Le train défilait à toute allure de par les montagnes et les forêts luxuriantes qu'offrait le paysage. Celui-ci devenait de moins en moins perceptible par l'obscurité florissante annonçant le début de règne nocturne de la nuit.
J'étais nostalgique, ce que je voyais devant mes yeux me rappelait tellement de souvenirs. Des souvenirs bafoués par les Protecteurs et leurs actions sans âme qui allaient se dispercer dans mon esprit, brassés par des nouveaux. Sauf que, ce sang, cette colère et cette tristesse, jamais je ne pourrais les oublier. Ces sentiments me donneront de la force, conduiront mes actes lorsque le moment sera venu, m'empêchant de perdre foi en ma cause.
Notre course rapide durait maintenant depuis une trentaine de minutes. Nos ventres criant famine, nous nous étions attribué les petits fours qui nous firent le plus grands des biens après tout ce que nous avions traversé. Joy, Leah et moi-même étions affalés dans les larges fauteuils moelleux. Mes paupières s'alourdissaient au fur et à mesure que le temps passait. J'étais exténué par cette longue et interminable journée ayant pris des allures plus que cauchemardesques. Il paraissait être particulièrement tard, d'importantes masses nébuleuses occupaient le ciel et assaillaient ses lueurs rosées. Des nuages noirs, opaques et menaçants dissimulaient le coucher de soleil et nous plongeaient dans une ténébreuse ambiance. Je déverrouillai ma surface :
« 19h30 ».
Il fallait que je prévienne mes parents que j'allais rentrer un peu plus tardivement que prévu, mais que je serai pile à l'heure pour le dîner, évitant à l'avance toute sorte de malentendus. J'étais certain qu'ils allaient être mis au courant de la mystérieuse explosion survenue plus tôt dans la journée. Pour empêcher tout soupçon, j'inventai donc qu'Leah avait oublié son sac à dos dans les capsules aériennes survolant la ville. Oui, j'écrivais mot pour mot que nous avions fait un détour dans l'optique de le récupérer, mais qu'ils avaient malheureusement fermé et que nous revenions bredouilles. Ils savaient à quel point la jeune femme était tête en l'air, ça allait marcher.
Nous venions de traverser des épreuves dont l'existence n'avait jamais foulé mon esprit.. Jamais je ne me serais vu dans de telles positions. Le fait que nous soyons en vie restait encore un mystère pour moi. Joy, malgré son âge, me donnait l'impression qu'elle avait vécu une multitude d'aventures et avait des cicatrices de son passé prêtes à se rouvrir à tout moment. Je l'avais remarqué lorsqu'elle avait parlé du Sérum coulant à présent dans l'organisme de Leah. J'avais pu voir défiler dans ses yeux un flot de souvenirs atroces, traumatisants, morbides, que je ne voudrais pas le moins du monde apercevoir un jour.
— Ambrose, on est bien d'accord que nous étions en ville toute l'après-midi ? s'assura Leah de notre mensonge.
— Oui ne t'inquiète pas, on a fait ce qu'on sait faire de mieux : manger, se promener et s'instruire au Musée de l'Ancienne Civilisation, une de nos après-midi banales quoi ! répondis-je vivement, le sourire aux lèvres.
Elle s'apprêtait à réagir lorsqu'elle fut stoppée par l'ouverture des portes aux extrémités du prestigieux wagon.
Quatre hommes, répartis de chaque côté et parés de costumes noirs nous fixaient durement. Des micros couraient le long de leur cou et nous pouvions voir, par la forme de leurs habits, l'ombre d'une arme. Mon regard se tourna vers Joy qui les dévisageait durement. Que nous voulaient ces étranges personnes ? Surement pas du bien... et je n'en serai pas étonné. Je pris instinctivement le couteau disposé sur la table devant moi lorsque je les vis s'approcher de nous.
— Bonsoir, pouvez-vous nous présenter vos titres de transport s'il vous plaît ? demanda une voix grave essayant désespérément de faire passer une once de gentillesse.
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- Les Éveillés - I. La Promotion
Science FictionEuclenia, Dans un monde où tout est dicté, où le libre arbitre est prohibé et votre futur déjà tracé, la cérémonie de « La Promotion » approche à grand pas et s'annonce être la soirée la plus incroyable de l'année 2268. Bien sûr, c'es...