Les portes électriques du Complexe s'ouvrirent à mon passage. Je pris une grande bouffée d'air frais qui me garnit les poumons, me glaçant de l'intérieur, sensation que je trouvais particulièrement agréable. Le frais de la matinée envahissant mes bronches me remplissaient d'énergie. Je levai le regard vers le ciel bleuté, aucun nuage ne se laissait entrevoir. Les rayons du soleil m'illuminaient la tête comme une douce caresse de chaleur.
Enfin...
Ce séjour enfermé dans la même pièce certes très spacieuse, moderne et accueillante avait fini par m'oppresser au possible. Cette sensation d'être coincé entre quatre murs était plus que désagréable. Je me tournai une dernière fois, espérant ne plus jamais retourner dans cet endroit et tout en lançant mon sac sur mon épaule me dirigeai vers l'arrêt des « Capsules Divisionnelles » se tenant non loin.
Étant dans le fameux domaine du Centre, la beauté architecturale et les hauts bâtiments étaient les mots d'ordre. Grandes places, éclairages holographiques, couleurs et modernité se reflétaient dans mes iris éblouis. Tout était si élégant, prestigieux et réfléchissait tous les différents secteurs d'Euclenia. Quelques Sively déambulaient sur les rares voies de circulations du quartier, courant sur l'asphalte discrètement. Les Premiers passants allaient de çà et là, en famille, seul, profitant de la douceur de ce début de journée. Les arbres en fleurs égayaient le paysage, la végétation y était resplendissante et relâchaient ces effluves que j'aimais tant. J'avais bien insisté sur le fait que je voulais rentrer seul, observer le ciel, entendre les oiseaux, me sentir libre à nouveau. J'avais fait un itinéraire de telle sorte à franchir L'Étendue comme si je venais pour la première fois dans la ville.
Arrivé à la station, j'attendis une poignée de minute qu'une capsule en direction de la Division Saphir ne soit annoncée puis pris place dans le véhicule aux sièges tendres. Ces bijoux de technologies avançaient par répulsion magnétique et s'intégraient parfaitement dans le paysage. Ils circulaient un peu partout dans le centre et desservaient les différents secteurs de la Capitale grâce aux veines du Parc Impérial. Leur surface ovale était entièrement transparente, légèrement teintée et nous permettait d'observer le panorama de toutes les perspectives possibles lors de notre traversée. Il était encore tôt, les IA jardinières taillaient les derniers arbustes, donnant aux branches des formes géométriques et l'apparence de sculptures d'une finesse remarquable.
Je prêtais attention à chaque détail, l'herbe fraîchement mouillée, le vent, les personnes passant à côté de moi, les Protecteurs... Tout semblait si calme en ce début de journée. Ce qui m'entourait était paisible, trop paisible pour être vrai. Ce que je voyais n'était qu'une illusion, une simple pièce de théâtre cachant l'obscure réalité dans laquelle nous vivions... Cette utopie maladive avait beau être fantasmagorique, le subterfuge trompant notre esprit était imbranlable.
Tout à coup, l'air me parut irrespirable. Je me sentis vaciller, heurté par de violentes images, frappé de toute part par des sonorités étrangères. Des flashes de mon accident me cognaient la tête, des martèlements redoutables ne me laissant aucun repos. J'arrêtais la voluptueuse course de ma capsule et en sortis aussi vite que je pus. L'air frais n'y faisait rien... Me voyant perdre l'équilibre, prêt à m'écraser sur le sol lisse, un Protecteur se précipita vers moi. Ma vue se dédoubla, tombant à la renverse, je m'agrippai à la surface de mon engin.
— Monsieur, allez-vous bien ? me questionna une voix dénuée d'humanité.
— Oui, oui, je vous remercie. Je viens juste d'être pris par un vertige, ça va aller maintenant, rétorquai-je, me redressant en hâte.
Le garde était particulièrement près de moi, assez pour que j'entende sa radio s'enclencher dans une petite sonorité grave.
— Unité douze, avez-vous des nouvelles de l'Outsider en fuite ? Son portrait physique devrait apparaître sur vos interfaces.
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- Les Éveillés - I. La Promotion
Science FictionEuclenia, Dans un monde où tout est dicté, où le libre arbitre est prohibé et votre futur déjà tracé, la cérémonie de « La Promotion » approche à grand pas et s'annonce être la soirée la plus incroyable de l'année 2268. Bien sûr, c'es...