Ce que j'allais entreprendre de faire était contraire à toutes lois et pouvait m'engager dans un sacré pétrin. C'était un euphémisme à vrai dire. Si mes actions étaient mises à la lumière du jour, je m'attirerais les foudres de la justice. Comment faire pour que nul ne le remarque ? Enquêter sur une personne recherchée par les Protecteurs pouvait être considéré comme un acte déviant. Et croire les paroles de cet être était bien pire. Je comprenais l'agissement de Leah. Le dénoncer au Conseil semblait être la meilleure à chose quand on pensait avoir affaire à un névrosé, à une menace. À présent, sa vie était en danger, l'ombre effacée de la société devait se tapir dans les recoins sombres, essayant d'échapper à ses détracteurs.
Une frustration fleurissait dans mon être, une certaine colère qui devait influencer mon état d'esprit que l'on pouvait qualifier d'agité. J'étais conscient que ce que je m'apprêtais à entamer était mal, mais j'étais comme poussé à le faire, je n'arrivais pas à y résister, drainé par quelque chose d'extérieur.
Malheureusement, j'étais seul dans mon aventure. Leah ne pouvait en faire partie. En lui disant que je renonçais, je lui avais menti et lui annoncer que je préférais croire une personne presque inconnue par rapport à elle pourrait m'attirer des ennuis.
Je ne savais pas si j'allais avoir le cran, si j'allais tout délaisser pour suivre cette voie plus que douteuse, et cela malgré cette appétence me poussant à faire l'irréparable.
Voilà toutes les questions que je me posais depuis que j'avais découvert que l'on essayait de nous cacher l'existence de Syrus et d'autres milliers de choses. Je n'étais maintenant plus sûr de rien, tout s'entremêlait dans ma tête. Il y avait trop de risques, trop de choses à penser, trop de conséquences pouvant influer sur le bien être de ma famille. Comment savoir si j'avais tort ou raison ? Les menaces qui pesaient sur Syrus pouvaient vite me retomber dessus. Un faux pas m'emmènerait vers une Renaissance certaine.
Dans cette tourmente vint germer une idée. Il y avait bien quelqu'un, un être qui pourra me comprendre, oui, je pourrais lui avouer ce qu'il m'arrive, ceci en toute liberté. Becky, ma grand-mère était cet être... C'était celle à qui je livrais tous mes secrets depuis mon plus jeune âge, avec qui je m'étais lié avec le départ de Cassie...
Peut-être pouvais-je lui en parler ? C'était la seule et la meilleure option que j'avais pour l'instant. Elle serait compréhensive, j'en étais convaincu, après tout elle l'avait toujours été auparavant. Je pouvais lui faire confiance, elle ne dirait rien à mes parents et ne porterait aucun jugement sur mes paroles.
Mon aïeule résidait retranchée, hors de la ville dans un paysage vallonné, idyllique remplit de vies et de tranquillité. Responsable d'un laboratoire de régénérescence de la faune et de la flore, elle avait un rôle primordial dans le repeuplement.
Je ne l'avais pas vu depuis un long moment. Ne sortant plus de chez elle, trop dévouée par ses recherches, cela n'arrangeait pas les choses. Fascinée par l'antique temps et ses merveilles, son rêve avait été exaucé lorsqu'elle voulut se baser dans l'une des ressources naturelles du Nouveau Monde, dans une tranquillité des plus pures.
Elle était une ancienne membre du Conseil. Composé des Grands Penseurs du Fondateur, Becky avait laissé sa place, sa retraite venue. C'est à cette occasion qu'elle partit s'installer loin du centre dans les collines au nord où personne ne serait là pour déranger son havre de paix. Étant petit, je chérissais plus que tout les promenades dans les vastes forêts qui surplombaient son habitation, écoutant le chant des rares oiseaux et celui du vent se frottant contre l'écorce des arbres.
Becky était la sagesse incarnée, une personne avec qui chaque question, problème, traqua avait une solution appropriée.
Je décidai d'en parler à mes parents, prétextant un besoin de recherches pour l'Institut. Ils acquiescèrent vivement prônant le fait que l'air de l'altitude me changera les idées, que cela ferait du bien à toute la famille. Ethan ne tenait plus en place, j'avais fait d'une pierre de coup et cela m'emplit d'ondes positives.
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- Les Éveillés - I. La Promotion
Science FictionEuclenia, Dans un monde où tout est dicté, où le libre arbitre est prohibé et votre futur déjà tracé, la cérémonie de « La Promotion » approche à grand pas et s'annonce être la soirée la plus incroyable de l'année 2268. Bien sûr, c'es...