Partie 14 :

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Il se penche sur moi, pendant qu'il boutonne sa chemise, et m'embrasse encore une fois. Ce n'était pas déplaisant...mais il aurait pu m'en demander l'autorisation, tout de même ! D'accord, je lui aurais tout assurément refusé, mais ça aurait plus poli qu'il me le dérobe après.

Tout de même, je me demande bien quel genre d'urgence il a eu...honnêtement, je continue de douter de lui. Je ne réfute toujours pas l'hypothèse qu'il travaille dans un domaine où l'illégal rime avec vital. Il faut raisonner du bon côté, on ne devient pas riche aussi facilement et avec aussi peu de chances ici. Je suis même sûre que tous les "nobles" qui nous entourent dans ce quartier possèdent des entreprises...
Regardez Monsieur Babacar NGOM ! C'était un de mes voisins qui s'est transformé du jour au lendemain. Lundi, il était agriculteur dans le walo, pauvre, et misérable. Le lendemain, je l'ai vu rouler dans une RangRover couleur crème, comme celle de Djigo (qui est noire), avec une femme habillée avec classe et la moitié du corps à nu (une prostitué, quoi...). C'est troublant et évident à la fois car un médecin au Sénégal bref.... Djigo doit surement me cacher quelque chose...et pas qu'à moi !

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  Après avoir nettoyé la salle-de-bain et m'être habillée, je suis restée plus d'une heure dans le salon à jouer avec les chats, et attendre Tata fanta par la même occasion. Elle est arrivée vers 22h, une valise à la main et un plat dans l'autre. Elle m'a alors montré comment ouvrir le coffre, et, après ça, nous avons mangé la moitié de ses fameux fataya miam miam un régal. Il est vrai qu'ils étaient délicieux, mais je n'ai pas pu terminer le mien. L'appétit ne me venait pas.

Tata fanta : - "Penda, désirez-vous une glace ?

Penda : - "Oh, non, merci, ça va aller.

Tata fanta : - "Tu es sûre ?

Penda : - "Oui...oui, oui.

Miaw !

Tata fanta : - "Demain, Monsieur a demandé à ce qu'on aille leur chercher quelques brocs-à-bracs.

Penda : - "Oui, des paniers, de nouveaux bols, des jouets...

Tata fanta : - "Nous en trouverons surement à Auchan On ne trouve pas ce genre de choses au marché Sandaga.

Penda : - "Oui...

Tata fanta : - "Vous avez l'air inquiète...

Penda : - "Peut-être bien...dis-moi, Tata fanta, est-ce que Djigo s'est déjà entraîné dans des histoires un peu...louches.

Tata fanta : - "Eh bien...sans vous mentir, oui. Je trouvais souvent Monsieur au lit, avec des femmes différentes, ou en pleine conversation avec des hommes douteux...

Penda : - "Est-ce que vous l'auriez déjà entendu parler de...choses qui sont illégales ?

Tata fanta :- "Je...je ne pense pas que Monsieur m'autorise à vous en parler. Je suis désolée, Penda, mais je ne tiens vraiment pas à vous créer de problèmes, et de même pour ma part.

Penda : - "Je comprends. Bon, eh bien, je vais me coucher. Je me sens très fatiguée.

Tata fanta : - "Bien sûr. Reposez-vous bien et passez une bonne nuit.

Penda : - "Merci, toi aussi.

Je la laisse alors assise sur le divan en regardant la Tfm "Dakar ne dort pas" et m'en vais dans ma chambre, déçue. Il faut que j'en saches plus sur Djigo.

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  3 jours. Cela fait désormais trois jours que Djigo est parti. Et il n'est toujours pas rentré. Je suis de plus en plus inquiète. Il se devait de revenir hier, ou ce matin, au plus tard. Et pourtant, il n'est toujours pas là. Durant ces trois jours, je suis sortie 2 fois avec Tata fanta : une fois pour acheter de quoi s'occuper correctement des chats et leur rendre la vie plus facile, et une autre fois pour faire des courses. Même en étant libre et dehors, je n'en étais pas satisfaite. Quelque chose me tourmentait et me coinçait...

PENDA.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant