MISÈRE

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Puis dehors le vent coule sur les vitres trempées
Et le froid s'interroge de ne plus te revoir,
Mélancolie fragile dans tes cartons pliés,
Courbée sous cette flamme à caresser l'espoir.

La pluie souffle et camoufle tous les trottoirs givrés
Et la nuit se dissipe dans tes bras disparus,
L'ombre vide qui ne brille qu'à la lampe à souder
Est plantée sous la lune qui éclaire la rue.

Puis ici le four chauffe, on apporte à manger.
Le repas est bien gras, les enfants ont choisi,
Toi tu n'as que le choix de ce qu'on peut rêver,
Assis là devant eux à partager l'abri.

Tout est calme ici-bas, tu n'as pas à crier,
Et les lits se ressemblent et leurs draps sentent bons,
Le bonheur qui les guette pourrait ne pas durer,
Tu connais ce refrain qui porte bien ton nom.

Puis dehors le sang coule sur les vitres souillées
Et le froid s'interroge de toujours te revoir,
Mélancolie fragile dans tes guêtres trouées,
Courbée sous cette lame tachée de désespoir...

Instincts...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant