Japon -4 ème partie-

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*Lyla:

Je n'ai réussi à trouver le sommeil que tard dans la nuit. Les mots d'Antoine m'ont troublée plus que cela ne l'aurait dû et j'ai repassé en boucle les derniers jours, les regards, les petites phrases et la complicité qui unit les deux hommes qui ressemblent de plus en plus à deux amis. Il y a néanmoins une ombre au tableau, la peine qu'il me semble lire dans leurs regards: quand je suis avec l'un d'entre eux, l'autre semble toujours se retenir d'intervenir, et c'est comme un affrontement silencieux entre deux frères.

Finalement le sommeil a eu raison de moi et j'ai fini par m'endormir. Mais ma nuit a été agitée et des rêves d'une infinie sensualité se sont succédé, cela aurait été parfait si je n'avais rêvé que de mon tendre Henri, mais Keith s'est immiscé dans nos moments les plus intimes et c'est entre les bras de deux hommes qui me souriaient que mon rêve s'est terminé. Je me suis réveillée en sueur et le visage en feu, seule dans mon lit, heureusement... Je suis trop influençable je crois...

La sonnerie du réveil de Gladys me fait sursauter et pousser un petit cri qui termine de les réveiller. L'une d'elles allume sa lampe de chevet et m'interroge d'un regard ensommeillé:

-Salut ma belle, désolée de t'avoir réveillée si tôt, ça va? me demande Gladys.

- Oui, Oui. Ne t'inquiète pas j'étais déjà réveillée, mais ça m'a surpris lorsque ton tel a fait un bruit de buzzer, dis-je en souriant.

- Oups! C'est vrai que ce n'est pas très poétique comme réveil, s'amuse-t-elle. Bon, je file à la douche avant que Martha ne s'y enferme pour une heure," conclut-elle en me souriant.

Ladite Martha se retourne en grognant et en demandant à Gladys de la réveiller à sa sortie de la salle de bain. Je me lève et descends dans la cuisine pour boire un jus de fruit, malgré la clim, la chaleur dans les chambres assèche la bouche. Je ne dormirais plus de toute façon, autant en profiter pour regarder les chaînes internationales et prendre quelques nouvelles du monde par la même occasion. Je m'assois sur le canapé et me relève d'un coup, la main sur ma bouche pour éviter de hurler. Quelqu'un est allongé là et je ne l'ai pas vu. Une main s'enroule autour de mon poignet et m'attire vers l'assise, je n'ai que le temps de poser ma canette sur la table basse que je me retrouve allongée contre un corps d'homme qui n'est pas manifestement pas celui d'Henri. Je tente de me dégagée et de me relever mais les bras se resserrent plus fort autour de ma taille et on me murmure à l'oreille:

- "S'il te plaît juste une seconde, je ne te toucherais pas, mais reste contre moi Lyla..."

Je me raidis instinctivement contre son corps musclé, je ne devrais avoir envie de ce moment d'intimité complètement incongru et prendre mes jambes à mon cou devrait être ma première réaction. Malheureusement, les rêves de cette nuit troublent encore mes pensées et je finis par me tenir immobile contre le corps de Keith. Une minute. C'est mal, c'est inutile et malhonnête pour Henri et pour Keith également. A quoi suis-je en train de jouer? Un baiser sur ma joue me ramène sur terre:

-" Arrête! Laisse-moi me lever. A quoi tu joues?

- Je ne joue pas, jamais avec toi. Je te demande pardon d'avoir tenté d'abuser de la situation, je voulais juste voler ce moment au triste destin qui est le mien."

Il se cache les yeux avec sa main droite, puis, relâchant mon poignet, il fait glisser son autre main jusqu'à ma hanche et dans un soupir, pousse doucement sur celle-ci pour que je me relève.

- "Vas-t-en avant que je ne change d'avis et que je veuille plus te laisser partir, ce qui nous mettrait tous les deux sacrément dans la marde..."

Je me relève et quitte précipitamment le salon pour remonter dans ma chambre, le coeur battant à mille à l'heure. Gladys est fin prête et Martha s'est enfermée à son tour dans la salle de bain. Dommage, j'aurais besoin d'une bonne douche glacée pour me remettre les idées en place.

Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant