Chapitre 5 : Le pari.

685 72 8
                                    



 Je trainais dans mon lit, la couverture contre mon nez. Je n'avais pas parlé à Harry depuis ma –très légère- colère d'hier soir. Toute la nuit je n'avais pas cessé de penser à notre relation. Je ne savais plus quoi en penser car, finalement, lui et moi n'étions rien et j'en étais la cause. Je me braquais sans arrêt et je tentais de ne pas accélérer le processus de couple. Et certaines fois, je doutais quelle en était la réelle cause. J'avais certainement peur de m'accrocher à lui mais j'avais également en tête le fait que peut être je ne l'aimais pas. Ou du moins, que je l'aimais sans avoir l'envie d'être avec lui. Ne fais pas d'erreur, m'avait dis hier soir Sam. Et si toute cette histoire n'était qu'une erreur ? Je haïssais les etsi, tout autant que je haïssais Harry lorsqu'il entrait dans mes pensées.

N'entendant aucun bruit dans la tente j'en jugeais que personne n'était une nouvelle fois à l'intérieur. Mais je devais arrêter de penser que mon ouïe était mon meilleur sens. En passant ma main au dessus du tissu de ma chambre j'entrevis quelqu'un assis devant la table à manger, dos à moi. Je reconnaissais ses parfaites bouclettes brunes à demie-décoiffées.

« Coucou », dis-je la tête dans le gaz.

J'attendais un retour de sa part, peut être pas un sourire et des embrassades mais au moins une salutation distinguée. À la place de cela il resta de marbre, continuant je ne savais quoi sur la table.

Je soupirais un bon coup et partis chercher dans les cartons de quoi manger. Mon bol de céréales dans une main et un verre de jus d'orange pressé grâce aux récoltes je m'assis face à lui. J'avalais plusieurs bouchées de mon petit déjeuner en l'observant. Il astiquait nos armes à feu mais surtout il ne quittait pas son bout de tissu des yeux. Il jouait donc au vieux grincheux ne voulant pas m'adresser la parole ni même me jeter le moindre coup d'œil.

« Tu devrais y aller moins fort. »

Il arrêta immédiatement ses gesticules pour me fixer, les sourcils arqués.

« Oui- tu devrais être plus doux avec les armes. Sinon tu risques de les abîmer. En prenant soin d'elles elles auront une meilleure durée de vie. »

Il se mit à ricaner. Notre première discussion depuis notre dispute était sur comment astiquer une arme. Assez pitoyable.

« Depuis quand tu t'y connais mieux que moi dans le domaine  des armes ? Me demanda t-il agressivement en reprenant son activité.

-Depuis toujours Harry. Depuis toujours. Tu ne le savais juste pas.

-Oh vraiment ? Je parie que je suis un bien meilleur tireur que toi ! »

J'avançais ma main dans son champ de vision et immédiatement il releva son regard vers moi.

« Pari tenu, souris-je.

-Pari tenu ! »

Ce n'était probablement pas cela qui allait lui faire oublier ma révélation mais je pourrais au moins l'avoir à mes cotés, et surtout nous ne serions qu'à deux. Pas de Sam. Pas de groupe.

« Dev s'occupe de nous couper les cheveux cet après midi. Tu devrais penser à passer sous ses ciseaux.

-Tu insinues que ma coupe de cheveux est médiocre ?

-Je trouve que tu pourrais être encore plus belle sans cette tignasse abîmée par le temps. »

Il n'avait pas relevé le regard de son revolver et ce n'était pas plus mal. Mes joues venaient de s'enflammer par son compliment.

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant