Partie 02 :

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Djigo : - "Tu vas le regretter...

Penda : - "Je suis désolée.

Djigo : - "C'était mon dernier paquet...

Oh non, c'est bien ce que je craignais. C'est de la drogue, la dernière qu'il lui restait, et maintenant, il est fâché...Je vais me faire tuer le lendemain de mon mariage.

Djigo : - "Ramasse.

Penda : - "Q-quoi ?

Djigo : - "Prends le balai et la pelle, et balai-moi tout ça.

Il ne va pas me frapper, hein ?

Djigo : - "Et va me préparer un bain.

Penda : - "O-oui..

Je m'éloigne de lui et jette un regard un peu partout, à la recherche d'un balai. Lui me bouscule en sortant de la cuisine, et s'enferme d'emblée dans la salle-de-bain, tout en grognant des mots qui me sont inintelligibles. Je quitte la pièce à mon tour, et, alors que je fouille dans un grand placard à l'entrée, je me mets brusquement à pleurer. Les larmes ne cessent de couler et je ne parviens pas à les stopper.

Djigo : - "Hé, cesses de te larmoyer sur ton sort.

Penda : - "Ah !

Djigo : - "On t'entend jusqu'à l'autre bout de Dakar.

Je ne l'ai pas même vu venir. Il porte toujours sa chemise remplie de "farine" sur lui mais il n'a plus sa cravate. Et il m'a vu...il m'a vu pleurer. Il n'y a pas plus humiliant pour moi que cela. Je n'ai jamais laissé personne me voir le visage en larmes, même pas mes parents, et encore moins mes frères et sœurs. Je suis toujours restée indifférente devant eux, même dans les situations les plus mortifiantes. Pour me vider, j'attendais d'être la plus loin possible d'eux, quelque part où personne, ni même un étranger, ne risquait de me voir.

Djigo : - "Reprends-toi.

Penda : - "Je suis dés...

Djigo : - "Et arrêtes de t'excuser, c'est énervant, à la fin.

Penda : - "Je suis...

Il donne alors un coup de poing dans le mur, et change de regard.

Djigo : - "Tu le fais exprès, ou quoi ?

Penda : - "N-non...

Je suis tellement effrayée que je ne peux cesser de sangloter. J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur, j'ai peur...

Djigo : - "Putain, mais pourquoi tu pleure comme ça ?!

Penda : - "Nnng...

Djigo : - "Merde, alors ! Qu'est-ce qui m'a pris d'épouser une pleurnicheuse comme toi !!

Penda : - "Je suis désolée...

Djigo : - "Arrêtes ça, putain !

Il donne un autre coup dans le mur, plus fort cette fois, et m'attrape d'aussitôt par le bras, pour m'entraîner avec lui dans la chambre, dans laquelle il me jette sur le lit.

Djigo : - "Tu veux pleurer, alors je vais te faire pleurer.

Il se met alors à déboutonner sa chemise, lentement, mais rudement. La noirceur de ses yeux témoigne de sa furie et sa rancœur.

Penda : - "Qu'est-ce que...

Djigo : - "Je vais te montrer ce que c'est que d'avoir mal. Déshabille-toi. Et vite.

Ne me dite pas qu'il compte...non...non, je ne veux pas...je ne veux pas..

Djigo : - "Hâte-toi !

Penda : - "Non...

Djigo : - "Tu ne peux refuser mes ordres.

Penda : - "Je vous en prie...

Il m'attrape alors par les cheveux, me tire à lui, et me regarde droit dans les yeux, nos visages à 2 centimètres l'un de l'autre.

Djigo : - "Tu crois pouvoir t'en échapper en m'implorant ?

Penda : - "Non, mais...

Djigo : - "Alors dépêche-toi.

J'ai peur. J'ai tellement peur qu'il tente quoique ce soit de dangereux, que ce soit sur moi ou sur ma famille, que je ne peux continuer d'ignorer sa requête, ou devrais-je dire, son commandement.
Je me mets donc à me déshabiller, petit à petit, en commençant par mon pull, puis mon débardeur, et finalement mon pantalon. Je me retrouve alors en sous-vêtements devant lui, plus qu'embarrassée.

Djigo : - "Continue."

Son regard dépravé plongé sur mon corps me paralyse.

Penda : - "Je...

Djigo : - "Cesse de jouer la sainte-nitouche et dêpêche-toi de te débrailler.

Penda : - "Je n'y arrive pas...

Djigo : - "Alors, je vais t'y aider.

Il se rapproche brusquement de moi et pose ses bras autour de mes hanches, avant de remonter ses mains jusqu'à mes bretelles. Je ne peux pas le laisser faire aussi facilement. Je le sais, c'est mon mari, et il a tous les droits sur moi, surtout qu'il s'occupe désormais des finances de la famille, mais je ne peux le permettre de toucher à mon corps aussi aisément.

Penda : - "Arrêtez ça...

Djigo : - "Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi.

Penda : - "Arrêtez...

Djigo : - "Dégage tes bras de là.

Penda : - "Non...

Djigo : - "Enlève tes bras.

Il tente alors de retirer mes bras, cachant entièrement ma poitrine. Mais, par réflexe, je me débat et, en tentant de le repousser, je lui occasionne une griffure à la joue, pile au milieu.
Il s'énerve alors de ce fait, et m'empoigne les deux mains de sa main droite.

Djigo : - "Tu crois avoir affaire à qui là ?! Je te rappelle que je t'ai acheté et que tu m'est désormais soumise !

Acheté ? Je ne suis donc pour lui qu'un simple objet sans valeur ?! Enfin si, j'ai de la valeur, mais je ne vaut pas mieux qu'une trouvaille...un machin-truc qu'on peut marchander et s'acquérir avec des pépètes par-ci, par-là...comment est-ce qu'on peut considérer un humain de la sorte ? Où est le respect dans tout cela ? L'estime ? La liberté...? Oui, je me suis entraînée seule dans toute cette merde, mais que pouvais-je faire d'autre ?! Ma mère se serait effondrée en larmes si j'avais refusé la proposition et mon père aurait continué de la battre, sans oublier ce qu'il serait advenu de mes frères et soeurs...Mais pourquoi cela devait m'arriver, à moi ? Ne pouvais-je pas seulement travailler, tout en suivant un cursus scolaire équitable, en alternance ?! Non, bien sûr que non ! Il n'y a pas d'emploi ici sauf pour ceux-là qui ont des connaissances, pour moi, qui puisse m'apporter assez. Il me faudrait traîner de la merde d'un lieu à un autre, ou vendre du thiaf (Arachides grillées), et pourquoi pas me dénuder et ouvrir mes jambes à tous les individus capables de payer pour pénétrer à l'intérieur d'une femme, et se faire aspirer la flûte pendant d'épouvantables minutes, et même des heures. Tout cela est dégoûtant...

Djigo : - "Calme-toi, putain...

Sans le constater, je me suis retrouvée dans les bras de Djigo, en larmes. Son torse est mouillé...c'est moi qui lui ai fais ça ?! Et depuis combien de temps sommes nous collées l'un à l'autre, de cette façon ?

Djigo : - "Ecoute, je ne veux pas te faire de mal. Mais ne me cherches pas, toi aussi. Je ne supporte ni les cris, ni les larmes, et encore moins les actes maladroits.

Penda : - "Je suis désolée...

Djigo : - Et je supporte encore moins les personnes qui s'excusent à longueur de journée.

Penda : - "Je su...subsisterais.

Djigo : - "...je l'espère.
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