Savannah ne l'oublie pas" ses mots sages eurent étrangement de l'effet sur moi mais je ne pouvais pas encore les appliquer, tout ce que je voulais faire c'était boire, pleurer et boire à en perdre la tête.