DEGRADATION Tome III

Épilogue

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3 777.

Trois mille sept cent soixante-dix-sept. C'est le comptage du jour, que je viens d'écrire sur notre ardoise. L'ardoise qu'on a installée à l'entrée de notre maison, l'ardoise où j'écris chaque jour un nouveau nombre. 3 777. Il s'est passé trois mille sept cent soixante-dix-sept jours, plus de 10 ans depuis ce soir-là où je l'ai sauvé sur ce pont. Plus de 10 ans qu'on est tous les deux, bientôt 8 ans que nous sommes mariés. On a continué de compter, c'est devenu bien plus qu'une habitude pour nous, on aime voir le temps qui passe, on aime voir que chaque jour on continue d'avancer ensemble.

Je me rappelle encore de sa demande en mariage, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité et à la fois j'ai l'impression que c'était hier. Quand je regarde tout le chemin qu'on a parcouru depuis, je me sens fier de nous. Je n'aurais jamais cru ça possible, mais nous sommes encore plus proches qu'on ne l'était à l'époque. Les épreuves qu'on a traversées nous ont soudés et les années n'ont fait que renforcer le lien qu'il y avait déjà entre nous. On est devenus inséparables, encore bien plus qu'avant.

Harry a changé ma vie, il l'a changée dans tous les sens possibles du terme. Avant de le rencontrer j'ignorais ce que je voulais faire de moi, de mon avenir, je suivais sagement le chemin sur lequel on m'avait mis, sans oser poser de questions. Depuis le jour de ma naissance mon destin était tracé, mes parents avaient déjà tout prévu pour moi. Je devais devenir avocat, reprendre le cabinet de mon père, me marier à une jeune fille de bonne famille, qui m'aurait donné des enfants qui à leur tour seraient devenus avocats avant de finir par prendre ma relève. Sans même savoir si c'était ce que je souhaitais, je savais déjà ce que je devais faire, ce que l'on attendait de moi. Il a tout chamboulé.

Grâce à lui j'ai compris que ma vie m'appartenait et que c'était à moi de choisir ce que je voulais en faire.

Je suis bel et bien devenu avocat. Et oui... comme quoi la rébellion ne donne pas toujours le résultat qu'on imagine. J'étais sur la bonne voie depuis le départ. Quand j'ai enfin pris conscience que j'avais le choix, que je ne devais pas laisser mes parents m'imposer leur volonté, j'ai beaucoup réfléchi, je me suis énormément remis en question. J'ai cherché à savoir ce qui me plaisait vraiment, ce que j'avais vraiment envie de faire et à chaque fois le résultat restait le même : Le droit. J'ai réalisé que c'était ça, ma voie, mon propre chemin, pas parce qu'on me l'imposait, pas parce que mon père l'avait décidé, mais parce que j'aimais ça. J'ai toujours voulu aider les autres et en devenant avocat c'était ma façon à moi de le faire. C'était ma décision à moi, pas celle de quelqu'un d'autre, mais la mienne.

Depuis la fin de mes études je travaille pour Tomlinson&Payne, avec Liam évidemment et un jour le cabinet nous appartiendra. J'aime mon travail, je m'épanouis dans ma vie professionnelle, mais encore plus dans ma vie personnelle. Si moi j'ai continué le droit, Harry lui a arrêté la psychologie. Il a complétement changé de voie ou plutôt il a rejoint la voie qui a toujours été la sienne : il est devenu vétérinaire. Il a continué à travailler au cabinet pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'on arrive enfin à réaliser son rêve. Rêve qui avec le temps est aussi devenu le mien.

On a ouvert un refuge.

Il y a cinq ans, on a acheté une ancienne ferme à quelques kilomètres à peine de chez son père, ça a été un vrai coup de cœur pour nous. On l'a entièrement rénovée pour en faire quelque chose de moderne et à notre goût, un endroit dans lequel on se sent bien et où l'on aime vivre. Mais ce qui nous intéressait surtout, c'était les hectares de terrain tout autour et le grand lac. Les rénovations, l'aménagement pour les animaux, les travaux, les mises aux normes... tout ça nous a pris presque un an. Ça a été beaucoup de travail, de temps et aussi d'argent, mais on est fiers du résultat. Je n'ai jamais vu Harry aussi heureux et épanoui que maintenant.