Chapitre quatre

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« Un proverbe Polonais dit que le plus grand amour est l'amour d'une mère, que vient ensuite l'amour d'un chien, puis l'amour d'un amant. Ce n'est pas vrai, je me sens plus aimé par Louis et Connard que par ma propre mère. » - Harry

Laisser Harry a vraiment été une torture à vivre. Je ne voulais pas, j'avais peur, je voulais rester avec lui, mais il y avait tellement de détresse dans sa voix, quand il m'a supplié de partir que j'ai compris qu'il fallait que je m'en aille. Je le connais, je connais mon petit ami, je sais quand ses 'va-t'en' veulent dire 'reste auprès de moi, j'ai besoin de toi,' là ce n'était pas le cas. Je crois que je lui aurais fait encore plus de mal en restant. C'était la première fois qu'il me demandait de partir vraiment, ça m'a fait mal. C'est dur d'accepter qu'il m'ait rejeté alors qu'il aurait dû avoir besoin de moi. Je n'ai pas le droit de lui en vouloir, je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec sa mère, mais j'ai eu la même réaction que lui quand ça a mal tourné avec mon père... moi aussi je l'ai rejeté. Quand c'est arrivé, j'ai mis plus d'une semaine à réaliser que j'avais besoin de lui. Je sais qu'il a besoin de moi, mais je sais aussi qu'il a besoin de temps. Même si c'est dur.

Ça fait cinq jours maintenant que je suis sans nouvelles de lui, cinq jours que j'ai l'impression de devenir dingue. La seule chose qui m'empêche réellement de péter complétement un câble, c'est ce que m'a dit son père il y a trois jours. J'étais tellement inquiet que je suis passé chez lui. Son Range Rover n'était pas là, alors j'ai frappé à la porte de la maison, c'est son père qui m'a ouvert. Il m'a dit qu'Harry n'allait pas bien, ce que je savais déjà, mais il m'a promis qu'il veillait sur lui, qu'il fallait juste que je lui laisse un peu de temps, que je sois patient. En plusieurs mois, c'était la première fois que je voyais son père aussi fatigué, pourtant avec les gardes qu'il fait à l'hôpital, il a de quoi l'être tous les jours. Là c'était différent, il avait l'air épuisé psychologiquement. Je ne connais pas beaucoup Barthelomé, il est énormément réservé et j'ai parfaitement conscience qu'entre Harry et lui tout ne se passe pas très bien, mais j'ai confiance en lui. Je vois bien à la façon dont il regarde son fils qu'il l'aime, il y a quelque chose de protecteur dans ses yeux, quand il les pose sur lui. Mon père ne m'a jamais regardé comme ça. S'il me dit qu'il prend soin de lui, je le crois même si j'aimerais en prendre soin moi aussi.

Je n'ai pas posé de questions sur Julia, je n'y ai pas pensé sur le moment, la seule chose qui m'intéressait c'était Harry. Il m'a promis de lui dire que j'étais passé avant de refermer la porte. Mais je ne peux plus tenir. J'ai besoin de le voir, même si c'est pour qu'il me dise qu'il ne veut pas me voir ou qu'il a besoin de temps. Ça m'est égal, j'ai juste besoin de voir de mes propres yeux qu'il va bien, enfin non, pas bien car je sais qu'il va mal... j'ai juste besoin de le voir, c'est tout. Le voir, juste le voir.

C'est dans des moments comme ça, que je réalise à quel point c'est dur d'aimer une personne suici... Je n'arrive toujours pas à prononcer ce mot, pas même dans ma tête. C'est trop difficile. C'est dans des moments comme ça que je réalise à quel point c'est dur d'aimer une personne qui a déjà voulu mourir une fois, car on a toujours peur qu'elle recommence.

J'ai juste besoin de le voir, de voir qu'il est encore là. Même qu'une seule minute.

Je devrais être à la fac, surtout ce matin, car ce sont des cours importants, mais j'en suis incapable. Il occupe trop mes pensées, je ne tiens plus en place, de toute façon j'aurais été incapable de me concentrer ou d'écouter. Il est à peine 10h quand je me gare en bas de chez lui, son 4x4 n'est pas là. Il n'y avait aucune voiture devant la maison non plus, pas même celle de Manuel. Je pousse la baie vitrée de sa chambre, Connard me saute immédiatement dessus.

DEGRADATION Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant