Scyllia Tome 2: Conséquence

Chapitre 13

Alors que Scyllia pensait pénétrer dans un village à peine plus grand que celui de son enfance, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se retrouva dans une immense ville. Le groupe arrivant derrière elle ne put, lui non plus, cacher son émerveillement. La citée, bien plus grande que la capitale, était plus avancée aussi bien technologiquement que magiquement.

Construite sur une immense colline, un château colossal trônait en son centre tel une couronne, le premier adjectif qui venait en tête était lumineux. Les pierres des bâtiments, d'un blanc immaculé, réfléchissaient la lumière du soleil et faisaient ressortir la couleur rouge vive des tuiles.

Lévitant à plusieurs dizaines de mètres du sol, de gigantesques blocs de pierre et de terre allaient de la taille d'un pâté de maisons à celui d'un quartier et restaient, tel de véritable îles flottantes, suspendus au-dessus de la ville. On pouvait apercevoir des passerelles les reliant aussi bien les unes aux autres qu'à la terre ferme. De longs câbles, sur lesquels étaient accrochées des cabines faisant des va-et-vient, avaient été tendus entre les masses en lévitation.

De là où ils se trouvaient, en bas de la colline, au pied du grand mur d'enceinte d'une trentaine de mètres de haut construit avec la même pierre que celles des habitations, un immense boulevard remontait jusqu'au château et s'arrêtait juste devant la grande porte d'entrée.

L'air était empli de magie et tout semblait démesuré pour ceux qui venaient pour la première fois. Il ne devait d'ailleurs pas souvent y avoir de nouveaux visiteurs, devina Scyllia en s'apercevant que les habitants les dévisageaient. Les habitants... Quelque chose n'allait pas. Ils n'étaient pas humains ! Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer tout de suite ? Des démons en tout genre, des hommes insectes, des oiseaux humanoïde, des créatures plus ou moins grande à la peau verte. Elle ne voyait ici que des êtres doté d'intelligence, mais considéré comme maléfique ou dangereux dans son monde.

Les autres avaient aussi remarqué cette étrangeté et restaient sur la défensive alors que Shed faisait discrètement apparaître une dague dans ses mains.

— Ce ne sera pas nécessaire, dit la mère de Sin en lui agrippant le poignet. Cet endroit est un havre de paix créé par mon mari pour toute créature voulant vivre sereinement, loin des traditions malveillantes de leurs races. Aucun habitant ne vous fera de mal. Ni à vous, ni à vos compagnons.

Shed posa son regard sur la femme, puis sur sa main qui le retenait qu'elle retira instantanément.

— S'il te plaît, ne fais rien de stupide, compléta Sin.

— Écoutes ce qu'il dit, je t'en pris, implora Scyllia.

Cela faisait bizarre à la fillette de se retrouver à cette place sans l'avoir laissé délibérément au démon pour le laisser combattre. Incapable de bouger le moindre de ses membres, voyant à travers ses propres yeux, mais ne pouvant diriger son regard nulle part, elle commençait à ressentir ce que Shed vivait au quotidien. Elle voulait reprendre le contrôle de son corps, mais savait qu'elle n'arriverait pas, vu son état, à destination.

Finissant par entendre raison, le démon en possession de son hôte fit disparaître son arme.

— Alors, où se trouve votre mari ? demanda-t-il sèchement. Comme je l'ai dit, le temps nous manque et chaque secondes compte.

— Il est au château... commença-t-elle.

Ne lui laissant même pas le temps de continuer, Shed se mit en route vers l'édifice qui surplombait la ville. Il arrêta cependant de bouger au bout de quelques secondes sans aucune raison.