Chapitre 18

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J'ai mal à la tête, je me sens dépressive, blasée, comme si plus rien n'avait d'importance. Les médecins ne cessent de répéter à Jean que c'est normal. Que je sors d'un long coma et qu'il faut que je réapprenne un tas de choses à mon corps. Que je suis épuisée et que je dois retrouver un semblant de vie...

Leurs explications ne me conviennent pas, ainsi qu'à Jean. Il sent que c'est bien plus que ça, mais nous n'abordons pas le sujet fatal. Il est tellement heureux que je ne me sens pas capable de lui gâcher ce moment. J'ai l'impression de ne pas en avoir le droit...

Que s'est-il passé durant tout ce temps ?

J'ai été quatre mois dans le coma parce qu'on m'a tiré dessus. La balle à transpercé mon estomac, le liquide gastrique s'est répandu et à fait des dégâts. J'ai perdu du sang, et j'ai fais des arrêts cardiaques selon les médecins... je ne me souviens de rien... Pas même de ce jour qui a tout changé.

Ou est Noha...

Pourquoi ne revient-il pas ?

Lui est-il arrivé une chose horrible ?

Je n'ose rien demander à Jean, comme pour ne pas le contrarier, en tout cas, une voix en moi ne cesse de me souffler de me taire.

La rééducation est pénible, mais je me force pour pouvoir sortir au plus vite. À chaque séance, je songe aux efforts de Noha durant cette semaine. Il a évacué le poison si vite, non, il a fait en sorte d'aller mieux pour réclamer vengeance... Et entamer une nouvelle vie avec moi... Mais il n'est plus là.

Quand je suis seule, j'allume la télévision, malheureusement, à part les faits divers, personne ne mentionne l'infirmière qui a enlever son patient, ou d'une famille riche prête à tout pour maintenir son niveau de vie... Il faut dire qu'au bout de quatre mois, tout le monde s'en fiche déjà.

C'est pourquoi, dès que Jean m'a rapporté mon portable, je me suis connectée au net, et j'ai fait mes recherches sur la famille Solis. Est-il possible que ce journaliste ait vraiment pu nous blanchir et faire taire notre histoire ? Ne dit-on pas que ce qui se trouve sur la toile y reste ? Noha est devenu fort, comme il me l'a promis... cette promesse, il l'a tenue.

Les textes de recherches sur la famille Solis sont rares, mais il y en a.

« Mathilde Solis et ses deux enfants sont arrêtés pour tentative de meurtre au premier degré. Les preuves sont accablantes, Benjamin Solis a su trouvé le repos grâce aux combat acharné de son fils, Noha Solis... »

« La mort silencieuse et cruelle du grand entrepreneur, Benjamin Solis est enfin dévoilé au grand jour. Empoisonnement camouflé par un médecin véreux. Prêter serment n'a plus de valeur, que se soit pour protéger, et soigner, ou alors, jurer amour et fidélité devant Dieu, car ce meurtre a été conspiré par la veuve épleuré, Mathilde Solis, jugée pour meurtre prémédité à perpétuité... »

J'ai beau chercher, rare sont les textes qui mentionne Noha et notre fuite. L'a-t-il fait sciemment ? Désire-t-il oublier ces promesses ? Comme le mentionne cet article, prêter serment n'a plus la même valeur qu'avant. J'encode : Noha Solis. Et je retiens mon souffle car les images que je vois ne représente aucunement l'homme que j'ai connu.

Il est beau.

Il semble si fort et sûr de lui.

Il paraît heureux... Enfin.

Il le mérite.

Je ne dois pas m'en faire pour lui, tout semble aller pour le mieux. Noha va bien, et c'est ce qui compte. Il a compris plus tôt que prévu que ses sentiments n'étaient pas réels, c'est bien ? ça nous évite par mal de conflits... J'aurais souffert, au final... Certainement plus que maintenant.

Pour l'amour de l'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant