L'angoisse

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*Lyla:

Antoine a fait un bref compte rendu de la situation à Marcus et Andreas, nous confiant Henri/Jay et moi, à leurs bons soins jusqu'à l'appartement. Le trajet a été rapide mais les groupies qui attendaient à la sortie des artistes nous ont pris en photos, et n'étaient pas très heureuses que leur idole les ignore jusqu'à ce que l'une d'entre elles aperçoive les larmes de Jay. Elles se sont tues du coup, permettant à son manager de faire une annonce sur la situation et leur demandant leur soutien dans cette épreuve. Certaines d'entre elles se sont mises à pleurer en silence, d'autres à prier. C'était impressionnant de les voir si émue par la situation de Jay.

Je suis repartie en moto avec Marcus pendant que Jay prenait une autre direction pour rejoindre l'appartement de Shinjuku. J'ai préparé ma valise et mis toutes mes affaires dans le reste de mes bagages qui restent au Japon. Mes pensées s'envolent vers Paris, vers l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière où la mamie de Henri a été conduite en urgence. J'adresse une prière au ciel pour que son traumatisme crânien ne soit pas trop important et qu'elle s'en remette. Je ne connais pas trop les liens qui unissent Henri et sa grand-mère, mais je sais qu'il l'aime énormément et les rares fois où je l'ai rencontrée, elle s'est montrée tendre et affectueuse avec Henri et moi. Putain de camions qui roulent toujours trop vite en ville!

Je tente de me ressaisir lorsque j'entends la porte de l'appartement s'ouvrir à la volée et des pas précipités monter l'escalier. Henri entre comme un fou dans la chambre et se jette dans mes bras. Tout son corps est secoué de spasmes et ses larmes n'arrêtent pas de couler, il fait une crise d'angoisse. Je me recule un peu pour prendre ses tempes entre mes paumes et les masser doucement en embrassant délicatement son front de temps en temps et en lui murmurant des paroles d'apaisement entre deux baisers.

Au bout d'un long moment, ses larmes se tarissent et sa respiration redevient régulière. Seuls quelques spasmes le traversent de temps à autre. Je le réconforte du mieux que je peux tout en l'entraînant vers la salle de bain pour qu'il se déshabille et enlève sa parure de Jay. Il finit par entrer dans la douche et l'eau tiède l'aide à se détendre pendant que je vais chercher ses vêtements en bas. Marcus et Andreas me regardent d'un air désolé et Andreas prend congés, retournant auprès d'Antoine et des musiciens.

- "Il ne vient pas à Paris avec nous?

- Non, Antoine préfère qu'il veille sur Keith qui est assez connu ici aussi, mais je viens avec vous et Monsieur Maestri m'a demandé de le tenir informé toutes les heures de l'évolution de l'état de santé de Madame.

- Très bien, je vais chercher les affaires d' Henri et les lui monter, pouvez-vous veiller à préparer quelques tenues de rechange pour lui et ses affaires de toilette, s'il vous plait?

- Bien sûr, je m'en occupe et j'ai appelé le taxi qui sera là dans un quart d'heure pour nous conduire à l'aéroport de Narita. Le jet sera prêt dans une heure et demie environ.

- Merci Marcus, je vais en informer Henri, dis-je en quittant le salon.

*Aéroport de Narita:

Nous avons passé les contrôles rapidement, le beau-père d'Henri a fait le nécessaire pour que nous ne soyons pas retardés. C'est la première fois que je monte à bord d'un jet privé et malgré la situation qui nous amène ici, je ne peux m'empêcher d'admirer l'intérieur du Falcon. C'est magnifique, luxueux et sobre. Du cuir crème, du bois de rose, une moquette mauve qu'il doit être agréable de fouler pieds-nus, des éclairages discrets et apaisants, et un personnel au petit soin. Nous nous installons dans les sièges confortables et attachons nos ceintures le temps du décollage.

- "Lorsque nous aurons atteint notre vitesse de croisière, vous pourrez vous rendre dans la partie privée et vous reposer en attendant l'arrivée à Paris, nous indique l'hôtesse avec un sourire plein de compassion. N'hésitez pas à faire appel à nos services si vous désirez quoi que ce soit.

Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant