Chapitre 62: Balade en Ontario - 2ème partie-

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Média: Christian Lalama "Helicopter"

*Lyla, Chambre King Terrasse:

La nuit touche à sa fin. C'est l'heure où la lumière change, commence à vibrer de nouvelles promesses, où les pensées et les rêves s'entremêlent et nous laissent pour quelques secondes, dans un brouillard où nous flottons avant d'émerger, les yeux grands ouverts, le coeur battant, le moment où chaque matin je réalise que je suis à l'aube d'un nouveau jour et qu'aujourd'hui encore je suis une femme chanceuse.

Je profite de la lumière douce du jour naissant pour observer mon bel amoureux. Je l'ai regardé dormir toute la nuit en fait, mais les lumières faibles de la ville ne lui rendaient pas hommage. Il est tellement beau! Je ne me lasse pas de le reluquer et même si le dicton, "regarder quelqu'un qui dort, c'est comme ouvrir une lettre qui ne nous est pas destinée", clignote comme un néon dans ma tête, je ne parviens pas à détourner les yeux. Il dort profondément, le corps nu, les traits fins de son visage sont détendus et un demi sourire joue sur ses lèvres pleines.

Je souffle sur sa peau et un léger frisson court sur son dos, faisant se dresser le duvet blond et rouler ses trapèzes. Je souris, j'ai envie de le toucher mais je n'en fais rien, je dois apprendre à me passer de son corps et à refreiner le désir qu'il m'inspire; pour les quelques jours qui viennent, nous allons de nouveau être séparés. J'ai donc pris la décision de me sevrer en douceur tout au long de cette journée qu'il nous reste, comme ça, j'espère que les choses seront plus faciles pour nous deux.

Hier, nous avons passé une journée délicieuse, tous les deux en amoureux ou presque, puisque Andreas et Marcus étaient tout de même du voyage, mais ils ont gardé une certaine distance et fait les choses le plus discrètement possible pour que nous arrivions à oublier leur présence... Ce fut un moment de paix, bien mérité... jusqu'à ce que j'entende la confession de Keith. Ça m'a bouleversée et, pour un peu, notre sortie romantique aurait pu tourner au tragique. Heureusement, les mots bien choisis d'Andreas m'ont permis de relativiser et de prendre le recul nécessaire pour ne rien laisser entrevoir de mon trouble et gâcher la fête.

Nous avons continué notre promenade par le passage en téléphérique au-dessus des gorges du Niagara et j'ai vraiment prié fort pour que notre chemin ne croise pas à nouveau celui de Keith Heavenly et de sa famille. C'est seulement lorsque nous avons atteint le point fort de la journée, que j'ai réellement pu me détendre, à savoir: le retour en hélicoptère de Niagara à Toronto! J'ai cru halluciner quand Marcus nous a conduit à l'héliport et que notre second garde du corps, Andreas, nous a salués en nous disant qu'il viendrait nous récupérer après la balade au-dessus des chutes et la petite virée concoctée par notre pilote Randy Neil.

C'était mon baptême de l'air et j'ai été très impressionnée, je dois bien l'avouer! Mais quel merveilleux souvenir à ajouter à la liste déjà longue, des surprises que Henri m'a faites depuis le début de la tournée.. Comme Marcus est monté à côté du pilote, Henri et moi avons profité du voyage, serrés dans les bras l'un de l'autre, nous murmurant des mots doux et admirant le paysage tantôt sauvage, tantôt rural ou encore urbain, qui s'offrait à nous. L'arrivée sur Toronto restera longtemps gravée dans ma mémoire... J'étais dans les bras d'Henri qui me montrait les monuments et les quartiers de la ville en glissant de temps à autre, des mots d'amour au creux de mon oreille, puis quand le soleil qui descendait sur la ville s'est mis à rougeoyer, il m'a retourner dans ses bras pour que nos visages soient tout proches et il m'a déclaré qu'il m'aimait depuis toujours, que je ne devais jamais l'oublier, que quoi qu'il arrive, quoi que je fasse, ses sentiments seraient toujours les mêmes.

J'avais les larmes aux yeux en lui réaffirmant mon amour, et j'ai eu peur quand il est devenu encore plus sérieux. Il a pris ma main, en a caressé la paume en y dessinant de petits cercles avec son pouce, puis il m'a expliqué qu'il savait déjà quand et de quelle manière, il allait me demander en mariage. Que ce serait le plus gros choc de ma vie, et puis, en souriant à nouveau devant mon trouble et mes yeux débordants de toute la tendresse et l'amour que j'ai pour lui, il a murmurait dans mon cou que lorsque nous serions mariés, il me ferait trois enfants, qu'il avait déjà choisi les prénoms et qu'il savait que ne pourrait que les aimer parce qu'ils nous rappelleraient notre premier tour du monde, et qu'il écrirait un Best-Seller qui parlerait de notre histoire et que les gens se l'arracheraient.

Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant