Chapitre 3 : Supermarché.

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Nous étions en route vers Lincolnia, une petite ville à quelques kilomètres de Washington.

Les habitudes ne se perdant pas, je regardais à travers la vitre du camion, fixant les champs sans vie, la route déserte et le manque total de population. Bien qu'à présent mon groupe et moi avions une certaine sécurité je voulais savoir si d'autres personnes avaient trouvé un refuge aussi puissant que le notre autre part aux Etats-Unis et dans le monde. Je tenais à connaître si nous n'étions pas les seuls à avoir réussi à reconstruire un semblant de vie.

« Tout va bien Eli ? »

La voix de Harry me fit sortir de mes pensées et je dus secouer ma tête dans tous les sens pour oublier mes pensées.

« Hm-hm, répondis-je idiotement.

-Hm-hm oui ou hm-hm non ?

-hm-hm oui. Je- pensais.

-À quoi ?

-À comment ce paysage devait être avant... Tout ça. Je ne suis jamais allée dans ce coin. »

C'était à moitié la vérité mais aussi à moitié un mensonge. Le monde me semblait vide à présent mais dans ce camion je sentais le repeuplement certain. C'étaient deux sentiments inverses, j'avais peur de ne jamais revoir les anciens Etats-Unis mais j'espérais qu'un jour le monde se reformera car j'avais réussi jusqu'à aujourd'hui à vivre.

Ou plutôt survivre, corrigea ma conscience.

« Un jour, on trouvera un antidote. On vaincra le virus. »

J'avalai de travers ma salive en entendant ses dires. Harry espérait un événement impossible. Il n'y avait pas d'antidote. Enfin si, j'étais l'antidote, tout comme Enzo et toutes les personnes du groupe sanguin AB-. Mais nous ne pouvions rien faire pour les contaminés. Ou peut être que si. Je n'ai jamais su quoi en penser.

Alors je posais ma main dans la sienne, comme pour le laisser espérer alors qu'il n'y avait peut être rien à espérer. Je la serrais plus fermement parce que j'avais peur de le perdre. En deux ans et demi, Harry et moi ne nous étions jamais embrassés, nous n'étions que petites attentions purement platoniques. Je ne doutais pas de mes sentiments à son égard mais la peur de le perdre était ancrée en moi. Je ne pouvais pas entretenir de relation avec lui, car s'il devait mourir un jour j'en souffrirai encore plus. C'était peut être idiot mais c'était ma façon de penser. Toujours main dans la main je me remis à regarder le paysage. Le printemps faisait fleurir les arbres. J'aimais cette saison, tout redevenait vivant, le monde reprenait de la couleur.

Quelques minutes plus tard le camion s'arrêta à bon port. J'ouvris la porte et en posant mes pieds à terre j'observais l'horizon. C'était une ville dans le genre rustique, mais qui, cependant, restait en bonne forme. Tout semblait désert. Nous savions que si des infectés se trouvaient autour de nous ils seraient déjà à nos trousses à cause du bruit des moteurs. C'était un problème en moins à gérer.

Nous nous arrêtions devant un supermarché. Pour une ville de petite prestance j'étais surprise de sa grandeur. En groupe nous entrâmes à l'intérieur. En passant la porte je remarquai une éclaboussure de sang sur le trottoir. Elle en était presque ridicule, mais où il y avait une trace de sang il y avait également un potentiel danger. Les plus expérimentés des militaires firent un tour des lieux pour ainsi inspecter chaque recoins possibles du supermarché et avoir pourquoi pas la chance d'éclater un cerveau d'infecté. Mais ici, tout était désert. Il n'y avait pas un bruit, pas un grognement.

Vers Washington : Cobaye (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant