◊ Chapitre 3.2 ◊

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Mes mains tremblaient encore sous la joie, la peur, l'appréhension et le suspens. Ce méli-mélo d'émotions teintait mon visage d'un profond sourire satisfait. Le taux d'adrénaline circulant dans mon corps devait être monstrueux, et ça en valait le coup.
Sans plus attendre, nos adversaires salués, Leah me prit par la main le tout dans une ambiance ayant retrouvé un calme plat. La tension existant entre nous avait de suite cessé lorsque le signal de fin avait retenti.

— Quand même, c'était incroyable ! Bien plus angoissant qu'hier ! annonça-t-elle en un clin d'œil malin.

Nous traversions les couloirs silencieux de l'établissement pour enfin arriver dans la parcelle « Soins » du bâtiment. La douleur m'était à présent insupportable. Je peinais à tenir debout.

« Toc, toc, toc » fit le bruit de ma main sur la porte en bois. Dès lors que la résonance avait cessé, deux voix féminines répondirent mélodieusement :

— Entreeeeeez !

Je n'étais venu que très rarement dans cette pièce où la couleur blanche avait l'air d'être le mot d'ordre. De grandes vitres inclinées offraient une perspective splendide sur le paysage qui était d'une modernité impressionnante dans cette partie-là de l'Institut. Je m'assis alors sur un siège légèrement surélevé et une des infirmières débuta à m'ausculter.

— Eh bien jeune homme, tu ne t'es pas raté ! De nos jours les sports sont devenus trop violents. Hier encore un enfant était venu me voir parce qu'il s'était cassé le nez en s'amusant avec ses amis avec un jeu dont le nom m'échappe ! démarra la vieille femme, ricanant de gentillesse.

Cette personne était là depuis tellement d'années que je commençais à me poser des questions quant à sa longévité ! Elle s'appelait, Madame Johanson, il me semblait, et devait s'approcher de sa retraite maintenant. Elle était certes très sympathique, mais un peu trop bavarde. Rentrez dans sa pièce, vous pouviez y rester toute une matinée à écouter des histoires les plus extravagantes les unes que les autres !

Après une longue conversation, l'ultime verdict venait de tomber : j'avais trois côtes cassées et ne devait pas trop me dépenser jusqu'à la fin de l'année. Pour voir le bon côté des choses, j'étais ressorti victorieux de ma dernière séance « d'Hidden » et ça, aucune blessure ne pouvait me l'enlever ! La remerciant poliment, je partis rejoindre Leah qui m'attendait désespérément de l'autre flanc de la porte.

— Alors champion, qu'est-ce que tu as ? me questionna-t-elle. J'ai bien cru que tu n'allais jamais lui échapper !

— Trois côtes cassées, je m'en remettrais. Madame Johanson m'a prescrit des fioles concentrées favorisant la convalescence.

— Les Argents sont vraiment de petits sauvages ! annonça-t-elle en haussant le ton. Mais bon, Malus n'a pas l'air d'être dans un meilleur état que toi !

— Leah ! lui reprochai-je son sarcasme en souriant, on aurait pu se faire bien plus mal, on est plutôt chanceux...

•••

Nous venions d'atteindre la fameuse partie de L'Institut où nous allions, enfin, pouvoir nous rassasier. Un large panel de choix respectant à la lettre notre dose journalière de calories s'offrait devant nous, ceci pour nous assurer une santé de fer.
Nous dirigeant à travers la foule, nous voulions à tout prix trouver Enoch et les autres personnes que nous affectionnions tout en essayant de ne pas malencontreusement faire tomber notre repas sous les mouvements de corps. Après quelques secondes de recherche intense, leur silhouette était visible non loin.

Ils s'étaient établis à l'extérieur dans un coin sur des banquettes noires avec Ray et Claris. C'était l'endroit le plus calme qui nous laissait humer les effluves de spores à l'odeur agréable qui s'étendaient sur tout le Campus. Je m'assis près d'Enoch en poussant un long et grand soupir.

- Les Éveillés - I. La PromotionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant