Chapitre 1

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Quelle belle journée, le soleil me fait un bien fou, il n'y a pas foule à la terrasse de ce café, tant mieux. Je profite de ce moment, sans vraiment le faire, car un malade ne quitte mes pensées. C'est tellement injuste, le mal frappe n'importe qui, personne ne peut se vanter d'avoir une santé sans faille, on tombe... et il est souvent dur de se relever.

C'est pour cette raison que je suis devenue infirmière à domicile, après avoir bossé deux ans dans un hôpital. Il y a énormément de monde qui ne peuvent bénéficier d'un traitement suivi dans un centre hospitalier, ou alors, ne le veulent pas, car c'est l'endroit où se son éteint des personnes qu'ils ont aimées.

C'est pour ça que j'ai délaissée le confort d'un travail fixe pour me présenter de maison en maison afin de fournir un peu de chaleur à ces gens souvent noyés dans la solitude. Malheureusement, mise à part quelque mots doux, et gestes tendres, je ne me sens pas capable de faire plus pour mon patient actuel.

Noha Solis.

Premier né d'une grande famille. Après le décès de monsieur Benjamin Solis, un homme d'affaire ingénieux, le père de la famille, Noha est tombé en dépression, et a fait une tentative de suicide qui a lamentablement échoué, car Noha est vivant, malheureusement, ce n'est plus le cas de son corps.

Pensive, je tire sur ma paille, soutenant ma tête d'une main, tenant mon verre de l'autre, je suis épuisée, et tout un tas de sentiment naissent en moi, je suis intriguée, et le stresse me crée des remontées acides insupportables. Je pense trop, la voilà la raison. Non, la raison est que je cherche des squelettes dans des placards vides !

... N'importe quoi.

Aucun placard n'est jamais vide !

Voilà à quoi me condamne des années de visionnage de film d'épouvante, aux côtés de mon ami Jean, je fini toujours par imaginer des coupables sans scrupule autour de moi, chaque sourire est une illusion, comme dans Get out, ou les apparences cachent en réalité une monstruosité sans nom. Une fois de plus, je souffle bruyamment, sachant que cela agace mon ami en face de moi.

Je déteste parler de moi, mais c'est génétique, toutes les femmes affectionnent ça, alors je fais en sorte qu'on me pose des questions, et ça, Jean le sait mais ne fera rien juste pour m énerver... Malheureusement pour lui, je suis tenace, et je recommence à expirer en y mettant le son, et je geins avec peine...

- Tu es folle ! Cède-t-il sans pouvoir cacher son amusement. Dis-moi ce qui ne va pas, Eli, et arrête ce cinéma, tu veux ?

- J'avoue y avoir été fort, ris-je en reprenant une posture droite sur mon siège, pour ta question, tu me manques, je suis épuisée, et je n'ai pas une minute à moi !

- Eliane, tu ne travaille chez la famille Solis que depuis dix jours ! Ton patient est silencieux, il ne te saoule donc pas, et tout ce que tu as à faire est de le nourrir, de le rafraîchir, et de lui faire sa piqûre du soir ! Le reste du temps, tu es libre il me semble !

- Mon patient est un malade qu'il faut que je soigne comme s'il venait de naître, Jean-Yves !

- Jean-Yves, répète-t-il piqué au vif, m'appeler par mon prénom complet ne me fera pas changer d'avis, Eli, moi, je bosse avec plusieurs malades par jours, et ils se plaignent tout le temps, ou pire, me sourient pour se plaindre à ma titulaire ! Comme si une prise de sang étaient la mer à boire ! Je préfère les laboratoires, au moins, c'est silencieux...

- Fallait devenir infirmiers à domicile ! Je réplique en lui tirant la langue, puis, je retrouve mon sérieux. J'aurais aimée avoir des patients qui me parlent, moi. Noha est trop bizarre, son silence en dit long parfois, et crois moi, je préfère ne rien entendre...

Pour l'amour de l'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant