La bulle

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Médias: Seal "Secret"

                 Stella Hudgens est Lyla May

* Dans le salon, chez Henri:

  Nous sommes toujours enlacés, je regarde Henri, son cerveau tourne à plein régime, tout comme le mien. J'hésite à briser le silence, j'ai tellement de mal à croire à ce cadeau que la vie me fait.

  Il y a un an, en pleine tempête, un garçon m'a sauvé la vie en me prenant dans ses bras, un parasol s'est écrasé pile à l'endroit où je me tenais une seconde plus tôt. J'ai eu la peur de ma vie! Puis j'ai réalisé qu'un grand jeune homme me tenait fermement dans ses bras. Nous étions frigorifiés et le patron du café nous a fait entrer dans la salle obscure et froide de son bar, à l'abri du vent et de la grêle qui s'abattaient sur la ville.

  Nous avions parlé un peu. Moi de la raison de ma présence en ville en cette soirée de réveillon de Noël, et lui, des doutes qui le rongeaient suite à un choix à faire entre passer son bac en fin d'année ou repousser ses examens d'un an pour partir travailler à l'étranger avec son père.

  Mon côté Saint Bernard m'avait poussé à poser quelques questions sans entrer dans les détails, pour une fois, et j'avais conclu:

  -" Tu as déjà pris ta décision en fait, tu sais déjà quel choix tu vas faire et tu passeras ton bac l'année prochaine. "

  Un clin d'œil m'avait échappé, qu'il n'avait sans doute pu voir, tant il faisait sombre, mais il m'avait semblé qu'il souriait.

Dring! Dring! Dring!

  -"Oohh!"

  La sonnerie de son téléphone m'avait surprise et je sursautais.

  -" Excuse-moi, je dois répondre, me dit-il en s'éloignant déjà.

  - Je t'en prie!"

  Pendant qu'il discutait, mon frère m'envoyait un texto, il serait là dans quelques minutes.

  - "On vient me chercher, je vais devoir y aller...

  - Mon frère vient de m'envoyer un message, il sera là dans 5 minutes," lui dis-je en souriant.

  Dehors, la tempête avait un peu faibli. Je n'avais pas vraiment envie de le quitter, j'aurais voulu rester et en savoir plus sur lui mais c'était comme ça, une bulle de bien être dans mes souvenirs, une question en suspens.

    - "Je sais qu'on se croisera à nouveau si tel est notre destin," murmura-t-il.

  J'avais déposé un baiser sur sa joue, mes lèvres me brûleraient longtemps encore cette nuit là.

    - "Bonsoir les enfants, vous avez réfléchi à ce que l'on va faire pour dîner?"

  - Aaaaah!" crions-nous en même temps, surpris par la voix du père de Henri.

  Nous venons d'être brutalement ramenés à la réalité par Antoine, de retour de son rendez-vous.

  - "Hé! Qu'est-ce qu'il vous arrive? Je vous ai appelé de la voiture mais personne n'a répondu, je me suis dis que vous étiez sans doute trop occupés à jouer à la console ou à faire vos devoirs et je vous trouve face à face, la tête dans les nuages. Vous allez bien? questionne-t-il le regard inquiet.

  - Oui... enfin, je crois... répond Henri, d'un ton hésitant.

  - ...??? mais encore?

  - J'ai reçu un appel de John, ça a duré un petit moment. Lorsque je suis revenu dans le salon, Lyla avait mon cahier entre les mains...

  - Oooh! LE CAHIER???"

    La bouche d'Antoine s'arrondit de surprise, les mots lui manquent, il se reprend:

    - "D'accord... donc?...

    - Donc Lyla a eu le temps de faire toutes les déductions qui s'imposaient pendant que je mettais quelques détails au point avec John pour le gala de charité de la semaine prochaine, enfin je crois, parce qu'on n'a pas encore parler de tout ça..

    - Je vois... Lyla? Comment te sens-tu?

