Je suis arrivée chez moi blasée, je venais de me taper je sais pas combien de temps de transports, plus je ne sais pas combien de temps d'attente. Je tenais plus debout et j'avais qu'une seule idée en tete c'etait de pouvoir m'allonger et de dormir profondément ! Mais ça c'était sans compter sur Mama.
Mama - Sarah ! Faut ranger les courses
Moi - Deja que je les ai faites, dit à ta fille de les ranger !
Mama - Je te parle à toi, donc c'est toi qui y va ! Eh , on peut plus t'envoyer dans cette maison ?
Moi - Mais mama je suis fatiguée
Mama - Fatiguée , fatiguée ! Tous le monde est fatiguée, tu crois que t'es la seule à travailler ou à aller à l'école. Mais comment tu vas faire quand t'aura des enfants et que tu devras rentrer t'occuper d'eux ?
Moi - Ah mama, j'aurai pas d'enfants, ni de mari d'ailleurs je te l'ai déjà dis. J'aime les enfants des autres moi
Mama - Ouais c'est ça ouais, je vais commencer à préparer y a plus d'allumettes. Quand tu finis de ranger les courses tu vas m'en chercher à l'épicerie
Moi - Ohloloh
Mama - Ohloloh quoi Sarah tu vrois que je suis ta copine ? Continues comme ça c'est toi qui vas mettre la casserole au feu ! A ton age moi je..
Moi (la coupant) - Toi tu rentrais de l'école et tu te mettais directement à travailler, JE SAIS ! Bon attends je me change et j'arrive !
Mama- Vaut mieux pour toi
Ma mère c'était toute ma vie, ça se voyait pas au premier abord , on avais eu beaucoup de différents et je lui en avais énormément voulu d'avoir quitté papa, mais je mourrais pour elle. J'aimais trop la voir rire, la voir danser, la voir crier pour des broutilles et sentir qu'elle était heureuse. Alors même si je ralais, tout ce qu'elle voulais que je fasse, je le faisais et c'est comme ça qu'après avoir enfilé un jogging et ranger les courses, j'étais redescendu pour aller chez Mounir, l'épicier du coin.
Me demandez pas comment je connais son prénom , c'est mes petites sœurs qui avaient la tchatche, elles étaient copines avec un peu tout le monde ici et elles me rapportaient les ragots et les potins même si j'en avais très souvent rien à faire.
Je marchais rapidement, quand j'ai senti quelqu'un derrière moi. Franchement c'est un quartier assez animé, y a toujours du monde donc je me suis pas plus inquiétée que ça, on était en plein jour, au beau milieu du mois de mai et j'etais vraiment pas de nature froussarde à la base. J'ai tracé ma route, écouteur vissé sur les oreilles et je continuais à me pavaner dans les rayons de la supérette à la recherche de boites d'allumettes, quand j'ai entendu quelqu'un m'interpeller.
- Eh
Moi : tu parles à moi ?
- Ouias ! C'est vrai que t'es la cousine à Souley
Moi : Oui pourquoi ?
- Non comme ça
Et avant meme que j'ai eu le temps de reagir il a fait demi tour. Non mais la blague du siècle ! Il m'a suivi pour me dire ça , j'étais tellement interloquée que je me suis tournée vers le mec qui se trouvais à la caisse, il me regardais dubitatif lui aussi. J'ai finalement payé mes achats et j'suis rentrée chez moi en prennant bien soin d'eviter de croiser la route ou le regard de ce mec. Il etait pas logique, s'il est venu me demander ça c'est qu'il avais du le demander à d'autres gens avant ça, surement les mecs du quartier vu que Souley c'est l'un des leurs. Donc dans leur logique à eux, il savait qu'il aurai pas du m'adresser la parole, surtout si c'était juste pour me demander ça. Ca avais franchement aucun sens et aucune utilité, mais j'avais franchement la flemme d'y réfléchir. Tout ce qui est sur c'est que c'etait la deuxième fois en une journée que je voyais ce type et qu'il m'adressais la parole, et ça présageait rien de bon.
Les jours sont passés et je me reposais à la maison, je rendais visite à la famille et sortait de temps en temps avec mes amies mais rien d'exceptionnel. Je revenais d'un week-end reposant chez papa ou j'avais pu jouer les princesse et me tordre les pouces. Je commençais le travail qu'en juin et l'ennui commençait nettement à se faire ressentir, j'avais besoin de m'occuper, de faire quelque chose qui « pimenterai » un peu mon existence et j'attendais impatiemment qu'un évenement vienne donné un tournant plus aventureux à ma vie.
Comme d'habitude je sortais de chez moi pour rejoindre une amie, lunettes sur le nez pour traverser la place, je me la jouais meuf inacessible. Mais je preferais ça, au moins personne n'osais venir me brancher et ça m'allais très bien comme ça. Depuis le jour ou il était venu me parler, je le croisais tout le temps alors que jusqu'ici je l'avais jamais vu dans le quartier. Des qu'il me voyait passer il tournais la tete et ça me faisais doucement rire mais je sais pas il avait un truc qui faisait qu'au lieu de m'enerver son comportement me faisait juste rire. Il avait l'air de se sentir plus mal à l'aise que moi au final et ça me plaisait plutot bien. Ce jour là, alors que j'allais atteindre la voiture de ma copine, j'ai été arrêtée par Souley et lui qui ont déboulé sur moi en scooter.
Souley : wesh bien ou quoi ?
Moi : Salut Souley tu vas bien ?
Souley : Ca va et toi ? Tu vas ou comme ca tu crois que c'est la fete ?
Moi : Je vais manger, ya ma copine qui m'attends, elle est garée juste derrière toi en plus
Souley : Ah vous allez ou ? Tu nous invites pas ? Oh t'as vu Ibra elle va manger sans nous.
Ibra : Mdr ah ouais hein la sœur
Moi : C'est toi l'Homme Souley, c'est toi qui invites non ?
Souley : T'as vu c'te michto !! Allez vas ta copine elle t'attends j'ai les poches vides moi
Moi : Comme ci c' est moi qui mangeais ton argent. Allez j'y vais
Souley : Bon vent
Moi : Fais attention avec ce machin
Souley : T'as peur toi aussi, les nanas vous etes toutes les meme
Moi : Non , confonds pas j'allais en cours comment moi rappelles moi ? Je parles pour toi, tu sais meme pas piloter
Souley : Scuze nous la babtou ! Et je conduis tout maintenant , tu sais pas toi
Moi : Ouais c'est ça va, allez bisous
J'ai tourné les talons et je me suis engouffré dans la voiture avec un sourire idiot sur les lèvres : donc il s'appelait Ibrahim...
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Sarah et Ibrahim : est ce que tu me supporteras toda la vida ?
Romantizm" Une congolaise avec un malien ? Mais ça existe que dans les chroniques ce bordel. J'suis chrétienne il est musulman, serieux Selma, tu crois que nous deux ça va finir comment?"