THOMASJe viens de raccrocher avec Matt. Sa maison est vide, je vais pouvoir récupérer les bouquins et les partitions que j'avais laissées chez lui. Vide, ce qui signifie : aucune chance de tomber sur Julia. Je suis un peu déçu dans un sens, j'aurais bien aimé voir sa tête ahurie et décontenancée en me voyant débarquer. Pourtant, je ne sais que trop bien ce qui se passera si nous sommes seuls. La discussion dans sa chambre n'a servi à rien, sinon à me donner encore plus envie d'elle.
Celle-là je ne peux pas la faire pleurer. Je prends trop de plaisir à la déstabiliser et à la regarder réprimer son désir pour moi. Mais maintenant, c'est moi qui aie du mal à cacher mon attirance pour elle. Putain, qu'est-ce qu'elle était bonne hier soir dans sa mini robe noire. J'ai du faire preuve de tout le self contrôle dont je disposais pour ne pas l'attirer dans un coin sombre. J'aurais pu me jeter sur elle, l'embrasser jusqu'à entendre ses gémissements qui hantent mes rêve et poursuivre encore plus loin que tout ce qu'elle aurait pu s'imaginer. Seulement, j'ai préféré la rendre jalouse, c'était plus facile que de lui montrer le pouvoir qu'elle commence à exercer sur moi. C'est pour ça que je dois l'éviter : personne ne doit avoir d'emprise sur moi.
Je continue mon chemin d'un pas pressé. Une fois mes affaires récupérées je dois aller répéter, j'ai un concert dans deux semaines et je ne peux pas me louper. Le violon c'est la seule façon que j'ai de ne pas rater ma vie qui est déjà bien foutue. L'orchestre dont je fais parti m'a déjà trop réprimandé pour que je me plante encore une fois. Mes morceaux sont toujours parfaits, c'est mon implication qui fait défaut. Je ne viens presque jamais aux répétitions et ne les mets au courant d'aucun de mes arrangements. Ca a le don de les mettre hors d'eux. Mais j'ai besoin de cette place. C'est ma porte de sortie. C'est la seule chose pour laquelle je sois doué, la seule chose qui en valle vraiment la peine. Enfin, jusqu'à il y a quelques semaines. Ma vie tournait principalement autour de la musique mais aussi des soirées et des filles dont je n'avais aucun souvenir le lendemain. Mais cette foutue Julia a réussi à occuper mes pensées plus que je ne le voudrais. Regardes toi tu penses encore à elle !
On ne peut pas dire que je sois toujours de bonne humeur, mais ces temps-ci, ma colère a une place trop importante dans mon quotidien. J'ai déjà était ce gamin, toujours en rogne, qui frappe les autres pour de la merde. Ce n'est pas pour rien si j'étais respecté au lycée. Mes camarades le savait : un regard de travers et s'en était fini pour eux. J'ai grandi trop vite, tant sur le plan physique que moral, alors j'étais plus fort, plus intelligent, plus mesquin qu'eux. C'est là que ça a commencé, qu'elle a emménagé avec nous. C'était la période la plus sombre de ma vie. Je détestais être chez moi alors j'ai commencé à trainer dehors. Mais rien de bien n'arrive dans les petites rues des quartiers mal famés. J'ai été attrapé pour des vols mineurs mais je me suis arrêté pile avant la date butoir de mes dix huit ans. Le pire anniversaire de ma vie. Ma réputation était déjà faite bien avant que je ne rencontre les mauvaises personnes, bien avant qu'elle débarque chez moi. Je suis passé du petit garçon tout mignon qui a perdu à sa maman à l'horrible gamin coléreux et prétentieux que je suis aujourd'hui. A seize ans, j'avais déjà compris ce que la vie me réservait alors j'ai réfléchit... Je l'ai dit, j'étais le plus intelligent. Je voulais qu'on me respecte, il fallait donc que l'on me craigne. Je voulais que l'on m'envi, il fallait donc que je sois arrogant. Je voulais que l'on me jalouse, il fallait donc que je séduise. Parce que oui, au lycée, plus les filles nous tournaient autour plus on était imposant. J'étais le plus mesquin alors un sourire à l'une, un clin d'oeil à l'autre et les deux étaient à moi. En plus, je me suis développé plus rapidement et elles adorent les mecs plus vieux. J'ai joué de mes atouts, on ne se rappellera que du nombre de mes conquêtes en oubliant que j'ai fait pleurer chacune d'entre elles. Tu le fais encore. C'est vrai, seulement aujourd'hui je pose les limites. Je n'avais pas peur d'être cruel à l'époque, je n'ai toujours pas peur, mais avec le temps on mûrit je crois. Alors j'impose mes règles, elles ne sont pas nombreuses :
VOUS LISEZ
It's Time, Tout commence avec toi
Romance" Si l'eau pouvait éteindre un baiser amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteins son feu de la mer de mes larmes. " Pierre de MARBEUF Julia, jeune fille de dix-huit ans emménage dans une colocation avec sa meilleure...