    - Un peu chamboulée encore, très émue aussi, je tremble un peu. En fait , je me sens surtout soulagée. J'ai mis les pièces du puzzle en place une à une, et même si c'est énorme, je suis heureuse de partager ce secret avec vous.

    - Je vois ce que tu veux dire, je suis soulagé moi aussi! J'ai passé des semaines avec un zombie grognon et malheureux, j'ai passé un temps fou en studio à arranger mille fois une chanson qui était pourtant excellente parce que Jay n'était jamais satisfait. La culpabilité le rongeait tellement qu'il n'arrivait plus à prendre du plaisir à chanter. Henri ne voulait pas te mentir, mais il ne savait pas comment faire pour te révéler ce secret sans que tu te fâches ou que tu partes en courant.

  - Papa! Je crois que Lyla a compris ce que tu voulais dire," grogne Henri entre ses dents.

  Ils se sourient puis Antoine attrape son fils et le serre dans ses bras. Ils ont l'air heureux tous les deux, leur complicité et leur soulagement sont évidents.

  - "Il va falloir que vous discutiez quand même un peu, non? Il est tôt, emmène Lyla là-haut, je vous appelle quand le dîner sera prêt. Lyla, tu restes?

  - Merci Antoine, je vais appeler mes parents et les prévenir que je dîne avec vous ce soir."

  Henri prend ma main, et je me laisse guider jusqu'à sa chambre. Il s'efface pour me laisser passer, je retiens mon souffle, je suis dans la chambre de l'homme que j'aime, ce n'est pas la première fois mais, ce soir, nous sommes dans la chambre de "mon petit ami".

  Mes pommettes s'embrasent, je me sens toute timide. Henri s'avance vers moi doucement, ses bras m'entourent et une de ses mains se pose sur ma taille. Les papillons volettent instantanément au creux de mon ventre. Je sens Henri frissonné contre mon dos, il resserre son étreinte et nous restons comme ça un petit moment. Il est le premier à rompre le silence lorsqu'il souffle tout contre mon cou:

  - "Pardon Lyla, je suis désolé de ne pas avoir su gérer mes doutes et de t'avoir repoussée alors que je crevais d'envie de te tenir contre moi, de voler tes lèvres, de respirer ton odeur. Si tu savais combien j'ai dû lutter contre mon désir pour ne pas tout foutre en l'air et trouver le moment, les mots, pour enfin tout t'avouer...

  - Je comprends, ce n'est pas facile de dire à une fille dont la meilleure amie est fan de Jay, que tu écris des chansons pour la fameuse vedette en question...

  Je souris en baissant la tête, c'est un peu cruel de ma part, mais je ne vais pas lui pardonner si vite toutes les fois où je me suis retrouvée en pleurs après qu'il m'ait repoussée. Je sens tout son corps se tendre, il me relâche, il retient sa respiration un instant. Bon, la blague est de mauvais goût, je capitule. Je me retourne, cherche ses yeux qui semblent trembler.

  - "Jay? Henri? S'il te plaît, souris-moi. Je te demande pardon, ce n'était pas drôle, j'ai bien compris que tu es Jay dans ton autre vie, dis-je en haussant les épaules, la tête basse, je voulais te faire marcher."

  Ses yeux sont humides, zut! Il ne va pas pleurer tout de même?

  -"Ne me fais plus jamais ça! Bon Dieu Lyla, j'ai failli avoir une attaque! J'ai pensé un instant que tu n'avais compris qu'une partie de la situation, celle où j'écris les textes et la musique de Jay..."

  Je lui tire la langue puis me jette dans ses bras, mes lèvres cherchent les siennes, mes mains tremblent de bonheur, je retire les lunettes qui cachent son si beau visage et je me noie dans son regard avant de fondre à nouveau sur sa bouche. Ses mains me caressent tendrement, ses yeux me déshabillent et je fonds complètement. Que j'aime cet homme, c'est fou!

  Notre bulle éclate quand la voix d'Antoine retentit dans les escaliers. Un gros soupir s'échappe de ses lèvres si parfaites, résigné, il saisit ma main et nous rejoignons Antoine.













Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant