Chapitre 20 : Trop beau pour être vrai.

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Je sentais l'air frais chatouiller l'arrière de mes oreilles et faire voler au vent mes cheveux légèrement ondulés. Mes bras à l'horizontal je me mis à tournoyer pour n'avoir qu'en perspective les plaines aux verdures vivantes. Je me mis à rire, et hurler de joie. J'avais l'impression d'être vivante et libre. Ce moment m'enjouait pleinement. J'inhalais l'odeur printanière que nous offraient les lilas et je laissais le soleil parfaire sur ma peau. Je me sentais tel un papillon découvrant pour la première fois la vie l'entourant et j'appréciais ce moment de plénitude totale avec moi-même et la galaxie toute entière.

« Je vois que l'on apprécie le beau temps. »

J'arrêtais immédiatement mon comportement enfantin pour me mettre face à Harry et son panier à la main.

« J'ai apporté le pique nique, me dit tout enjoué en levant au ciel le panier.

-Respires-moi cet air frais Harry, chantonnai-je les bras vers les cieux. Sens l'odeur, ressens le soleil te traverser la peau, vis autour des chants des oiseaux.

-Je le ferai après avoir mangé le bon pique nique que je nous ai préparé.

-Quand tu y mets du tien tu ne peux qu'être adorable et serviable. »

Il sourit à pleine bouche, j'aimais tant ses lèvres pulpeuses. Respirant une dernière fois l'air pur à plein poumons, j'accourais vers Harry venant de s'assoir sur une couverture vieillotte. Je m'assis à ses cotés et je le laissais sortir toute l'artillerie en dehors du panier. Il me tendit un sandwich végétarien –comment le savait-il alors que nous ne nous connaissions pas dans l'ancien monde ?-. En une seconde chrono j'avalais le tout avant de me lécher les babines. Il rit face à ma manière peu élégante de me comporter en sa présence.

« Je vois que tu avais faim.

-J'ai toujours faim Harry. Toujours. »

Ses yeux bleus rivés dans le mien, il m'imita. J'avais encore faim.

« J'ai quelque chose pour toi. »

Il enfonça sa main dans le panier avant d'en ressortir une grappe de raisins.

« Où- Où as-tu eu ça ?

-Pas de question.

-Mais Harry, les raisins n'existent plus depuis des années, et encore moins dans cette région.

-Je sais comment faire pour en trouver. »

Il me la tendit et j'arrêtais mes questions. L'idée de ressentir le jus de raisin éclater dans ma bouche me faisait trépigner d'impatience. Voilà des années que je n'avais pas goûté à ce fruit exquis. Avant même que Harry n'ait fini son sandwich je me permettais d'arracher quelques raisins et je les jetais dans ma bouche. Je me sentais au paradis, libre, en sécurité. J'étais là, au beau milieu d'une plaine ensoleillée et fleurie, je dégustais en paix un pique nique avec Harry et rien n'y personne ne pouvait me retirer à ce moment là ce havre de paix. J'attrapai la grappe de raisin et je m'allongeai sur la couverture pour n'apercevoir que dans mon champ de vision le ciel bleu, ses petits nuages, son soleil doré et les bouclettes de Harry jouant avec le vent. Je posai la grappe de raisins sur mon ventre. D'une main je dégustais peu à peu ce fruit tandis que l'autre se faufila derrière ma nuque.

« Regardes Harry, un mouton ! » ris-je tout en levant mon doigt vers l'un des nuages.

Harry ne mit pas longtemps avant de s'allonger à cotés et de poser sa tête contre la mienne.

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant