Samantha & Harry

24.9K 905 510
                                    

Salut Sam, c'est moi...

Je sais que je ne suis pas venu te voir depuis longtemps, presqu'un mois, je suis désolé. Je vois que ton frère ou tes parents sont passés, il y a un nouveau bouquet sur ta tombe. Il est magnifique, enfin... c'est idiot de te le dire, je suppose que tu peux le voir de là-haut. Je vais mettre la rose que je t'ai apportée au milieu, attends.

Voilà.

Je suis désolé Sam. Je suis désolé de ne pas être venu pendant aussi longtemps, j'étais avec Louis, je ne me suis pas rendu compte. Je m'en veux. Je ne veux pas que tu penses que je t'oublie, ce n'est pas vrai, mais... il y a des jours où tu es moins présente dans mon esprit. Non, excuse-moi, ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu n'es pas moins présente, il ne se passe pas une seule journée sans que je ne pense à toi seulement... seulement il arrive parfois que ton souvenir soit moins douloureux. Chaque jour, je regarde les photos de toi accrochées sur le mur de ma chambre et je n'ai plus aussi mal qu'avant. J'ai encore mal bien sûr et je sais que j'aurai mal toute ma vie de t'avoir perdue mais... mais la douleur est différente maintenant. Dans trois mois, cela fera deux ans que tu es partie. Je crois que je commence petit à petit à accepter ta mort et que c'est pour ça que la douleur que je ressens quand je pense à toi est différente. Je crois que c'est pour ça que ce n'est plus la même.

Il y a deux semaines, en rangeant mon dressing, je suis tombé sur la boîte qui contient des souvenirs de toi. Des choses idiotes et sans importance dont tu te moquerais si je te les disais, mais des choses qui t'appartenaient et que j'ai besoin de garder. Dans cette boîte il y avait aussi une dizaine de photos de nous, les toutes dernières qu'on a prises ensemble. Je n'ai jamais eu le courage de les accrocher dans notre cadre à cause du manque de place. Je sais qu'il n'y a plus d'espace depuis longtemps et que c'est pour ça que les photos se chevauchent mais à chaque fois qu'on en avait de nouvelles à mettre, c'était toi qui leur faisais de la place. C'était ton arrangement à toi et je n'ai jamais eu la force d'y toucher... j'aurais eu l'impression de défaire l'une des dernières choses que tu avais faites. C'est ridicule je sais, mais c'est plus fort que moi, je me raccroche encore beaucoup à de petites choses et ces petites choses ne doivent pas changer. Je crois aussi qu'une part de moi ne voulait pas de ces photos. Elles sont les toutes dernières photos de nous, il n'y en aura plus jamais de nouvelles et c'était trop dur à accepter, tu comprends ? C'était trop dur de me dire que plus jamais je ne pourrais te photographier, que plus jamais tu me ferais l'une de tes grimaces. C'était trop dur d'accepter que plus jamais on n'aurait de photos de nous deux... que plus jamais je ne pourrais immortaliser tes sourires.

Je me suis senti mal Samantha, vraiment mal. J'ai cru que j'allais sombrer. Je tenais tous ces clichés dans mes mains et je me suis senti partir. Tu sais, comme je partais avant, quand les émotions devenaient trop fortes et que je devenais violent. C'était sur le point d'arriver Sam... j'étais sur le point de craquer puis Louis est arrivé. Je ne l'ai pas entendu sortir de la salle de bain, pendant une quinzaine de minutes, j'avais oublié sa présence pourtant il était là. Quand il m'a vu assis par terre au milieu du dressing, quand il a vu les photos, je crois qu'il a tout de suite compris que quelque chose n'allait pas, car il m'a rejoint. Il s'est assis contre moi, c'est quand j'ai senti son corps contre le mien que j'ai réalisé que je tremblais. Il m'a pris les photos des mains et tu sais ce qu'il a fait ? Il m'a demandé de lui parler de toi, il m'a demandé de lui parler des photos, il a voulu tout savoir. Quand on les avait prises, où et pourquoi tu faisais encore des grimaces dessus. Je lui ai raconté. Je me suis mis à parler de toi et sans le réaliser réellement, lentement je me suis calmé. J'ai senti la douleur et la violence que j'avais en moi partir.

Ce n'était pas la première fois Sam, ce jour-là, ce n'était pas la première fois que Louis arrivait à calmer l'une de mes crises. Il m'apaise, il m'apaise énormément. Quand je suis avec lui, j'ai l'impression d'avoir un contrôle sur moi-même, c'est la première fois que je ressens ça.

DEGRADATION Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant