Épisode 14.

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Je n'ai pas vu les vacances passées après le départ de Ren et nous voilà à la veille de la rentrée. Ma mère n'a pas arrêté de parler de lui le reste du temps. Forcément, c'est un garçon bien élevé, gentil, beau et intelligent, elle n'a cessé de le complimenter. On est resté en contact lui et moi le reste du temps grâce aux réseaux sociaux et Line*. J'ai eu également des nouvelles de mes amis et tous sont pressés de reprendre le chemin des cours. Kagura est revenue entre temps à la maison. Évidemment, ma mère n'a pas pu s'empêcher de lui vendre une image parfaite de Ren. Mais j'ai senti ma sœur un peu étrange à cet instant.

Je tente de terminer mes devoirs de vacances mais je rencontre des difficultés dans certains exercices. Notamment en maths et en anglais où je pèche. Ce n'est pas comme si je pouvais déranger ma sœur avec ça alors qu'elle aussi a du travail devant elle. Ren a dit vouloir faire des études de médecines, c'est incroyable. Je ne serais pas capable d'une telle chose. D'ailleurs, je ne sais toujours pas ce que je ferais après le lycée mais je commence à prendre conscience de nos différences. Ren n'est pas seulement trop grand de part sa taille. Le chemin qui me mène juste jusqu'à lui est encore loin. Je n'arrive pas à réduire cette distance qui nous sépare, et ce n'est pas avec mes petites jambes que je parviendrais à le rattraper.

— Raaah !

Je me laisse tomber en arrière devant mes pensées qui me submergent.

Je n'arrive pas à me concentrer sur mes devoirs à vrai dire car... car je repense à ce qui s'est passé. Ce baiser, je... j'ai encore la sensation de ses lèvres contre les miennes.

Pourquoi est-ce que tout ne peut pas être aussi simple que dans les mangas ?

À la tombée de la nuit, je prépare mon sac pour ainsi que mon uniforme. Le printemps arrivant bientôt à sa fin, adieu le cardigan et bonjour les chemises à manches courtes !

Puis, une fois que tout est en ordre, je pars me coucher.

***

Je me réveille en sursaut en me rendant compte que je suis en retard. Quand je vérifie mon réveil, je constate que je ne l'ai pas entendu. Je m'habille à la vitesse de la lumière, réprimandé par ma mère qui me donne mon bento. Puis je prends le chemin du lycée et me dépêche d'arriver pour ne pas aggraver ma situation.

Après un rapide passage à la vie scolaire pour justifier mon retard, je peux enfin respirer. Je suis arrivé en fin de matinée alors je n'ai pas assister à la classe.

—Hey, salut minus !

Alors que je rejoins mes amis, je tombe sur une bande en chemin. Ok, je vois le genre. Encore des imbéciles qui ont décidé de m'embêter sous prétexte que je suis petit. D'ailleurs, je les défis du regard en dévisageant ces mecs. Ils sont probablement en terminale.

—Il paraît que c'est un garçon ?
—Non vraiment ? Ça craint.
—Tu mens !

Le « chef » de bande m'attrape par le poignet avant de me tirer à l'abri des regards dans une classe vide. Ses amis retiennent la porte pendant qu'il fait craquer ses doigts, puis son cou.

—On va vérifier tout de suite si c'est vrai.
—Ehh ?

Il tire sur mes vêtements et fait sauter les boutons de ma chemise. Il défait ma cravate comme un forcené avant de la jeter au sol. Puis, il me regarde quand il découvre mon torse. Évidemment que je n'ai pas de poitrine comme une fille, mais je ne peux m'empêcher de me sentir souillé par leur regard.

—C'est forcément un mensonge.

Il me saisit par la taille alors que je suis presque à terre pour tenter de défaire mon pantalon. Il réussit à se débarrasser de ma ceinture, puis à défaire le bouton de mon bas pour le faire glisser sur mes cuisses.

—Teito, tu es là ?!

Cette...Cette voix !

—Ren ! Je suis ici, Ren !
—Merde, on va avoir des problèmes !
—On se casse !

Il sautent pas la fenêtre de classe pour s'enfuir. Comme nous sommes au rez-de-chaussée, ils n'ont aucun mal à disparaître. Ren arrive précipitamment alors pour venir à mon chevet.

—Tu vas bien ? Ils ne t'ont quand même pas...
—N-Non !

Ce...Ce n'est pas ça du tout ! Ren se trompe !

—Je...Je vais bien, ce n'est rien.
— Ce n'est pas « rien », me contredit-il. Regarde ton poignet.

Effectivement, j'ai une sacrée trace tout autour.

—J'ai l'habitude, je...

Quand je le vois avec cette expression, je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Ren est bouleversé par ce qui vient de se passer.

—Ça t'arrive souvent, n'est-ce pas ?

Ce n'est pas la première fois qu'on me fait subir une telle humiliation. Déjà au collège ça m'est arrivé, et quelques fois au lycée. Mais... Mais je ne peux quand même pas parler de ça avec les autres, ils risqueraient de s'inquiéter et ce n'est pas ce que je veux. Et puis je suis un garçon, j'ai ma fierté !

—Je vais bien !

Je me lève avant de me rhabiller mais je ne peux pas fermer ma chemise dans son état. Ren retire alors son cardigan pour me le prêter. J'accepte, gêné mais il me sauve la vie. En plus, il porte son odeur. C'est la première fois que je sens son parfum.

—Je promets de le rendre !
—Ne t'en fais pas pour ça, me dit-il. Si je peux t'aider, ça me rend heureux.

Il caresse ma tête pour me rassurer, et me sourit délicatement.

—La prochaine fois que quelque chose t'arrive, je promets d'être à tes côtés pour te sauver.

Je n'ai pas les mots pour le remercier mais... mais sa gentillesse et son dévouement me touchent.

***

Je retrouve ensuite mes camarades de classe, notamment les jumeaux Asahina et Haru-chan qui me saute dans les bras. On se raconte alors nos vacances mais devons rapidement mettre un terme à notre petite conversation quand le prof arrive. Les cours ont repris successivement et les heureux s'enchaînent.

—Nous avons nos examens blancs la semaine prochaine, la poisse !

Si Hirato a de bonne note, il ne révise pas. C'est un peu le génie de la classe malgré son apparence de voyou. Je ne peux donc déjà pas lui demander de m'aider à réviser. Et je ne veux pas non plus déranger sa sœur qui est déjà beaucoup présente pour moi. Haru-chan et So' sont quant à eux déjà bien occupés avec leur boulot. Mais ces premiers examens sont importants car ils compteront sur la note finale à notre terminale. Haruka sera elle aussi très prise par ses révisions, je ne peux quand même pas lui imposer ma présence.

Peut-être que... peut-être que je pourrais demander son aide à Ren ?

*Line : messagerie instantanée utilisées principalement par les japonais (type Messenger)


TROP GRAND POUR MOI !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant