Le secret d'Henri

Retour à New York -2 ème partie-

*Lyla:

L'eau coule sur ma peau brûlante. Après le réveil plein de tendresse que mon bel amoureux m'a offert, il me faut au moins une douche fraîche pour apaiser le feu qui court dans mes veines. La peau encore marquée par les baisers avides qu'Henri a fait pleuvoir sur mon corps, je me savonne énergiquement pour effacer les traces dans les endroits les plus visibles. D'habitude je me moque que quelqu'un puisse deviner la passion que nous partageons Henri et moi, et il aime laisser une marque discrète dans ma nuque ou sur mes seins, pour que je pense à lui lorsque je me regarde dans un miroir, comme si j'avais besoin d'un rappel^^ , mais aujourd'hui, je vais chercher mes parents à l'aéroport et je préfère garder ces marques loin des yeux inquisiteurs de mon père.

Je me sèche et m'habille d'une robe en mousseline vert foncé, travaillée sur le buste et brodée de perles de couleurs variées, qui s'accorde à la couleur de mes yeux. Un léger maquillage, un chignon lâche et le tour est joué! Je sors de la salle de bain pour laisser la place à Henri pendant que j'enfile des sneakers verts eux aussi.

En attendant mon chéri, je feuillette un magazine que j'ai acheté à l'aéroport mais que je n'ai pas eu le temps de lire, ayant, pour changer, dormi une bonne partie du vol. J'ouvre de grands yeux en découvrant la photo de Jay en pleine page centrale. Si je me suis rendue compte de sa célébrité dès les premiers jours de la tournée, je n'avais pas encore pris le temps de lire la presse spécialisée ou de traquer les articles parlant de lui et de son groupe dans les journaux locaux ou internationaux. Le voir là sur deux pages, me fait un drôle d'effet. Impossible de garder pour moi cet homme pourtant si discret en dehors de la scène, impensable d'envisager une sortie en amoureux sans Marcus ou Andreas collé à nos basques, sans craindre d'être reconnus et traqués. J'ai perdu un peu de mon insouciance depuis ces dernières semaines et Henri aussi, depuis longtemps sans doute, mais j'espère que nous serons plus sereins une fois la tournée terminée et les journalistes occupés à d'autres scoops et commérages.

Henri me rejoint, un air soucieux sur le visage. Dès qu'il se rend compte que je le dévisage, il affiche un sourire et prend place en face de moi sur la terrasse pour petit déjeuner.

- "Où veux-tu aller lorsque nous aurons récupéré Alex et tes parents à l'aéroport?

- Je ne sais pas exactement mais il y a tellement de choses à voir dans le quartier et Central Park n'est pas très loin, alors ça dépendra de ce par quoi ils souhaitent commencer, non?

- C'est cliché, mais je me disais qu'on pourrait prendre le ferry et faire la balade pour découvrir Liberty Island et Staten Island, ce serait un bon début pour toi qui ne connais pas New York et ça ne serait pas trop fatiguant pour tes parents après ces heures d'avion. Et j'espère que la chaleur se fera moins sentir sur l'eau, ils annoncent plus de 33° C cet après-midi. Qu'en penses-tu?

- Que tu es un merveilleux petit ami, gentil et attentionné, dis-je dans un sourire, ton idée me semble parfaite pour un premier tour d'horizon. On verra ensuite ce que nous aurons le temps de faire. En attendant, serais-tu d'accord pour une petite balade à Central Park, juste toi et moi?

- Bien évidemment ma douce, j'ai toujours rêvé de te faire découvrir mon endroit préféré du parc, là où je peux me cacher pour faire un break quand je suis ici à New York," me répond-il en attrapant ma main et en m'entraînant vers les ascenseurs.

Il n'est que huit heures trente et la chaleur est déjà bien présente, heureusement qu'Henri nous a conduit ici, sur le lac de Central Park pour une petite virée en barque rien que tous les deux. Marcus et Andreas sont restés sur les berges qu'ils arpentent chacun sur une rive. Même s'ils ne sont pas très loin, nous sommes enfin seuls tous les deux et ça me fait plaisir.