Chapitre 10 : Règlement de comptes.

976 75 7
                                    



  Je m'éveillais peu à peu, m'évadant d'une nuit mouvementée et lorgnée de pleurs et de désespoir. Je sentais contre mes mains le corps de Harry bougeant de haut en bas. Sa respiration lente m'indiquait qu'il dormait encore et qu'il m'avait tenue compagnie toute la nuit. J'ouvrais mes yeux pour les faire divaguer vers son visage d'homme aux traits enfantins. Ses lèvres contre mon cuire chevelu m'apaisaient. Je sentais sa respiration généreuse et ponctuelle. Ses yeux fermés, je ne pouvais qu'entrevoir ses longs cils bouger, démontrant qu'il était en train de rêver. Je ne voulais pas m'enfuir de sa présence alors je refermais les yeux et collais mon corps contre le sien.

Durant tout le temps où j'ai attendu son réveil, je n'ai pas cessé de penser encore et encore, me demandant s'il avait tenté de s'enfuir après ma chute dans les bras de Morphée ou s'il avait décidé par lui-même de rester auprès de moi. Je ne savais pas quelle option choisir. J'aurai aimé la première pour me rendre compte que j'avais commis d'horribles actes et qu'il ne pouvait pas m'aimer de la sorte mais m'imaginer l'option deux me faisait sourire et apprécier ce moment encore plus.

Je sentais peu à peu son corps prendre le dessus sur son inconscient. Il commençait à se réveiller et par peur de lui parler de mon état de lamentation d'hier soir je fermais les yeux. Je restais muette, yeux clos, blottie contre lui. Je l'entendais tâter ses deux lèvres l'une contre l'autre, faire craquer ses orteils et meugler des mots inaudibles. J'aurais pu mimer mon propre réveil pour ensuite pouvoir parler ensemble mais à la place de cela je le laissais s'échapper une nouvelle fois de moi. Mais il ne fit pas immédiatement. Avant de quitter mon lit il m'embrassa le front de ses lèvres pulpeuses et me souhaita de beaux rêves.

Je restais en position allongée pendant de longues minutes voir même probablement une heure. J'attendais que tout le monde se réveille et vague à leurs occupations dans tout le camp. Si mes parents étaient autour de moi ils m'auraient lancé un c'est malpoli de rester dans son lit sachant que ta famille est réveillée. Politesse, toujours de la politesse, encore de la politesse dans mon ancien monde. Alors je me relevai du lit et balançai mes deux bras dans les airs pour laisser mes omoplates craquer. Sur la pointe des pieds je sentais mes orteils me jouer une symphonie grinçante. Je me rendis dans la pièce principale, me grattant le crâne et sentant que mes cheveux avaient dû bien s'amuser cette nuit à s'enrouler les uns autour des autres. Avec fatigue, j'attrapais un bol et de l'unique main libre je transvidais des céréales jusqu'à ras bord. Penses à ton hygiène de vie aurait répliqué ma mère.

« À la tienne maman, dis-je en faisant grimper ma pyramide de céréales.

-Salut. »

Tout mon corps sursauta en entendant une voix masculine à quelques centimètres de moi et sans remord mes mains lâchèrent le bol et la boîte de céréales à terre.

« Merde », jurai-je entre mes dents.

Je jetais un bref coup d'œil derrière moi pour remarquer un Sam à moitié dénudé en train de bailler.

Vraiment ?

Je reportais immédiatement mon attention sur les éléments que je venais de faire tomber à terre. Le bol était brisé en plusieurs morceaux et les céréales éparpillés partout dans la pièce. Heureusement pour moi, j'avais, un jour de courses, pensé à récupérer des balais et autres instruments ménagers.

« Je ne savais pas que je te faisais autant d'effets la marmotte.

-Tu m'as fais peur, nuance. Je pensais être seule. »

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant