Chapitre 7 : Suicide.

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    Je comptais les secondes, les minutes et les heures que nous passions dans ce cagibi nauséabond. Je pensais à Enzo, mon petit frère, qui croyait sûrement à l'heure d'aujourd'hui que j'étais décédée. J'imaginais Harry qui avait dû avoir la dure tâche de lui avouer mon non-retour parmi eux. Je revoyais mon grand père qui devait souffrir en silence. J'avais promis à mon petit frère de ne jamais l'abandonner, mais plus les secondes passaient plus l'espoir de sortir indemne de ce sous-marin diminuait. L'espoir se perdait dans les profondeurs de l'océan.

J'observais Chace. Il était toujours à terre, dans la même position depuis des heures. Il ne bougeait plus mais j'entendais toujours sa respiration aux souffles lourds. Mises à part nos respirations, je n'entendais rien d'autre. Le sous marin était silencieux. Les infectés s'étaient calmés et probablement même s'étaient-ils dispersés comme lors de notre arrivée.

J'ouvris le chargeur de mon revolver. Il ne me restait plus que trois balles. Comment survivre avec trois balles dans son chargeur alors qu'une centaine n'avaient pas suffit pour tuer toutes ses ordures de monstres pourrissants dans les combles.

La tête contre le mur, je pensais. Je me rappelais comment était fais le sous marin, cherchant le chemin le plus rapide, mais finalement je n'en connaissais qu'un. Celui que j'avais emprunté avant de me retrouver coincée ici. C'était le chemin que je devais prendre, je ne pouvais pas risquer de me perdre dans un lieu confiné et rempli d'infectés.

« Chace ? »

J'entendis un léger soufflement de sa part qui me prouvait qu'il m'avait entendue. Je soufflais à mon tour et me levai. Je ne pouvais pas rester une seconde de plus ici. Finalement, attendre ou sortir maintenant était la même chose. Nos chances de sortir d'ici étaient minimes mais je ne devais pas m'avouer vaincue. Il fallait que je me batte pour Enzo.

« On doit y aller. Il n'y a plus de bruit. »

Je le voyais essayer de se relever lui-même mais rapidement il chuta à terre. Il était ici depuis une période indéterminée et je n'avais pas l'impression qu'il avait énormément bougé depuis l'attaque. J'aurais pu le laisser ici, mourir seul mais je n'acceptais pas le fait d'avoir un nouveau mort sur la conscience. Alors je l'aidais à se relever et je mis l'un de ses bras autour de mes épaules. L'un des miens se rattachait à son buste et je lui tendis mon couteau.

« Prends-le. »

Il l'attrapa sans dire un seul mot. Un dernier soupir de ma part et sans un bruit j'ouvris la porte qui nous empêchait de voir le déluge. Je passais légèrement ma tête en dehors de celle-ci pour remarquer qu'il n'y avait plus aucun infecté dans la pièce, mais uniquement des corps saccagés et réduis en morceau. En groupe, ils avaient sûrement dû se déplacer d'une salle à l'autre. Nous marchâmes alors dans un silence dès plus morbide vers la porte qui nous reliait au long couloir pour sortir du sous-marin.

J'essayais tant bien que mal d'ouvrir cette satané porte sans émettre le moindre crissement de sa part mais rien n'y faisait, si je ne tirais pas un bond coup dessus jamais nous ne sortirions d'ici. Sans penser aux conséquences à venir j'ouvris la porte avec élan et le son saccagea nos tympans.

Nous venons d'attirer les infectés droit vers nous, pensai-je.

Nous entrâmes précipitamment dans le couloir. Chace avait du mal à marcher à mon rythme mais je ne pouvais pas me permettre de marcher lentement. J'avançais vite, trop vite mais surtout j'entendais des claquements contre les murs du sous-marin. Les infectés étaient à notre poursuite mais sans leurs fonctions vitales totalement fonctionnelles ils n'avaient pas l'instinct de s'arrêter lorsqu'il y avait des murs. J'étais quasiment en train de courir lorsque nous arrivâmes enfin à l'échelle nous faisant remonter à la surface.

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant