Chapitre 16 : Enzo.

760 70 6
                                    



    « Il a perdu beaucoup de sang. »

Ma main dans celle d'Enzo, mon visage se retourna vers la voix d'un scientifique. Un petit brun, sûrement plus petit que moi.

« Prenez le mien et injectez lui, ordonnai-je.

-Nous ne pouvons pas pour le moment.

-Et pourquoi ? Pourquoi vous pouviez lorsque j'étais votre foutue cobaye et maintenant lorsque je veux vous le donner vous ne souhaitez pas me le prendre. Je vous parle de mon frère, pas d'une expérience. Je veux que vous preniez mon putain de sang ! »

Je voyais de la surprise dans le regard du scientifique nain, appelons le « le petit scientifique ». Il était surpris de mes propos, mais je percevais également de la peur. Pourquoi avait-il peur de moi ? Sûrement parce qu'il y a quelques semaines j'ai coupé la gorge d'un infecté avec l'aide d'une ceinture, ou probablement parce que ma tête, dans l'instant présent, devait être immonde et effrayante.

« Nous ne pouvons pas vous le dire.

-Parce que vous ne savez pas, c'est ça ?

-Parce que nous ne savons pas oui. Vous êtes le seul cas, l'unique personne à être revenu d'entre les morts. Nous ne savons même pas si votre frère va revenir de la même sorte que vous, vous êtes revenue.

-Il va revenir. »

Ses yeux toujours fermés, je ne pouvais qu'espérer qu'il revienne, qu'une morsure ne le tuerait pas car il était comme moi, immunisé contre le virus. Mais c'était sa perte de sang qui m'inquiétait. Alors je croisais les doigts, ne pouvant rien de faire de mieux dans l'instant présent.

« Il va avoir besoin d'une transfusion lors de son réveil alors prenez mon sang. Maintenant. Lorsqu'il se réveillera je veux être auprès de lui, avoir sa main dans la mienne.

-Mademoiselle Taylor nous ne savons pas s'il va se ré-

-J'ai dis Maintenant ! hurlai-je entre mes crocs.

-Il va falloir nous suivre alors.

-Non. Nous le faisons ici. Débrouillez vous. »

Le petit scientifique partit immédiatement de la salle et j'entendais ses pas de course dans le couloir.

Tu lui fais vraiment peur Eli. En même temps, vu la réputation que tu as et ton visage ensanglanté, c'est compréhensible.

Mon index glissait sur la tempe de mon petit frère.

« Je t'en supplie Enzo. Je t'en conjure, ne m'abandonnes pas. Je sais que je t'ai fais la promesse de ne jamais t'abandonner mais toi aussi Enzo. Toi aussi tu m'as fais cette promesse alors reviens moi- je t'en supplie. »

J'étais tellement en colère. Je me détestais. Je haïssais les personnes qui nous avaient attaquées. Je méprisais tous les survivants du camp n'ayant pas fais attention à mon petit frère errant dehors lors de l'attaque. Comment peut-on laisser un gamin de onze ans seul sous la pluie alors que des coups de feu retentissaient et que des hommes devenaient infectés ? Je haïssais le monde.

J'entendis quelqu'un toquer à la porte et d'un bref revers de la main je supprimai les larmes qui coulaient le long de mes joues. La porte s'ouvrit et je vis entrer Harry. Je fermais les poings. La rage ne voulait pas s'échapper de mon corps, elle me brûlait l'intérieur.

« Dégages de là Harry, grognai-je les dents serrés. Pars et ne reviens jamais dans cette chambre.

-Eli, je-

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant