Chapitre 14 : L'homme est l'ennemi de l'homme.

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Unique chapitre en point de vue Externe.

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 Malgré que la journée avait début depuis des heures, Eli ouvrit enfin les yeux. Comme à son habitude et malgré le fait qu'elle savait que l'acte banal qu'elle voulait accomplir n'aboutirait à rien elle essaya une nouvelle fois de se frotter les yeux avec ses poignets. Mais pour ne pas changer, les sangles entourant ses poignets l'empêchèrent de bouger ses bras. Alors elle émit un grognement accentué par la suite d'un soufflement profond.

Bien qu'elle n'aimait pas sa nouvelle vie de cobaye qu'elle avait depuis plusieurs jours elle ne se plaignait pas. Elle avait peur qu'aux moindres représailles les scientifiques aillent chercher son frère pour prendre sa place. Et ça, jamais elle ne l'accepterait.

Aujourd'hui elle avait de la chance, ce n'était pas un jour de don du sang, elle n'allait pas avoir à sentir une aiguille entrer dans sa peau et visionner l'image de son sang se transférer dans une poche transparente qui finalement deviendra rouge.

Alors elle attendait, toute la journée, allongée dans son lit, s'ennuyant profondément, espérant pouvoir blaguer avec les scientifiques, enfin, elle espérait plutôt pouvoir balancer des blagues puériles et sans chute et voir les scientifiques lever les yeux au ciel. Personne n'était venu la voir depuis son internement. Probablement parce que les autorités du camp n'accepteraient pas l'idée qu'elle puisse être en contact avec des personnes de son groupe et ainsi éviter une rébellion de leur part. Mais aussi parce qu'elle se doutait bien que son grand père avait fais passer le mot à son groupe. Ils ne devaient pas venir, ils ne devaient pas la découvrir dans cette position délicate. Au final, elle ne savait plus comment ils vivaient à l'extérieur du bâtiment médical, elle se sentait perdre ce lien qui les unissait. Depuis leur dispute, son grand père n'était pas revenu la voir. Elle se sentait seule, oubliée. Les seules personnes qu'elle continuait à croiser dans le laboratoire étaient les scientifiques et le sergent McCall. Lui-même avait pris l'initiative de la prévenir que le premier test d'antidote avait été un échec total. Eli s'en était voulu d'avoir, inconsciemment, tué l'un des militaires. Son sang non-contaminé n'avait aucun effet de décontamination sur les humains. Les doutes s'installaient en elle, elle perdait espoir. Peut être n'y avait-il réellement aucun moyen de décontaminer ses amis ? Et si c'était le cas, elle savait la suite des événements. La Terre sera à jamais détruite. La vie sur Terre n'existera plus dans quelques années. Plus personne ne pourra être surnommé survivant car plus personne ne pourra compter les histoires de ces Hommes s'étant battus corps et âme pour protéger leurs terres de ses monstres rôdeurs.

Le soleil commençait à se coucher sur les bâtiments. Cette boule de feu rougeâtre semblait, lorsqu'elle se posait sur les toits, transformait les immeubles en bâtiments incendiés. La pluie fit peu à peu son entrée sur Washington. Eli aimait la pluie, sentir des gouttes d'eau s'écraser sur son visage la rendait plus vivante. Mais Eli ne pouvait pas accéder à ce plaisir. Enfermée, sanglée, elle ennuyait un scientifique.

Au loin, dans la longue rue déserte menant au camp, quatre personnes arrivèrent en courant, titubant, semblant souffrir. De loin, ils avaient l'air affamé et démontraient qu'il y avait encore des personnes à l'hygiène à la limite de l'exécrable.

Rapidement, alors qu'ils arrivèrent en face de la grande porte d'entrée du camp, les militaires commencèrent à s'agiter dans tous les sens pour les accueillir dans de bonnes conditions. Certains restaient en haut pour protéger le camp et son entrée au cas où des infectés les auraient suivis, d'autres étaient en train de tourner la grosse manivelle pour ouvrir la porte, tandis que le reste accompagné d'un petit nombre de scientifiques désarmés arrivèrent à la porte pour les accueillir et être prêts à les emmener dans le laboratoire scientifique là où tous les nouveaux survivants avaient le droit à des soins et de la nourriture.

C'étaient quatre hommes qui venaient d'arriver au camp. Quatre hommes de tout âge. Le plus jeune avait seize ans, son arme à la main le rendait maladroite et sa coupure saignante au bras le transformait en un gamin à bout de souffle de vivre dans des conditions déplorables. Le plus vieux, quant-à-lui, semblait en borne forme, cependant sa longue barbe de plusieurs mois pouvait cacher une maigreur extrême. Il était soutenu par deux hommes d'une trentaine d'années.

Ils semblaient tous être inconnus par les survivants du camp. Cependant ce n'était pas le cas. Eli n'a jamais été folle. Elle connaissait le jeune homme de seize ans, ou du moins elle avait déjà rencontré son ombre lorsqu'elle s'était rendue à l'extérieur du camp avec Harry pour une partie de tirs.

Soudainement, les quatre hommes se détachèrent les uns des autres et levèrent les armes. Ils commencèrent à tirer sur les militaires armés, le gamin de seize ans se chargea de ceux sur les hauteurs des murs de protection. Puis ils se rabattirent sur les scientifiques désarmés et finalement ils tirèrent sur chaque personne se trouvant sur leurs passages. Des hommes arrivèrent de nulle part et entrèrent à l'intérieur du camp. Ils étaient armés de leurs plus fortes et puissantes armes. Durant les premières secondes du combat beaucoup de vies furent perdues du coté du camp de survivants. Jamais au grand jamais ils auraient imaginé que des humains s'en prendraient à eux.

Mais ce jour arriva et personne ne savait quoi faire mis à part prendre les armes et tirer sur tout ce qui bougeait.

« Les monstres rôdeurs ne sont pas les pires créatures de ce monde » pensa une jeune femme avant de recevoir une balle dans le crâne.

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La suite, dans le prochain chapitre. Hahaha. Massacre. 


Il est fort probable que ma prochaine histoire sera une histoire d'amour entre deux chatons errants dans les gouttières de Paris.  Ironie quand tu nous tiens. Certaines fois je me sens un peu sadique avec mes personnages et disons que le prochain chapitre en sera la preuve ! 


Xx, Manon !

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant