Telle une caresse, une plume ou bien le vent,
La fraicheur délicate qui se pose à loisir,
Lorsque touchée, ma peau procure ce plaisir,
Et se meurt d'oublier que tu n'es qu'un instant.Le passé se pardonne toujours d'être en retard
Car jamais ne rattrape ce temps de l'au-delà,
Et quand cet Avant ne devient qu'un Après toi,
L'évidence ingénue déplore ton départ.Il n'y a rien de plus triste qu'un bonheur désuet,
Qu'une larme séchée au bord de l'encolure,
Qu'un ourlet désuni laissant choir nos dorures,
Dévastant l'insomnie que portent nos étais.Épargne-moi du reste, reprends tes souvenirs,
Désormais la sagesse me pousse à sacrifier
Ces heures obsolètes peuplées de nos regrets,
Débordant de jeunesse au confins du soupir.Si l'un de nous, peut-être, est plus heureux qu'avant,
Ou bien plus malheureux, qu'importe ce qu'on croit,
L'essentiel en ces lieux n'est pas ce que l'on voit
Quand les remords se cachent dans l'ombre du néant.
