Chapitre 8 : Ce petit chien.

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 Je me réveillai en sursaut lorsque j'entendis derrière la porte quelque chose gratter et grogner. Rapidement, je me relevais du canapé, mis mon arme à la dernière balle restante dans ma poche et j'attrapais mon couteau. Avant de grimper sur la table je regardais dans la direction de Chace, endormi profondément à terre sur un lit qu'il avait lui-même concocté. Je bloquais mon oreille contre la porte et j'écoutais. J'entendais le contact de griffes contre la porte mais les grognements que je pensais entendre étaient en réalité des couinements animaliers. Du moins, cela y ressemblait beaucoup. Je me trompais peut être mais derrière la porte ne se trouvait pas un infecté mais un animal recherchant de l'aide. Je tirais la table vers le milieu du salon tout en entendant des meuglements de fatigue provenir de la bouche de Chace. Par pure précaution je gardais tout de même le couteau dans ma main et d'un coup sec j'ouvris la porte.

Par instinct je regardais en face de moi mais alors que je posais mon regard sur le sol je vis un chien, remuant la queue, la gueule grande ouverte. Je souris immédiatement.

« Coucou toi, tu es perdu ? »

Le son de ma voix semblait le remplir de joie et soudainement il se colla contre mes jambes. J'enfonçais mes mains dans ses longs poils blancs et au vue des mouvements de plus en plus rapide de sa queue j'en comprenais qu'il appréciait ma présence. J'enlevais mes mains de ses poils et j'ouvris un peu plus la porte pour l'inciter à entrer. Il ne se fit pas attendre et rentra en sautillant dans tous les sens. En refermant la porte je ne pouvais m'empêcher de sourire. Sorti de nulle part, il semblerait que je venais de me trouver un nouvel acolyte heureux de se trouver une nouvelle famille.

Je claquais la table contre la porte et en me retrouvant je vis le chien se rapprocher dangereusement de Chace encore à moitié endormi. Avant que je n'eues la chance de l'arrêter le chien se mit à lécher le visage du marine. Je vis au vue de sa réaction que Chace prit peur et se releva d'un mouvement brusque. Le chien fit un léger bon en arrière avant de rapprocher doucement vers Chace. Quant à lui, il me regardait avec surprise, me demandant d'où ce chien pouvait bien sortir mais je n'avais que comme réponse un haussement d'épaules.

« Il pleurait à la porte. J'ai cru que c'était un infecté mais non c'était cette petite boule de poils. Je crois qu'il est heureux d'avoir trouvé des vrais humains. »

Chace examina de fond en comble le chien.

« Ce n'est pas un il mais un elle.

-Je vais lui donner de quoi manger. Elle est probablement à la recherche de nourriture et je doute qu'elle soit au même régime que les infectés.

-Je ne m'y ferai jamais à ce mot.

-Lequel ? Infecté ?

-Hm.

-Tu les appelles comment ?

-Trou du cul. »

Je ris. La chienne se recolla contre mes genoux, la gueule grande ouverte. Je n'ai jamais su ce que mangeaient les chiens, hormis des croquettes et de la viande. Mes parents n'avaient jamais accepté avoir un chien à la maison malgré les nombreuses demandes qu'Enzo et moi formulions quasiment tous les jours.

+          +          +

Du canapé je contemplais la chienne dégustant mon plat préparé à l'aide de conserves. Il aura fallu la fin de l'espèce humaine pour que je puisse avoir auprès de moi un chien.

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant