Sa chambre est plutôt spacieuse et bien agencée. Le peu de décoration présente peut laisser penser qu'elle ne sert pas. Je regarde furtivement la pièce afin de pouvoir me repérer : un lit à droite, un bureau devant, une armoire à gauche. Je ne vois aucune photo, juste quelques livres sur une étagère et des dizaines de partitions qui jonchent le sol ou la surface plane des meubles. Je fais tout pour occuper mon esprit et ne pas penser à sa présence. Seulement, son odeur est partout dans ce petit habitacle et j'entends sa respiration régulière. Comment peut-il être calme dans une situation pareille ? Moi, je suis énervée au point de vouloir le frapper, je suis euphorique au point de rigoler à gorge déployée et je suis faible au point de me jeter dans ses bras. Mais quoi qu'il en soit, je ne suis pas calme !
J'ose enfin poser mes yeux sur Thomas, il a une telle prestance : c'est indéniable. Encore ce jean noir qui lui moule parfaitement le cul et un t-shirt blanc qui laisserait presque apercevoir les tatouages présents sur son torse. Nerveuse de ce qui m'attend, je ne peux m'empêcher de croiser mes bras en signe protecteur. J'aime avoir l'illusion d'être en pleine possession de mon corps lorsqu'il est dans les parages. Et sans y faire attention je mordille l'ongle de mon pouce droit furtivement. Mes yeux continuent leur trajectoire en explorant la moindre parcelle de son visage anguleux. Ses cheveux sont toujours en bataille, une sorte d'effet après baise absolument sexy. Mais je suis vite ramenée sur Terre lorsqu'il prononce avec un sourire en coin :
- Arrête de me mâter...
Foutu air arrogant ! Je deviens instantanément rouge comme une tomate. Bravo Thomas, tu réussi encore à me déstabiliser, tu veux une médaille ? Sur une impulsion je me dirige vers la porte, je n'ai pas envie de me prendre la tête plus longtemps.
- Je m'en vais.
Mais il est plus rapide que moi et m'atteint en moins de deux. Il m'attrape par le bras, c'est une manie ou quoi ? Et me force pour que je me retourner face à lui. Notre proximité soudaine refait naître en moi des sentiments que je tente de dissimuler depuis que je le connais. Je n'ose plus respirer, nous sommes beaucoup trop près.
- Julia, il fait une pose comme s'il cherchait ses mots, je suis désolé.
- Pour quoi au juste ? Il va falloir que tu sois un peu plus précis...
Qu'est-ce qu'il croit ? Un « désolé » ne peut pas tout réparer, ça ne marche pas comme ça. Je veux bien avouer que j'ai été une imbécile mais plus maintenant. Alors, oui mon ton est froid et non je ne compte pas me laisser manipuler une fois de plus. Sauf s'il refait ça : il passe sa main dans ses cheveux et c'est vraiment sexy. Je crois que je fais un blocage sur ses cheveux depuis que je suis dans cette pièce. Je pourrai me mettre des baffes ! Il souffle légèrement agacé par la situation avant de reprendre.
- Pour samedi soir dernier, je n'aurais pas dû te crier dessus...
- Ca c'est sûr !
Et oui, je ne peux m'empêcher d'être cassante. J'ai bien envie de lui rendre la monnaie de sa pièce. Moi, rancunière ? Non, jamais !
- Arrête d'être comme ça deux secondes tu veux ! Je n'ai jamais fait ça...
- Quoi ? T'excuser ?
- Ouais...
Il est plus que gêné et je ne peux m'empêcher de trouver cela juste adorable. Il refait son geste qui échauffe mes hormones et je ne peux retenir un sourire en coin. On dirait que les rôles s'inversent... Alors ma petite brebis ?
- La situation à l'air de t'amuser, ça veut dire qu'on peut passer à autre chose ? L'ambiance devenait sacrément chiante !
Ok, je suis de nouveau le petit agneau et mon moment de joie n'aura pas duré bien longtemps. Est-ce que je lui ai pardonné ? Non, vraiment pas. Il a couché avec Lorie et je ne peux pas laisser passer ça. Alors je reprends contenance et laisse mon côté froid s'exprimer.
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It's Time, Tout commence avec toi
Romance" Si l'eau pouvait éteindre un baiser amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteins son feu de la mer de mes larmes. " Pierre de MARBEUF Julia, jeune fille de dix-huit ans emménage dans une colocation avec sa meilleure...