Pour l'amour de l'or

Chapitre 28

La vie de Noha est vraiment différente de ce qu'elle était.

Il a vendu la maison dans laquelle il fut prisonnier. S'est acheté un appartement simple, un brin trop grand pour une seul personne, avec des fenêtres partout. Souvent, il rentre tard car il s'occuper de son entreprise, et si cela se produit deux jours de suite, il fait en sorte de passer deux autres jours avec moi.

Dans ces moments, c'est la fille de John qui s'occupe de tout, elle appelle souvent Noha pour les plus grandes décisions, mon bel amant s'isole alors dans son bureau sans jamais fermer la porte, je peux alors contempler le grand Noha Solis en action... Dieu qu'il est sexy.

Pourtant, Myriam Sanchez est très gentille, elle a le regard perçant de John, et les voir ensemble fait que ce râleur semble moins... râleur. J'ai une confiance aveugle en Noha, et je ne dis pas ça car l'orientation sexuelle de Myriam est d'un autre genre... Le mien. J'ai été sous le choc, et je me souviens avoir foudroyé Noha des yeux pour m'avoir caché se détail.

Il la fais exprès, et selon lui, me savoir jalouse l'a rendu heureux... quel enfant.

Je m'invite souvent chez lui, mais j'aime assez mon appartement, celui qu'il m'a acheté et dont il refuse tout loyer. Je ne devrais pas le laisser gérer ainsi ma vie, mais Noha garde ses distances que je le lui demande, il fait de son mieux pour ne pas me brusquer, malheureusement, ses gestes le font pour lui.

Il fait en sorte de me garder près de lui au maximum, cuisine pour nous, me sort souvent, parle et se confie plus que nécessaire afin qu'il soit trop tard pour que je rentre chez moi, et que je cède, feignant le mécontentement, il hausse les épaules, me sert son plus beau sourire, mais c'est son regard qui m'attendrit le plus. Noha est heureux, et je le suis également.

Un jour, je changerais d'adresse car je vis pratiquement avec lui, c'est chez moi, je n'ai pas mis les pieds dans l'autre appartement depuis des mois, mais nous n'en parlons pas, nous n'en voyons pas l'intérêt, on est bien est c'est ce qui importe.

Des fois, je repense au passé, à cette attente interminable, seules, et je lui en veux encore. Ensuite, j'observe ce qu'il est devenu, ce qu'il gère d'une main de fer, ce qu'il possède généreusement, et partage, car pour lui, l'or n'a pas de prix si on le garde égoïstement pour soi.

La richesse vient du cœur et de celui qui sait aimer, de celui qui a la chance de connaître l'amour, et Dieu que je l'aime pour cette philosophie.

Voilà une année que nous nous aimons, une année à rattraper le temps, une année à réapprendre à se connaître, mais un nouvel obstacle vient à nous. Enfermée dans la salle de bain depuis presque quinze minutes, je n'ose pas baisser les yeux sur le bâtonnet en plastique que je tiens en main.

Si je ne regarde pas, je peux poursuivre ma vie tel quel... Non, je ne pourrais pas, car d'ici quelques mois, je mettrais une vie au monde et cela me terrifie.

Rien est encore sûr, j'ai certainement du retard parce que j'y pense, et j'y pense car je ne suis pas prête. J'imagine que Noha non plus, mais au final, quel parent est près à le devenir ? Aucun... on apprend au fur et a mesure. On s'adapte à l'enfant, on l'aime chaque jour un peu plus.

Seigneur, nous ne sommes pas mariés.

Noha ne m'a plus parlé de mariage, et j'avoue que la situation était parfaite sans un anneau sur le doigt, et une signature au bout d'un papier. On s'aime, nous sommes fidèles l'un à l'autre, on n'imagine pas notre vie sans l'autre, et nous ne ressentons aucun besoin de mettre ça par écrit.

Bon sang, les choses vont réellement changer... Et dans pas si longtemps que ça.

J'angoisse tellement qu'un rire nerveux m'échappe, car tout ceci n'est qu'une hypothèse, je pourrais ne pas être enceinte, et la vie reprendrait son court, tout simplement. Noha et moi sommes tellement heureux, nous avons tous ce qu'il nous faut... Tout à part une famille, et avec un bébé, fait de nous deux, rendrait ce rêve possible.