Épisode 26.

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—Arrête-toi !

Je passe devant Sosuke pour tenter de rattraper Keno-san. D-Depuis quand les otakus courent si vite ? Si mes jambes sont plus petites que les siennes, elles me poussent jusqu'à ce maudit binoclard que je l'attrape par la lanière de son sac. Dans notre course, nous passons vers un chemin herbeux qui arbore les quartiers luxueux et trébuchons tous les deux du haut de la colline. Nous dévalons très rapidement la pente avant de finir par terre, l'un sur l'autre. Je suis au-dessus et tire cet idiot par le col de son haut pour rencontrer son regard et l'injurier.

Plus au loin, Sosuke nous rattrape et descend à son tour la colline sans tomber. Puis, il nous rejoint bien assez vite mais très vite, il se retrouve incapable intervenir entre nous.

—Lâche moi, espèce de nain de jardin !
—La ferme, le bigleux ! Tu peux dire ce que tu veux sur ma taille mais je t'interdis de fuir Sosuke pour des raisons aussi minables !

Nous sommes tous les deux énervés. Keno ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir quelqu'un comme Sosuke à ses côtés. Les garçons aussi attentionnés que lui sont rares, il ne sait pas l'or qu'il a entre les mains.

La vérité, c'est que je suis surtout énervé après moi-même car j'ai l'impression que ma relation avec Ren est fragile.

—Sosuke t'aime et tu le sais, baka* ! Et je sais que toi aussi tu lui portes les mêmes sentiments, alors... cesse de le fuir et affronte la réalité en face !

Sosuke me laisse parler alors que Keno se met à pleurer devant moi et à poussant pour se mettre au dessus de mon corps, à califourchon.

—Qu'est-ce que tu sais de moi ?! Rien, tu ne sais pas de quoi tu parles !
—Si, je sais maintenant.

Je ferme les yeux pour voir l'image de Ren se dessiner dans mon esprit. À mon tour, je réalise la chance que j'ai d'aimer un tel garçon. Mais également de recevoir son amour des plus sincères.

— Tout comme toi, j'aime un garçon génial et attentionné, qui me fait rire et qui sèche mes larmes quand elles coulent de mes yeux. Qui me dit chaque jour que je suis beau et qui m'aime.

Il y a temps de choses que je pourrais dire que lui mais je n'ai pas les mots.

—Ren peut faire preuve de maladresse par moment mais je sais que c'est lui que j'aime.
—Ren ? Tu parles de... de Kurokawa-kun ?
—Kuro...

Ah, je vois. Keno-san l'appelle donc par son nom de famille.

—Keno-san, je sais que tu penses pareil de Sosuke.
—Qu...Quoi ?!

Tous les deux s'aiment, c'est évident.

—J-Je... ne veux pas souffrir. Sosuke est constamment sous les feux des projecteurs et ça me fait peur !

Keno-san, il me fait de la peine.
Évidemment, je ne peux pas comprendre ce qu'il ressent mais, j'arrive quand même à me mettre à sa place. Si Ren était une célébrité, je pense que notre amour serait mis à rude épreuve. Je veux dire... c'est beaucoup de pression quand on sait ce que cela implique.

Sosuke est touché par la réaction de Keno-san qui se soucie vraiment de lui.

—Pardon de t'avoir fui, Sosuke, je ne voulais pas te faire de mal...

J'ignore si mon discours a eu un effet sur cet idiot à lunettes, mais il lui aura permis de s'ouvrir un peu plus à cet autre garçon. Sosuke s'approche de nous et nous aide à nous relever. Nous sommes tomber dans la neige et nos vêtements sont trempés et blancs. Mais cela à le mérite de faire rire notre petit trio bien improbable avant que les deux garçons se regardent.

—Je sais que c'est difficile pour toi, alors j'ai réfléchi à un cadeau que tu pourrais constamment garder sur toi. Ainsi, poursuit Sosuke, quand tu te sentiras seul, je ne serai jamais loin.

—Sosu...

Keno-san s'arrête de respirer quand Sosuke sort de Sa boîte, le magnifique bijou qui fait fondre de nouveau Keno-san en larmes. S'il le pouvait, il lui ferait sa demande en mariage. Mais ici, il s'agit de tout autre chose.

D'une promesse d'efforts l'un envers l'autre, et d'acceptation.

Le binoclard accepte le bijou de Sosuke et découvre à son tour la magnifique couleur de la pierre précieuse. De plus prêt, il est mignon même si ses vêtements ne l'aident pas beaucoup à se mettre en valeur.

—Keno, je t'aime.

Sosuke attire Keno-san contre lui et colle ses lèvres aux siennes pour sceller son amour.

—Attendez !

Je mets ma main entre leurs lèvres qui embrassent ma peau à la place. Gênés, ils reculent avant de mettre quelques centimètres de distances entre eux.

Oui, je veux bien aider et être content pour ces deux là, mais je n'ai vraiment pas besoin de voir ça tout de suite. Déjà que Ren et moi on s'embrasse rarement à cause de ma pudeur, je ne veux pas assister à ça de la part d'un autre couple.

*Baka : idiot, en japonais

TROP GRAND POUR MOI !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant