Scène bonus

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Médias: Savage Garden "I knew I loved you"

Dimash "Restart my love"

*Lyla, coulisses, Massey Hall:

Je pousse lentement la porte de la loge de Jay, mon cœur tambourine comme un forcené, j'ai l'impression que mes côtes vont exploser. Lorsque j'avance dans la pièce en cherchant Henri/Jay du regard, je sens une main ferme empoigner mon avant-bras et tirer si fort que je me retrouve le visage contre un torse large et puissant. Sous le choc, je mets quelques secondes à reconnaître l'odeur d'Henri, puis je me détends d'un coup et me fonds plus prêt de son corps, si cela est possible. La force avec laquelle il m'étreint rend ce câlin presque douloureux, mais le sentiment que ce n'est pas encore assez fort me fait le serrer à mon tour au creux de mes bras tremblants.

Je sens son cœur cogner contre sa poitrine et le son résonner dans mon oreille collée à ses pectoraux. Son visage est enfui dans mon cou, il respire mon odeur comme un drogué en manque. C'est tellement bon de le sentir à nouveau là, tout proche, chaud, enveloppant, soulagé au moins autant que je le suis. C'est comme si on m'avait branché une perf d'adrénaline, c'est encore plus puissant que l'attraction de la CN Tower.

Après de longues minutes, Henri/Jay se recule pour me regarder au fond des yeux, mais je fais erreur, c'est Henri seul qui se tient devant moi. Le temps que la salle se vide et que je le rejoigne, il a retiré ses lentilles et ses piercings. L'homme qui se tient devant moi est mon amoureux. C'est Henri dans toute sa grâce et sa douceur qui me contemple comme si j 'étais la huitième merveille du monde. J'avance ma main pour toucher son visage, caresser ses traits bien dessinés. De mon pouce, je suis les contours ourlés de sa lèvre inférieure, j'ai envie de l'embrasser mais nous avons tout le temps pour cela, je veux d'abord me réapproprier ses traits dans leur entier.

Quarante-huit heures seulement nous séparent de notre dernier contact mais il m'a tant manqué! Ce qui s'est passé ce soir à fait voler en éclats mes doutes, mes hésitations, ma rancœur, maintenant, tout ce que je veux, c'est lui, c'est nous, allant de l'avant en oubliant autant que possible toute la souffrance des dernières heures. Nous nous aimons, alors pourquoi chercher plus loin et perdre encore du temps.

Perdue dans ma contemplation, je n'ai pas vu Henri retirer ma bague, je n'ai même pas senti qu'il me l'ôtait. Il ne me lâche pas du regard, présente la bague devant mes yeux d'un air de dire "regarde-la bien..." ce que je fais évidemment. Je la suis des yeux, la bague, ainsi que la main de Henri qui la tient comme un objet sacré. Quand je le vois s'agenouiller une nouvelle fois devant moi, ses yeux toujours dans les miens, je ne peux retenir un hoquet de surprise.

- "Lyla, je te renouvelle ma demande en fiançailles. Tout à l'heure c'était Jay qui faisait sa demande et nous savons tous les deux que ce n'est pas de lui dont tu es amoureuse, n'est-ce pas? Demande-t-il d'une voix vibrante où pointe tout de même un léger doute, me semble-t-il.

- C'est vrai, je ne suis pas amoureuse de Jay, dis-je simplement.

- "Me voilà rassuré, prononce-t-il en soufflant doucement, un sourire en coin jouant sur ses lèvres gourmandes. C'est pourquoi je veux que tu me donnes, à moi Henri, le seul, l'unique Henri Maestri, ta réponse. Mademoiselle Lyla May, acceptez-vous de devenir ma fiancée? répète-t-il, une lueur amusée dans les prunelles.

- Oui Monsieur Henri Maestri, j'accepte d'être votre fiancée, tenté-je de prononcé alors que la bouche d'Henri s'est écrasée sur la mienne à l'instant où j'ai dit "oui".

Cette fois, le baiser est gourmand, profond, inquisiteur, comme si chacun tentait de s'octroyer chaque parcelle de l'autre. Puis le baiser devient plus tendre, nos langues se mêlent en une valse lente, son goût est partout sur mes papilles et je savoure ce qui m'a tant manqué.

*Henri, loge de Jay:

C'est dingue, quand on y pense! Je suis fiancé à ma douce, Jay est fiancé à elle également, deux demandes pour une seule femme, en moins d'une demi-heure. Je crois que c'est un cas unique, comme elle!

Je me détache d'elle, mes mains sur sa taille, je la détaille de haut en bas, savourant ce corps qui est plus que jamais mien. La vie vous joue de sales tours, vous écrase, vous fait douter de vous-même, du bien fondé de votre existence sur terre, et l'instant d'après, elle vous offre le plus beau des cadeaux. Je me sens vraiment l'homme le plus chanceux de la terre à cette seconde précise. Elle ne décroche pas son regard du mien, on pourrait croire que je l'ai hypnotisée, mais un battement de cil vient rompre le lien, un millième de seconde et elle retrouve la parole.

- "Mon Dieu Henri! Comme tu m'as manqué, comme j'ai eu mal quand j'ai cru que tu en aimais une autre! Si mal que tu m'abandonnes à mon sort sans un mot d'explication! Dit-elle douloureusement, sa voix se brise et devient murmure, je suis devenue l'ombre de moi-même en si peu de temps, un vrai zombie, je regardais l'écran de mon téléphone, j'allais à la fenêtre, je tournais en rond, encore et encore. Tout ce que je ressentais plus violemment à chaque seconde, c'était le trou béant dans ma poitrine qui semblait vouloir m'engloutir toute entière. Puis au matin, j'ai renoncé à nous et je suis partie. Sans mon frère, tu ne m'aurais pas revue ici, même si j'avais l'intention d'assister une dernière fois à un concert de Jay."

Je vois qu'elle s'en veut d'avoir prononcé ces mots. Elle se mordille les lèvres, gênée de n'avoir pu se retenir de parler de ce que je lui ai infligé. Je crois que tout comme moi, elle ne voulait pas penser au passé mais profiter de l'instant et de ce que demain nous réserve en tant que couple.

Je pose mon doigt sur ses lèvres tremblantes d'émotion, je ne veux plus entendre la souffrance que mon comportement lui a fait subir, je veux parler de nous deux, aujourd'hui, demain, et dans quelques temps, on reparlera de New York, mais pas ce soir. Ce soir, ce sont nos fiançailles, c'est une promesse d'amour au-delà des épreuves et des douleurs de l'âme. Je veux l'aimer, là tout de suite mais un coup à la porte me dit que c'est partie remise.

- "Jay? Dix minutes et c'est reparti! crie Keith de l'autre côté de la porte.

- Merci! Je lui réponds en soufflant de frustration.

- Tu vas retourner dans la salle ma douce, on se revoit après, ok? Tu restes avec moi ce soir? On rentre ensemble à l'hôtel, parce que, honnêtement, je ne tiendrais pas une nuit supplémentaire sans goûter à ton corps de déesse...

- Oui, je reste avec toi cette nuit, je vais essayer de tenir jusqu'à la fin du concert sans te dévorer, parce que là, tout de suite, j'ai une folle envie de toi! m'avoue-t-elle d'une voix trop sexy pour être honnête, Lyla est une petite dévergondée des fois, et j'adore ça!"

Néanmoins, je refrène mes ardeurs et je la raccompagne jusqu'à la porte, les yeux posés sur ses fesses qui chaloupent devant moi pour me faire encore plus regretter de n'avoir pas eu plus de temps avec elle. Je l'embrasse chastement pour la mettre gentiment au supplice, et appelle ma maquilleuse. Je dois être sur scène dans six minutes mais ne peux m'empêcher de la regarder s'éloigner de moi pour rejoindre la salle. Il faut dire que ma fiancée est très jolie à regarder et que je ne pense pas m'en lasser un jour...



Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant