◊ Chapitre 16 ◊

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Les gardes venaient de débouler dans le laboratoire, luttant avec fureur contre le système de défense mis en place par Mia. Le vacarme retentissant au-dessus de nos têtes témoignait du chaos faisant rage.

Nous avancions dans l'ombre. Les marches disparaissaient une par une, faisant cette fois-ci, une nuisance inaudible. Petit à petit, les lattes récupéraient leur poste d'origine dans une danse envoûtante. Dans un dernier soupir, après cette impressionnante démonstration, un doux filet de lumière s'échappa de la surface, nous caressant le visage avant d'être avalé dans sa totalité par les planches.

Nous nous retrouvions à présent dans le noir complet tandis que nos visiteurs venaient d'entrer dans la pièce dans une cadence incessante. Chaque pas s'abattant sur le plafond nous faisait sursauter dans la pénombre régnante. C'était comme si le sol allait s'affaisser à chaque mouvement que ces soldats de métal effectuaient. Nous pouvions entendre faiblement ce qu'il se disait à la surface, leurs mots nous parvenant comme des murmures distincts.

— Négatif ici ! La fugitive n'est pas là ! annonça un des gardes.

— Ni ici pour ma part ! répliqua un autre.

Leur voix grave résonnait dans la bâtisse, nous laissant dans une angoisse insoutenable. J'étais collé à Leah qui, je le sentais, était terrorisée de ce qu'il se passait non loin.

Le fracas des livres de la bibliothèque s'écrasant, un à un sur le sol nous parvenait comme des explosions sur le plancher. Speedy n'était pas la seule à être apeurée, nous l'étions tous, indépendamment, et retenions notre souffle de peur que notre respiration nous trahisse.

Ces monstres étaient en train de tout ravager, de tout détruire ce que Becky avait construit ici, fouillant, jetant et anéantissant tout ce qui était présent à l'intérieur du chalet. Ils n'avaient décidément aucune limite. Le Fondateur avait dû les envoyer pour nettoyer les moindres preuves restantes dans l'habitation et Joy, nous ayant suivis, avait suscité leur colère. L'avoir tuée ne suffisait pas apparemment. Je bouillonnais de rage. Il profanait un lieu calme, paisible qui n'avait rien à cacher, du moins à par ce souterrain. Ces bêtes ne pensaient pas avoir fait assez de mal ici, là où tristesse et malheur avaient pris place depuis peu ?

Dans un cliquetis distinct, la lumière s'alluma, dévoilant l'intérieur de la mystérieuse pièce. La fugitive se trouvait devant nous et nous fixait avec insistance.Qui était-elle vraiment ? Son allure terriblement rassurée au vu des événements contrastait son arrivée détonante.

— C'est bon, ils ne peuvent pas nous entendre. Détendez-vous, personne ne peut entrer ici, vous êtes en sécurité. Le livre ne peut marcher qu'avec tes empreintes digitales Ambrose, déclara-t-elle d'une voix calme.

— Qui... Qui es-tu exactement ? bégayai-je, une pointe d'inquiétude sur le visage.

Leah la fixait durement, comme si la personne qui se tenait devant nous était notre ennemie, qu'elle était dangereuse. Au fond, je savais pertinemment qu'elle était morte de peur et nous pouvions le voir par le claquement répétitif de ses jambes sur le sol.

— Et bien... Par où commencer ? débuta sa voix hésitante. Laissez-moi me présenter, réellement cette fois-ci. Une grande partie de ce que j'ai dit me concernant est vraie, Ambrose. Je m'appelle Joy, mais mon véritable nom de famille est Heaven et je viens d'arriver à Euclenia pour l'assignation de mes parents adoptifs, elle marqua une pause. Vous devez sûrement connaître mon frère, du moins je l'espère. Nous sommes jumeaux et avons été séparés durant notre enfance après le décès de nos relatifs. Il se nomme Syrus, Syrus Heaven.

Je tombais des nues.

— Tu... tu es au courant qu'il a disparu ? Nous n'avons plus de ses nouvelles depuis un petit plus d'un mois, se réveilla Leah étrangement concernée.

- Les Éveillés - I. La PromotionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant