Chapitre 22

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PDV David :

Lorsqu'on demande à un peintre quelle est sa muse, il répond immédiatement la femme qu'il aime et qui l'a éconduit depuis son plus jeune âge même si ils avaient passé une inoubliable nuit de passion. Pour ma part je ne possède pas de muse, je ne fais que peindre ce qui me passe par la tête que ce soit des paysages ou des animaux, je n'ai jamais peint de femmes à part ma mère et ma propre sœur et encore Amélia m'avait harcelé pour que je le fasse et j'ai fini par céder, pourtant malgré tout mon bon sens me voila assis au milieu de mon salon un dimanche matin vêtu d'un vieux jogging en train de dessiner une esquisse du visage de Savannah, je dessine ses grands yeux noisette puis son petit nez aquilin et enfin ses lèvres, ses lèvres que j'ai eu le temps de parcourir à ma guise lors de notre rendez-vous la semaine dernière, grand dieu ! Lorsque je me rappelle de cette soirée je ne peux m'empêcher de sentir de l'excitation monter d'un cran. Je continue mon esquisse pendant une bonne dizaine de minutes, Savannah n'est pas ma muse pour la simple et bonne raison que je ne sens pas la nécessité d'en posséder.

-« David ! » crie une voix depuis l'interphone, je me dépêche de ranger mon œuvre puis ouvre la porte en accueillant ma sœur Amélia accompagnée de ma mère.

-« maman ! » fis-je en lui embrassant sa joue, elle me prend dans ses bras presque aussitôt en pestant que je ne l'appelle pas souvent.

-« alors David comment vas-tu ? » me demande-t-elle en s'asseyant sur le divan tandis que ma sœur s'activait à préparer le café.

-« je vais bien et toi ? Pourquoi George n'est-il pas avec toi ? » George est professeur de mathématique dans un lycée et le deuxième mari de ma mère et il a beau être la personne la plus ennuyeuse que je n'ai jamais vu de toute ma vie, il rend ma mère heureuse et c'est l'essentiel.

-« il a un séminaire donc il n'a pas pu se déplacer » dit-elle avec une petite note de déception tandis qu'Amélia revenait au salon avec trois tasses de café fumantes, elle me regarde les yeux pétillants d'amusement et je sais presque aussitôt quel genre de question elle va me poser.

-« alors David » commence-t-elle en riant doucement tout en laissant sa phrase en suspens, je fais une grimace mais elle ne semble pas me prendre au sérieux, elle balaie le salon du regard puis s'attarde sur ma chambre.

-« quelque chose cloche Amélia ? » demande ma mère en remarquant les œillades malicieuses de ma sœur.

-« rien » dit-elle en secouant la tête avant de se racler la gorge « ou est Savannah ? » lâche-t-elle avec un rictus satisfait aux lèvres, comme une automate ma mère nous regarde tour à tour les yeux ébahis, je jurerai de retomber en enfance dans ce genre de situation lorsque ma sœur rapportait mes amourettes à ma mère, cela se finissait toujours en bagarre que malheureusement elle gagnait à chaque fois.

-« Savannah ? » dit-elle incrédule « tu as une fiancée David ? » je nie immédiatement tout en bloc.

-« non ! Savannah est une employée, juste une employée » dis-je en sirotant mon café.

-« une employé qu'il veut mettre dans son lit » je recrache mon café en toussotant, je fusille cette pipelette du regard qui n'a de cesse de sourire moqueuse, ma mère quant à elle semble surprise ! Bon sang ! Elle ne s'imagine tout de même pas que je suis chaste non ? Non quelle réflexion je lui ai déjà présenté mon ex-fiancée.

-« c'est n'importe quoi, nos rapports sont strictement professionnels » dis-je tout en sachant que c'était l'un des plus grands mensonges que j'ai sans doute raconté de toute ma vie, il suffit de ma rappeler notre rendez-vous et l'esquisse que j'ai caché dans ma chambre pour savoir que je me fourre le doigt dans l'œil.

Une dangereuse attiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant