Amie à Ennemie

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Quand elle se réveilla, Malia avait l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes, alors que deux heures étaient passées.

La différence n'était pas énorme.

Quand elle se regarda dans la glace, elle recula instinctivement, ne se rappelant pas immédiatement que la magnifique brune dans la glace, c'était elle.

D'énormes cernes parcouraient ses yeux grisés et gonflés par le manque de sommeil et les larmes. Aujourd'hui était un grand jour ; la directrice allait annoncer aux élèves sa véritable identités ; elle ne voulait pas. Ce serait perdre ses amies et du même coup sa maison et son ancienne vie.

Mcgonagall lui avait expliqué que si elle disait publiquement qu'elle était la fille de Voldemort, il arrêterait de tuer une à une chaque personne du monde humain.

En disant ces quelques mots, elle pourrait sauver des milliers de vie, mais elle mettait la sienne en danger. Mais ça, ça n'intéressait pas beaucoup la veille dame. De toute façon, elle était déjà morte une fois... Pourquoi pas deux ?

Elle prit sa douche, s'habilla, mit un short pour reprendre son ancienne apparence et descendit les marches menant à la grande salle. Elle alla s'asseoir en face de Harry à coté de Ron, en diagonale avec Ginny.

Alors qu'elle croquait dans une tartine, la directrice se leva ; la Gryffondor sentit son corps se serrer. Elle aurait aimé tenir la main de sa mère à ce moment-là. Son soutien l'aurait beaucoup aidée.

Ah, non ! Pas sa mère, pas cette femme qui n'avait eu de cesse de lui mentir. Cette femme sans cœur, cette femme qui l'avait pourtant créée, mais qui n'était rien pour elle.

De toute façon, elle était morte.

Après mure réflexion, Malia réalisa que personne n'était là pour elle,avant elle avait Harry et Ron. Mais dès qu'il apprendraient la nouvelle, ils ne lui pardonneraient pas. Comme si elle y était pour quelque chose !

- Chers élèves, j'ai une importante nouvelle à vous transmettre. Hier, nous avons appris que le seigneur des ténèbres avait autrefois eu un enfant. Un enfant avec la dénommée Jenna Granger, la mère de l'élève Hermione Granger.

- Quoi ?

Un cri s'éleva de la table des Gryffondor, venant de Ron.

- Mione, ne me dis pas que tu es...

Mais la directrice ne la laissa pas finir.

- Oui, Hermione Granger est Malia Jedusor, fille de Jenna Granger et Tom Jedusor.

Des cris s'élevèrent des quatre coins de la salle. Tous les Serpentard se précipitèrent pour lui serrer la main, tous sauf le prince des Serpentard et ses gorilles, Malefoy, parce qu'il le savait déjà et Crabbe et Goyle parce qu'ils étaient trop occupés à manger.

Mais la Gryffondor s'en moquait et ne prit pas la peine de les serrer, son attention entièrement concentrée sur la réaction de ses deux meilleurs amis.

Harry s'était écarté en une fraction de seconde de son amie et la dévisageait avec un regard assassin, tout comme tout les Gryffondor.

Alors qu'elle fixait son ami brun, elle sentit un choc sur sa joue. Très vite, elle se rendit compte que c'était une claque, venant de Ron. Jamais, au grand jamais, il n'avait osé lever la main sur elle.

Très vite,  elle sentit la même colère que lorsque les gorilles l'avaient empêchée de voir Malefoy. Ses yeux reprirent leur couleur rouge-sang et en quelques secondes elle s'était saisie du roux par le col de la chemise. Malefoy, qui ne regardait pas vraiment la scène, sentit que l'ambiance devenait très tendue. Quand il vit la couleur des yeux de la jeune fille, il se leva tout en hurlant :

- Merde, merde ! Dégage, la belette ! Et vite !

Le blond fit un signe aux gorilles pour qu'ils se reculent et ordonna à tout le monde de se mettre sous les tables. Les élèves, perturbés par le soudain changement d'humeur de leur ancienne Granger, s'exécutèrent. La directrice Mcgonagall regarda son élève et là, elle sut.

Malia basculait du mauvais coté.

Et il était le seul à pouvoir l'arrêter.

S'il n'y arrivait pas, la fille de Tom tuerait chaque personne présente dans la salle. Sans exception. Et vue l'étendue des pouvoirs de la brune, il était tout simplement impossible de la battre, sa puissance valant doublement celle de son père. Et le triple de celle de Dumbledore.

Alors qu'il était à quelque centimètres de la jeune fille, ses yeux perdirent un peu de leur rougeur et des larmes en tombèrent. Maintenant, le blond saisit la Gryffondor par les joues et la regarda dans le blanc des yeux, yeux gris contre yeux rouges.

Les yeux gris gagnèrent. Après deux minutes de confrontation visuelle, la brune s'effondra dans les bras du prince des verts et argent. Comme si elle avait toujours fait ça et était née pour ça.

- Mione, je suis désolée... Je ne voulais pas, bégaya-t-elle.

Drago regarda avec un regard haineux le roux qui ne put que s'en détourner.

- Putain, Weasley, il a quelle taille ton cerveau ? La taille de ta couille ? Je viens d'éviter le massacre le plus grand de l'histoire de Poudlard et toi, tu te ramènes pour t'excuser de lui avoir mis une gifle, en l'appelant Mione en plus ! T'es con ! C'est Malia, tu as compris, Malia Jedusor.

- Malefoy, ne par le pas ainsi à mon frère !

Malia, qui avait la tête enfouie dans le cou de son blond et les cheveux caressés par cette même personne, entendit la voix de Ginny.

La Gryffondor sentit tout de suite le Serpentard se raidir et elle savait par expérience qu'il ne fallait jamais donner d'ordre à un Malefoy. Elle se mit à caresser la joue du blond tout en demandant d'un ton étrangement calme à la rousse en-face d'elle : "Elle a un problème, Pattenrond Junior ?"

Des cris s'élevèrent des quatre coins de la salle, preuve de la magnifique reparti de la brune.

Mais après quelques secondes, elle se mit à culpabiliser. Non pas pour Ginny, mais pour Pattenrond ; il ne méritait pas d'être comparé aux Weasley.

Son chat était beaucoup plus beau. Et plus intelligent que toute la famille réunie.

Malia se rendit compte que l'annonce de sa véritable identité avait changé quelque chose en elle. Elle était plus dure, plus forte. Les évènements de son ancienne vie avait tout modifié ; elle avait appris que celui qui était son père ne l'était pas vraiment, que celui qu'elle considérait comme son ennemi était son meilleur ami, que la personne qu'elle détestait le plus au monde était, lui, par contre, son père, que sa mère,enfin, l'avait élevée dans le mensonge et la crainte...

Toute sa vie était un énorme ramassis de mensonges. Et elle même en était un. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, elle n'allait pas en faire aux autres.

Voyant que la mini-Weasley allait se contenter de la foudroyer du regard, la Gryffondor resta là, avec Drago.

Lui, regarda les Weasley d'un air amusé, genrer Miss-je-sais-tout-et-je-suis-amie-avec-tout-le-monde. Se liguer contre ses amis lui faisait énormément plaisir et voir la déception dans les yeux de ses pires ennemies, le rendait euphorique.

Enfin, il retrouvait sa diabolique meilleure amie et cette étrange lueur qui animait ses beaux yeux gris. La lueur de la vengeance.




Et voilà ! J'essaye de faire un chapitre tous les deux jours, mais à la reprise des cours, j'en ferai sûrement moins souvent. Désolée...



Les larmes rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant