Chapitre 8

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Il est tard. Zayn est couché depuis peut-être une heure et je ne réussis pas à quitter cette chambre. Je suis assis sur le sol, le dos contre le lit. J'écoute la respiration de mon basané parce que c'est à peu de choses près la seule qui me maintienne dans un état de calme extérieur actuellement. Quand il est enfin parvenu à s'endormir tout à l'heure, mes yeux ne parvenaient plus à se fermer. Je le regardais constamment mais j'ai réussi à me reprendre et à briser le contact visuel. Maintenant je me contente de ce son. Inspiration. Expiration. Encore et encore.

Sa respiration me fait du bien. C'est comme un petit chuchotement au creux de mon oreille qui me dit qu'il est là, au près de moi et qu'on ne me l'a pas arraché de nouveau. C'est apaisant. C'est un signe de sa présence. La partie rationnelle de mon cerveau me dit que Zayn est en sécurité, qu'il n'y a plus de danger mais l'autre partie, qui correspond en gros à ma magie, me menace par le lien de se déchaîner sur plusieurs kilomètres à la ronde si je m'éloigne de mon Familier. Enfin à peu de chose près. Alors je reste là, je ne bouge pas. Je suis tellement immobile que j'ai l'impression de voir le temps se déplacer devant mes yeux. Les seuls mouvements que je m'accorde sont de brefs coups doeil à cet être qui m'est devenu si précieux. Brefs car j'ai peur que si je le regarde trop longtemps je finisse par retrouver mon état léthargique de ce début de soirée.

Le matin se lève sans que cela est la moindre incidence sur moi. Cependant ça en a eu lorsqu'un rayon de soleil a osé se poser sur la peau si douce du trésor que je garde jalousement. La lumière sur ses paupières lui fait froncer son petit nez puis papillonner ses cils avant qu'il ne pousse un cri de surprise en me voyant le visage à quelques centimètres du sien. Peut-être que ma nuit blanche emplie de mutisme seulement intéressée par sa respiration m'a faite oublier les règles du savoir vivre jusqu'au point où je suis à moitié affalé sur son lit pour observer le sommeil disparaître de ses yeux si ambres.

Mon Dieu que je l'aime.

Je sais que ça craint et que je deviens vraiment très niais mais je ne peux pas faire autrement. C'est une torture intense de l'aimer et de savoir que je ne serai jamais aimer en retour. Au moins je suis plus chanceux que ceux qui sont dans notre situation : Zayn est mon Familier et nous sommes liés ce qui signifie que nous resterons ensemble pour toujours.

-Pourquoi tu souris comme un idiot ? Zayn me regarde avec toujours des résidus de surprise et de sommeil dans les yeux.

-Je souris pas comme un idiot. Oui je sais, la répartie c'est pas ça mais je suis devant l'homme que j'aime à peine réveillé et j'ai pas dormi de la nuit. T-tu as bien dormi ? Il me regarde de haut en bas.

-Moi ? Oui très bien. Toi par contre on dirait que tu n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Je lui fais un sourire timide. Nan c'est pas vrai, tu n'as vraiment pas dormi. Me dit pas que tu es resté là quand même !

-Quoi ? N-non, bien sûr que non. Je suis arrivé il y a deux ou trois minutes... pas plus.

Zayn rigole un peu et avance à quatre pattes sur le lit dans ma direction. Son petit sourire, le roulement de ses hanches, le simple fait qu'il soit sur ce putain de lit... il n'a aucune idée de l'effet qu'il me fait. Arrivé au bord du lit, il se met sur ses genoux. Il est juste devant moi avec sa gueule d'ange à quelques centimètres de mon visage. Il s'approche encore, jusqu'à ce que je sente son souffle sur mes lèvres. Il ne dois pas sentir le mien étant donné que j'ai arrêté de respirer depuis qu'il est réveillé. Je louche sur ses lèvres où s'inscrit un sourire... coquin ?

-Ne t'en fait pas. Me chuchote t-il. Je trouve ça... mon dieu il se rapproche un peu, adorable.

Suite à ça, il frôle mes lèvres avec les siennes. Ma bouche s'entrouvre et la caresse aérienne de mon basané continue. Sa lèvre inférieure se retrouve entre les miennes et je me fais violence pour ne pas la mordre. À la place, je sors la langue juste assez pour la passer sur cette tentation. Zayn émet un gémissement à peine audible et doux, je me surprends à vouloir en entendre encore. Enfin, après une attente qui me semble avoir durée des jours, je me décide à enfermer sa bouche avec la mienne. C'est indéniablement tendre et bon. C'est aussi tellement plus léger que le baiser que nous avions échangé la veille. Hier c'était impulsif, loin de moi l'idée de dire que ça n'était pas bon j'en fonds encore en y repensant mais celui-là à un goût de préméditation qui me donne des frissons et fait accélérer mon cur.

Sorciers et Familiers  [Ziam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant